Le ton, le style et même le contenu du discours semblaient se rapprocher de celui de l’activiste Sébastien EBALA. Les rédacteurs de ce faux courrier voulaient vraiment faire comme Sébastien Ebala et profiter de ce qu’il soit en prison pour lui coller une affaire sur le dos, croyant qu’il n’aura pas les moyens de démentir ou de s’exprimer là-dessus. Malheureusement, le mensonge n’a pas de longues jambes.
Dans la lettre qui circule et qui est faussement attribuée à Mr EBALA, on dénombre un certain nombre de faussetés. La première, c’est que Mr EBALA est dans le combat des droits de l’homme et pour une meilleure vie des camerounais depuis plus de 10 ans aujourd’hui. Il écume les plateaux de radios et de télévision bien longtemps avant 2018. Donc, il n’a pas attendu Maurice Kamto pour demander la démission du régime gouvernant actuel. Dans la fausse lettre on peut lire :
« Je viens par la présente lettre vous signifier qu’on ne s’amuse pas avec le Cameroun. Depuis 2018, nous avons entamé la lutte de déstabilisation du régime satanique de Yaoundé. Nous avons abandonné nos familles, nos projets, nos vies afin de donner un sens à votre projet, celui de la renaissance du Cameroun. Mais dans cette lutte acharnée force est de constater que certains alliés au Cameroun et à la diaspora ont transformé cette bataille à une activité de raillerie et de moquerie, brillant ainsi par leurs indélicatesses d’injures et d’invectives au peuple comme en attisent les récentes sorties du professeur Nyamsi et de l’artiste Valsero. Qu’il soit clair à compter du présent instant, vous êtes le seul responsable de cette situation, si la résistance va dans ce sens, nous allons prendre nos responsabilités et vous allez le payer cash. »
Le rédacteur de cette lettre est animé par une volonté manifeste de diviser les militants de la renaissance, et de créer un désamour à l’endroit de Mr EBALA. La conséquence étant qu’il sera honni, rejeté et abandonné par ses soutiens actuels.
Très rapidement, l’activiste politique va faire une sortie pour clarifier cette situation.
« J'ai appris avec émoi ce jour du 11-06-2020, l'existence d'une pseudo lettre que j'aurais écrite et signée en mon nom depuis la prison centrale de Kondengui lettre datée du 11-06-2020 et publiée. Jour où je suis au tribunal. Ayant pris connaissance de cette pseudo lettre et ainsi que de son contenu je viens par ce démenti décliner ma responsabilité en tant qu’auteur de cette pseudo lettre qui paraît pour moi comme un complot diaboliquement, méchamment et savamment pensé par des personnes sans scrupules qui ont décidé d'en découdre avec moi par n'importe quel moyen et à n'importe quel prix afin de me discréditer et de me noircir au sein de l'opinion publique. Mais DIEU est grand et reste mon principal secours et refuge et ma principale force car il est vivant !! Mes vidéos sont parlantes sur le type de personnage et de personne que j'incarne. Personnage et personne fidèle à ses convictions ». Ceci a le mérite d’être clair.
Stéphane NZESSEU
C'est la décision prise par le parquet du Tribunal de Première Instance du Centre administratif de Yaoundé ce Mercredi en début de soirée. Trois motifs ont été retenus contre eux : outrage au Chef de l'Etat -Appel à manifestation sans autorisation et Réunion
En rappel, c'est le 17 Avril 2020 que Sébastien Ebala, Paul Daizy Biya et Bernard Tchebo avaient été, tous les trois, interpellés. Le premier avait fait une vidéo dans laquelle il avait appelé le peuple à se retrouver à la poste centrale pour se mobiliser et installer Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), au pouvoir.
Toute chose qui a été, quelques heures après, à l'origine de leur interpellation. Tous avaient, manu militari, arrêtés et avaient été conduits à la direction de la sécurité militaire, puis au Secrétariat d'Etat à la défense (Sed). Quelques jours après, Paul Daizy Biya a été exfiltré des geôles du Sed.
Après s'être présentés, à trois reprises, au parquet du tribunal militaire, Ebala et Tchebo ont été renvoyés au Sed. C'est la semaine dernière que l'affaire a été portée au parquet du tribunal de première instance du centre administratif de Yaoundé.
Présentés le 22 mai 2020 pour la première fois, les deux mis en cause ont été, à nouveau, conduits ce mercredi, 27 mai 2020, à ce tribunal correctionnel, où ils ont été, finalement, inculpés. Ebala et Tchebo ont passé leur première nuit à la prison centrale de Yaoundé.
