Un financement qui porte sur la construction, l’exploitation, la maintenance et la réhabilitation des aires de stockage du Port de Douala par la Société de gestion des magasins portuaires, filiale du groupe turc Erdem. Il s'agit ainsi, de l’un des axes les plus importants du plan de modernisation engagé par le Port autonome de Douala (Pad) pour faire de lui, un pôle d’attractivité, de compétitivité et de performance.
Cet accord de financement signé entre la filiale du groupe turc Erdem et Afriland First Bank Cameroon le 27 juillet dernier, fait concomitamment la part belle à la sécurisation de l’espace portuaire, la réhabilitation de la voirie portuaire, l’achat de nouveaux équipements techniques et logistiques, le renforcement de la digitalisation des services ou l’autonomisation des prestations. Les responsables du Port autonome de Douala mettent également l’accent sur l’amélioration des conditions d’exploitation au profit de la communauté des opérateurs économiques partenaires, à l'instar de la modernisation des aires de stockage. Pour la réalisation efficace et efficiente de ces chantiers, la Société de gestion des magasins portuaires (Sgmp) à la renommée établie, a été sollicitée.
D'un montant de 15,9 milliards de FCFA, l'accord de financement a été paraphé entre Aytac Erdem, le Président directeur général du Groupe Erdem, Alphonse Nafack, l’Administrateur directeur général d’Afriland First Bank Cameroon, et Cyrus Ngo’o, le Directeur général du Port autonome de Douala. Il fait suite à celui signé le 26 octobre 2020 entre le Groupe Erdem et le Port Autonome de Douala. La Sgmp obtient, à travers ce contrat, l’autorisation de financement, de construction, d’exploitation, de maintenance et de réhabilitation des aires de stockage du Port de Douala, précisément celles magasins cales du terminal conventionnel de cet espace portuaire, apprend-on. Le Port autonome de Douala renseigne, « Ces activités concernent également l’exploitation et l’entretien des terre-pleins avoisinant les magasins cales au Terminal Conventionnel du Port de Douala-Bonabéri ». Après une période d’exploitation de 27 ans, la filiale turque restituera par transfèrement les installations au Port autonome de Douala, précise la plateforme portuaire.
Innocent D H
L’accord de prêt a été signé ce 18 juin 2021 par le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey côté camerounais et par Serge Nguessan, directeur général de la Banque africaine de développement (BAD) pour le Cameroun. Un fonds destiné au financement de la 3ème phase du « Programme d’appui au développement du secteur des transports construction de la Ring Road » qui porte l’enveloppe de ce projet à 117,7 milliards de FCFA.
La signature de cet accord intervient un an après l’autorisation du Président de la République. L’on se rappelle, le 22 juin 2020, Paul Biya a habilité le Minepat, de procéder à la signature pour le compte de l’Etat du Cameroun un accord de prêt d’un montant de 160,6 millions d’euros (environ 106 milliards de FCFA) avec la BAD. Selon certaines sources, ces 12 mois d’attente pourraient contribuer à rallonger les délais de livraison de cette infrastructure dont le deadline initiale est prévu au 31 décembre 2024.
Au regard du retard déjà accusé, tout laisse donc présumer que le respect de cette date est hypothétique, les travaux étant à l’arrêt du fait de la crise socio-politique qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Indiquons que, la Ring Road dont il est question, traverse cinq des sept départements de la région du Nord-Ouest. Le chantier ouvre sur le Nigéria, pays de près de 200 millions de consommateurs. D’un linéaire d’environ 365 km, la Ring Road forme la boucle Bamenda-Bambui-Ndop-Babessi-Kumbo-Nkambe-Misaje-Nyos-Wum-Bafut-Bamenda. Elle comprend plusieurs raccordements à la frontière nigériane notamment à partir de Misaje, apprend-on.
Toutefois, reconnaissant que cet axe routier est un maillon essentiel pour booster les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Nigéria, Ousmane Doré, alors Directeur général de la BAD pour la région Afrique centrale, relativisait : « Cet axe ne pourra être un véritable instrument accélérateur du développement et de l’intégration dans la région, que s’il est relié à un maillage de voies, dont le socle se trouve être la Ring Road ».
Innocent D H