Le ministère camerounais des Finances (Minfi) vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt international aux près des cabinets, bureaux d’études ou de groupements dans l’optique de la présélection des prestataires spécialisés en prévision d’un appel d’offres sur une liste restreinte pour la réalisation d’une étude de faisabilité économique et financière de cette future agence. Celle-ci devrait être mise en place d’ici 2022 afin de faire du Cameroun un pays émergent fondée sur le développement économique.
A travers cette étude de faisabilité, il est question d’évaluer l’impact économique du Conseil agropastoral délivré par l’agence sur le secteur agricole et l’économie, notamment par le biais des taxes parafiscales sur les produits agricoles (import, export, marché interne etc.). La future Agence nationale du conseil agropastoral (Anca) est destinée à institutionnaliser et pérenniser le dispositif public de conseil agropastoral mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) et le ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia) dans le cadre du programme de consolidation du conseil agropastoral (PCP-Acefa).
Etant donné que le PCP-Acefa est la phase 3 du programme d’Amélioration de la Compétitivité des exploitations familiales agropastorales (Acefa), l’institutionnalisation du dispositif par l’entremise d’un organisme indépendant sur le plan juridique et financier alimenté sur fonds publics et privés (gouvernement, filières et aide au développement) participe d’un objectif d’efficacité et d’efficience des fonds alloués au développement agricole. Elle vise ainsi à offrir des services performants répondant aux problèmes des agriculteurs et éleveurs.
Il faut souligner qu’au Cameroun, l’essentiel de la production agricole provient des exploitations agricoles familiales (EFA) de petite taille. Leur nombre est évalué à 1,5 million et leur taille moyenne est de 2,4 ha, selon les données rendues disponibles par le Minader et le Minepia. Malgré leur contribution significative au PIB, les revenus des actifs qui pratiquent cette forme d’agriculture restent faibles, 55% des ménages vivant en zones rurales étant pauvres avec un revenu qui n’atteint pas 1,25 dollars par jour.
Selon la Stratégie de développement du secteur rural, « compte tenu de leur poids et de leur potentiel productif, accroître la valeur ajoutée au niveau des exploitations agricoles familiales est le principal levier existant pour faire accroître le PIB du secteur. Cette augmentation de la valeur ajoutée est également un levier important de lutte contre la pauvreté ».
Le Gouvernement camerounais dans sa stratégie de développement en cours de finalisation prévoit ainsi de renforcer l’accompagnement des producteurs dans la gestion de leurs exploitations de producteur pour l’approvisionnement, la transformation et la commercialisation.
Innocent D H
Ces producteurs étaient réunis ce mercredi à Garoua à la faveur d’un atelier de diffusion des références technico-économiques de l’Observatoire des exploitations familiales agropastorales du Programme de Consolidation et de Pérennisation du Conseil agro-Pastoral(PCP-ACEFA).
En première ligne des activités économiques que mènent les populations de la région du Nord, sont cités l’agriculture et l’élevage. Deux secteurs clés considérés comme socles de leur subsistance et grâce auxquels, elles tirent une bonne partie de leurs revenus. La réunion de diffusion des résultats technico-économiques à l’initiative du Programme PCP-ACEFA, avait pour objectif, de sensibiliser 70 entreprises familiales agropastorales du département de la Bénoué accompagnés durant l’année 2018, sur les techniques d’optimisation de leur performance productive. « Ces résultats concernent les spéculations végétales, le riz, le maïs, le coton notamment, ainsi que les spéculations animales avec les bovins, les caprins et la volaille locale. Cette diffusion des résultats vise à inviter les producteurs agro-pastoraux à travailler davantage pour être chacun meilleur dans son domaine », martèle Dr. Bakary Gambo, coordonnateur régional PCP-ACEFA pour le Nord.
Les producteurs agro-pastoraux présents à cette réunion se disent mieux édifiés et comptent améliorer quantitativement et qualitativement leurs rendements. Pour Christophe Ridaki, « désormais avant de me lancer dans la culture du maïs par exemple, je prendrai des précautions en prévoyant la somme d’argent qui sera investie dans les travaux champêtres », décide le jeune agriculteur. Paul Gabsoubo, agro-éleveur entend quant à lui utiliser du fumier organique à la place des engrais chimiques pour maximiser son gain.
Des rudiments qui vont ainsi permettre à ces exploitations familiales de production agro-pastorales de booster leur capacité de production et partant, lutter efficacement contre la pauvreté.
Innocent D H
Ces financements de projets d'investissements productifs aux organisations producteurs, ont pour but de promouvoir l'entrepreneuriat agricole et augmenter la transformation dans les filières à travers le financement des projets d'investissements productifs.
Dans le cadre du financement des projets d'investissements ; un véritable levier de développement pour les exploitations familiales.
Le déploiement du dispositif de financement concerne l'ensemble des déplacements couverts par le dispositif d'appui conseil et dont les groupements ont présenté un projet de groupe explicite, pertinent, avec des résultats économiques satisfaisants. L'appui financier aux groupements se fait sous forme de subventions devant permettre aux producteurs de prendre une position significative dans les filières de productions agropastorales et halieutiques. Le financement des projets vise le développement et la modernisation de l'appareil de production, ainsi que le renforcement des infrastructures agricoles. Aussi, les organisations de producteurs qui en bénéficient sont accompagnées et suivies dans le cadre de l'appui conseil fourni par Acefa depuis au-moins une année.
Les attributions de subventions accordées oscillent entre cinq cent mille (500.000) et six millions (6.000.000) pour ce qui est des projets de groupements de producteurs. Et de cinq millions (5.000.000) à trente millions (30.000.000) pour ce qui est des projets organisations professionnelles agro-pastorales.
Selon Inès Wendji, chargé de la communication du programme de consolidation et de pérennisation du conseil agro-pastoral : « les groupements qui reçoivent les chèques ce jour sont accompagnés dans le cadre du conseil technico-economique depuis au-moins un an, par des conseillers de proximité mis à leur disposition. Ceci est l'étape essentielle, qui conditionne l'accès au financement d'un projet de groupe ».
Pour le coordonnateur national, le Dr Bouba Moumini : « les organisations de producteurs (...) accompagnées peuvent prétendre après une année à une subvention d'investissement pour soutenir un projet pertinent jugé satisfaisant par le dispositif de financement (...) mis en place à cet effet. Pour ce qui est donc de ce financement des projets des organisations professionnelles, il y'a lieu de relever qu'aucun département ou région ne devrait se sentir en retard. Les procédures d'octroi de subventions accordent la priorité aux producteurs qui proposent de bons projets. Sur ce plan, de nombreuses mesures ont été prises pour que les projets sélectionnés et financés répondant effectivement aux besoins de développement des groupements de producteurs ». Précise-t-il.
Le PCP-ACEFA entame aujourd'hui une nouvelle phase qui porte sur la consolidation et la pérennisation du conseil agro-pastoral qui a été développé depuis près de dix (10) ans. La consolidation et la pérennisation impliquent la préservation et le renforcement des acquis d'Acefa. Comme l'indique un responsable du programme Acefa, « il sincère dans la politique agricole nationale élaborée dans le cadre du plan national d'investissements agricole et devra contribuer à atteindre les objectifs de développement du secteur ». La sécurité alimentaire, la croissance et l'agriculture de 2e génération qui devra contribuer à l'augmentation de certains produits agro-pastoraux.
Bossis Ebo'o