Le sujet était au cœur d’une réunion que le Ministre camerounais de l’Administration territoriale (Minat) a tenu ce mercredi, 18 novembre 2020 avec les experts chargés du projet. Selon Paul Atanga Nji, le Cameroun souhaite démarquer et sécuriser ses frontières avec le Congo, le Gabon, la Centrafrique, le Tchad, « avec une possibilité d’extension à la frontière avec la Guinée-équatoriale ».
L’ambition du Cameroun de démarquer et sécuriser ses frontières avec les autres pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, rentre dans le cadre du Programme d’appui aux réformes et au renforcement des capacités institutionnelles de cette institution sous régionale et bénéficie de l’appui financier et technique de l’Union européenne (UE) et de l’Allemagne.
Concrètement, le projet va consister en des opérations de démarcation, de réaffirmation ou de réhabilitation des frontières, la densification des bornes frontières, la coopération transfrontalière, le renforcement des capacités en matière de gestion des frontières. Il faut d’ailleurs indiquer dans ce régistre que le 21 février 2020 à Douala, le Cameroun et le Congo ont signé un mémorandum d’entente relatif au projet de démarcation de leur frontière commune. C’était dans le cadre la 3ème réunion de la commission mix chargée du suivi de ce projet.
A titre de référence historique, les frontières du Cameroun avec ses pays limitrophes de la Cemac ont été délimitées et démarquées pendant la période coloniale il y a plus d’un siècle (plus de 100 ans).
Innocent D H
Joseph Dion Ngute le Premier Ministre affirme que toutes les administrations ont pris des mesures adaptées à la situation actuelle.
En sa qualité de chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute le Premier Ministre a effectué une visite hier mercredi 29 juillet 2020, à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen. Il était question pour lui, d’aller voir au plus près le dispositif mis en place pour lutter contre les cas d’importation de la pandémie et la propagation du Coronavirus dans notre pays. Surtout que le Cameroun envisage de rouvrir ses frontières fermées depuis le mois de mars 2020, plus précisément le 17.
Parlant à la Cameroon radio television (Crtv), Joseph Dion Ngute a laissé entrevoir une décision qui va réjouir, tous ceux qui se trouvaient impactés négativement par la fermeture des frontières. «Toutes les administrations ont pris les mesures idoines pour s’assurer, d’abord que tous ceux qui voyagent seront protégés. Ensuite, j’ai vu le circuit des arrivées et il y a toutes les mesures que nous avons préconisées (la distanciation sociale, le lavage des mains, gel hydro-alcoolique). Ces mesures ont été testées avec les vols déjà arrivés et si tout le monde est discipliné, je crois que nous sommes prêts pour rouvrir nos frontières, surtout aériennes», a-t-il déclaré.
Il convient de noter que le Ministre de la Santé a instruit que des tests de dépistage au Coronavirus au résultat négatif soient demandés aux passagers. « Vols à destination du Cameroun : Test PCR négatif au COVID-19 datant de moins de trois (03) jours obligatoire pour tous les passagers à l’embarquement. Les passagers qui ne se conforment pas à cette mesure ne pourront pas être embarqués par ces compagnies aériennes. Merci », avait écrit le Ministre de la Santé qui date le 12 juillet 2020.
Liliane N.
Les conséquences du mouvement islamique Boko Haram qui sème la terreur au Nigeria ont véritablement atteint les frontières camerounaises. La présence des islamistes radicaux a été signalée depuis quelque temps dans le chef lieu de la région de l’extrême Nord.
En effet, le Cameroun qui partage de longues frontières avec son voisin nigérian en fait les frais. En raison du fait que les frontières artificielles héritées de la colonisation ont divisé les familles, en envoyant une partie au Nigeria et une autre au Cameroun ne facilitent pas le contrôle des déplacements. Moustapha Alioum, commerçant à Kousseri confie : « J'ai ma famille à Maiduguri, lorsqu’il y a des problèmes là-bas ; ils sont obligés de venir se réfugier ici chez moi, à Kousseri. Il est vrai la frontière est fermée mais il y a des voies de contournement dans le désert ».
Les familles de l’Extrême–Nord sont divisées et se retrouvent dans les deux pays. Ce qui favorise aussi l’acquisition d’une carte nationale d’identité camerounaise moyennant bien sur quelques billets de F CFA, apprend-on. Résultat des courses, il est difficile de dire avec exactitude, qui est nigérian et qui est camerounais. Profitant alors de ces mouvements migratoires du Nigeria vers le Cameroun et vice-versa, les adeptes de la secte Boko Haram, pour franchir la frontière (Banki-Amchidé) se passeraient pour les Camerounais, brandissant ainsi leur carte nationale d’identité dûment signées par les autorités Camerounais.
Pour empêcher leur pénétration dans la première ville frontalière entre le Cameroun et le Nigeria, les autorités administratives et responsables multiplient des stratégies de sécurisation. Et pour construire une paix durable, le gouvernement camerounais doit se saisir de deux enjeux sécuritaires majeurs : le devenir des anciens membres, y compris combattants, du mouvement jihadiste, et celui des comités de vigilance.
Pour les anciens membres de Boko Haram, le gouvernement devrait distinguer les militants dangereux, pour lesquels une procédure judiciaire formelle et probablement une incarcération s’imposent, d’autres individus pour lesquels des travaux communautaires et des confessions publiques semblent plus appropriés, et soutenir les communautés prêtes à réintégrer ces derniers. Concernant les comités de vigilance, il devrait mieux assister ceux qui sont encore nécessaires pour lutter contre Boko Haram.
Félix Swaboka