Le journaliste Paul Daisy BIYA, promoteur de la station de Radio « VOICE RADIO » à Yaoundé et de la chaîne d’information en ligne « Mediatik » et l’activiste politique Sébastien Ebala sont depuis vendredi soir dans les cellules de la direction de Sécurité Militaire à Yaoundé. Pas de précision jusqu’à ce jour sur les chefs d’accusations à leur encontre, même si d’aucuns parlent d’appel à l’insurrection.
Des images insoutenables de l’activiste politique Sébastien Ebala ont circulé sur la toile toute la journée de samedi. Le présentant dans une posture qui n’est pas digne d’un pays qui se veut respectueux des droits de l’homme. Même en situation de guerre, les codes internationaux protègent les prisonniers de guerre. Voir un homme, sa tenue en lambeau et pratiquement ensanglanté, il est difficile de soutenir de pareille pratique.
Quelque soit le fait qu’on lui reprocherait, on se demande bien si c’est ainsi qu’on lui garantira une justice équitable ? Au même moment, il faut reconnaître que le sort de son codétenu semble être pareil, même si jusqu’ici on n’a pas de nouvelle au sujet de l’état de santé de Paul Dais BIYA, le journaliste arrêté avec Sébastien Ebala.
Toutefois, il semblerait que ce qui a poussé les militaires à se saisir de l’activiste politique, c’est une vidéo publiée jeudi dernier sur le compte Facebook de Mediatik. Sur cette vidéo on voit bien Sébastien Ebala, posté de nuit à dans un espace du carrefour de la poste centrale de Yaoundé, appelant ses followers à venir sur cette place dès le samedi suivant pour débuter une série de revendications dont l’objectif devait être le chassement de Paul BIYA à la tête du pouvoir.
Un appel à la marche comme il y en a souvent eu dans notre pays. Sauf que cette fois ci, le gouvernement par son armée a pris très au sérieux cet appel lancé par Sébastien Ebala. Ce d’autant plus que l’activiste, lors de ses directs sur Facebook et sur YouTube, culmine à presque 5.000 vues en live et plus de la centaine de milliers de vues. Dans ces directs justement, il aborde des sujets divers en rapport avec la société camerounaise.
Il dénonce des injustices et des responsables de certaines administrations qu’il accuse très souvent d’être coupable de forfaits et d’infractions à la fortune de l’Etat. L’une de ces dénonciations porte très souvent sur le goléador Samuel Eto’o Fils qu’il accuse de l’avoir injustement envoyé derrière les barreaux de la prison centrale de Kondengui.
Et visiblement, il risque cette fois ci d’y retourner, mais là pour son propre engagement politique.
Stéphane NZESSEU