L’appel de Sebastien Ebala
« Bonsoir chers frères et sœurs, bonsoir chers internautes. Vous savez que le pays traverse le dernier tournant de son histoire et j’ai tenu véritablement à faire respecter ma parole. Juste derrière moi, nous ne sommes pas très loin de l’ancien immeuble de la mort, qui est devenu l’immeuble de l’émergence…C’est ici que Samedi matin, à 5h59, chacun de vous va devoir converger, chacun détenant sa bouteille d’eau, sa pancarte, tout dépendra de ce que vous allez écrire dessus. Prenez vos responsabilités car chacun doit conscientiser. Que Paul Biya apparaisse ou pas, qu’il soit mort ou pas, il ne sert plus à rien au Cameroun. Il est simplement question de faire en sorte que celui sur qui les Camerounais ont jeté leur dévolu, le président Maurice Kamto soit installé Lundi parce que le temps presse… ».
Sebastien Ebala : Confusion entre Liberté d’expression et Libertinage
Au cours des derniers mois, cet homme s’est négativement illustré à travers des sorties violentes, portant de graves accusations contre de nombreuses personnalités, heurtant la sensibilité de ses « victimes », de leurs proches mais aussi de tous ceux qui sont allés quelquefois sur sa page. Samuel Eto’o a été l’une des personnes les plus invectivées, vilipendées, insultées mais, il n’a pas donné satisfaction à son accusateur qui cette fois, a décidé de s’en prendre au Chef de l’Etat Camerounais.
Il méditera désormais sur son sort, la prison principale de Kodengui tandis que tous ceux qui l’ont encouragé à suivre ce chemin vont continuer à dormir bien au chaud sous leurs couettes.
Nicole Ricci Minyem
Le journaliste Paul Daisy BIYA, promoteur de la station de Radio « VOICE RADIO » à Yaoundé et de la chaîne d’information en ligne « Mediatik » et l’activiste politique Sébastien Ebala sont depuis vendredi soir dans les cellules de la direction de Sécurité Militaire à Yaoundé. Pas de précision jusqu’à ce jour sur les chefs d’accusations à leur encontre, même si d’aucuns parlent d’appel à l’insurrection.
Des images insoutenables de l’activiste politique Sébastien Ebala ont circulé sur la toile toute la journée de samedi. Le présentant dans une posture qui n’est pas digne d’un pays qui se veut respectueux des droits de l’homme. Même en situation de guerre, les codes internationaux protègent les prisonniers de guerre. Voir un homme, sa tenue en lambeau et pratiquement ensanglanté, il est difficile de soutenir de pareille pratique.
Quelque soit le fait qu’on lui reprocherait, on se demande bien si c’est ainsi qu’on lui garantira une justice équitable ? Au même moment, il faut reconnaître que le sort de son codétenu semble être pareil, même si jusqu’ici on n’a pas de nouvelle au sujet de l’état de santé de Paul Dais BIYA, le journaliste arrêté avec Sébastien Ebala.
Toutefois, il semblerait que ce qui a poussé les militaires à se saisir de l’activiste politique, c’est une vidéo publiée jeudi dernier sur le compte Facebook de Mediatik. Sur cette vidéo on voit bien Sébastien Ebala, posté de nuit à dans un espace du carrefour de la poste centrale de Yaoundé, appelant ses followers à venir sur cette place dès le samedi suivant pour débuter une série de revendications dont l’objectif devait être le chassement de Paul BIYA à la tête du pouvoir.
Un appel à la marche comme il y en a souvent eu dans notre pays. Sauf que cette fois ci, le gouvernement par son armée a pris très au sérieux cet appel lancé par Sébastien Ebala. Ce d’autant plus que l’activiste, lors de ses directs sur Facebook et sur YouTube, culmine à presque 5.000 vues en live et plus de la centaine de milliers de vues. Dans ces directs justement, il aborde des sujets divers en rapport avec la société camerounaise.
Il dénonce des injustices et des responsables de certaines administrations qu’il accuse très souvent d’être coupable de forfaits et d’infractions à la fortune de l’Etat. L’une de ces dénonciations porte très souvent sur le goléador Samuel Eto’o Fils qu’il accuse de l’avoir injustement envoyé derrière les barreaux de la prison centrale de Kondengui.
Et visiblement, il risque cette fois ci d’y retourner, mais là pour son propre engagement politique.
Stéphane NZESSEU