L’information a été révélée à l’issue de la 11ème édition du Cameroon Business Forum (CBF) tenu ce 22 septembre 2020 à Yaoundé sous la présidence du Premier ministre, Chef du Gouvernement, Joseph Dion Ngute.
L’une des principales réformes envisagées, à retenir de cette plateforme de dialogue public-privé, c’est que le Gouvernement camerounais compte réduire le capital de 100 000 FCFA à 5 000 FCFA le capital minimum pour les Sociétés à Responsabilité limitée (SARL) par un acte notarié. Autrement dit, l’application de cette mesure implique une réduction de 95 000 FCFA pour la création d’une telle société.
Selon les informations glanées à bonnes sources, le ministère de la Justice, celui en charge des Petites et Moyennes entreprises (PME) et du Centre des Formalités de création d’entreprises, doivent s’atteler à la mise en œuvre de la mesure d’ici mars 2020.
L’édition du CBF 2020 a également encouragé l’utilisation d’actes privés dans la création des sociétés à responsabilité limitée. Cela permettrait entre autres, d’améliorer le classement du Cameroun dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale (BM).
Il s’agit ainsi d’un grand pas que le Cameroun s’apprête à franchir dans l’amélioration du climat des affaires entre le public et le privé. Il y a quelques années, le capital requis pour la création d’une SARL était de 1 million de FCFA, mais il a été ramené à 100 000 francs CFA par la suite. C’était alors grâce à la simplification des formalités de constitution au travers des innovations apportées par la loi n° 2016/014 du 14 décembre 2016 fixant le capital minimum et les modalités de recours aux services du notaire dans le cadre de la création d’une société à responsabilité limité.
Inocent D H
Le ministère camerounais des Finances (Minfi) vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt international aux près des cabinets, bureaux d’études ou de groupements dans l’optique de la présélection des prestataires spécialisés en prévision d’un appel d’offres sur une liste restreinte pour la réalisation d’une étude de faisabilité économique et financière de cette future agence. Celle-ci devrait être mise en place d’ici 2022 afin de faire du Cameroun un pays émergent fondée sur le développement économique.
A travers cette étude de faisabilité, il est question d’évaluer l’impact économique du Conseil agropastoral délivré par l’agence sur le secteur agricole et l’économie, notamment par le biais des taxes parafiscales sur les produits agricoles (import, export, marché interne etc.). La future Agence nationale du conseil agropastoral (Anca) est destinée à institutionnaliser et pérenniser le dispositif public de conseil agropastoral mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) et le ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia) dans le cadre du programme de consolidation du conseil agropastoral (PCP-Acefa).
Etant donné que le PCP-Acefa est la phase 3 du programme d’Amélioration de la Compétitivité des exploitations familiales agropastorales (Acefa), l’institutionnalisation du dispositif par l’entremise d’un organisme indépendant sur le plan juridique et financier alimenté sur fonds publics et privés (gouvernement, filières et aide au développement) participe d’un objectif d’efficacité et d’efficience des fonds alloués au développement agricole. Elle vise ainsi à offrir des services performants répondant aux problèmes des agriculteurs et éleveurs.
Il faut souligner qu’au Cameroun, l’essentiel de la production agricole provient des exploitations agricoles familiales (EFA) de petite taille. Leur nombre est évalué à 1,5 million et leur taille moyenne est de 2,4 ha, selon les données rendues disponibles par le Minader et le Minepia. Malgré leur contribution significative au PIB, les revenus des actifs qui pratiquent cette forme d’agriculture restent faibles, 55% des ménages vivant en zones rurales étant pauvres avec un revenu qui n’atteint pas 1,25 dollars par jour.
Selon la Stratégie de développement du secteur rural, « compte tenu de leur poids et de leur potentiel productif, accroître la valeur ajoutée au niveau des exploitations agricoles familiales est le principal levier existant pour faire accroître le PIB du secteur. Cette augmentation de la valeur ajoutée est également un levier important de lutte contre la pauvreté ».
Le Gouvernement camerounais dans sa stratégie de développement en cours de finalisation prévoit ainsi de renforcer l’accompagnement des producteurs dans la gestion de leurs exploitations de producteur pour l’approvisionnement, la transformation et la commercialisation.
Innocent D H