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Les autorités camerounaises inquiètes de la dégradation de la situation sociopolitique en République centrafricaine ces derniers jours, restent vigilantes.

La localité camerounaise de Garoua Boulaï située à l’Est, région frontalière à la République centrafricaine (RCA) subit déjà les répercussions de la crise qui renaît dans ce pays voisin au nôtre. On peut donc comprendre le fait que des militaires camerounais aient été envoyés en renfort au niveau de la frontière. Selon nos sources, les autorités restent en veille permanente. Grégoire Mvongo le Gouverneur de la région du soleil levant sur les antennes du Poste National le 21 décembre 2020 indiquait qu’il est urgent de prendre des mesures urgentes face aux répercussions de la nouvelle crise en RCA.

«La situation sécuritaire se dégrade rapidement côté centrafricain et il y a des répercussions ici à Garoua-Boulaï. Vous avez le nombre de réfugiés qui augmente sensiblement de jour en jour, vous avez de hautes personnalités centrafricaines qui sont venues ici pour des raisons sécuritaires», a déclaré Grégoire Mvongo le Gouverneur de l’Est.

Pour mieux comprendre ce qui se passe en RCA, il faut dire que des groupes armés centrafricains ont lancé, en fin de semaine dernière, une offensive au Nord-Ouest du pays, dirigée contre le gouvernement du Président Faustin-Archange Touadéra. Ils accusent ce dernier de vouloir organiser des fraudes massives à l’occasion des élections générales, dont le scrutin présidentiel, du 27 décembre prochain.

Du fait de la dégradation sociopolitique et sécuritaire en RCA, dans la ville de Garoua Boulai, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, HCR et la Croix rouge, ont aussi déployé plus de personnel et de ressources pour accueillir les populations qui fuient la résurgence des affrontements entre groupes armés et forces régulières en Centrafrique. Le 22 décembre 2020,  les rebelles ont lancé une attaque sur la route nationale N°1 qui relie la capitale Bangui au Cameroun.

« Un camion de marchandises, escorté par la MINUSCA venant du Cameroun, a été contraint de rebrousser chemin » a rapporté un reporter de Rfi. Hier 23 décembre 2020, il y a eu une rumeur, annonçant l’entrée des rebelles à Bangui qui a causé une panique générale.

Dimanche dernier, Grégoire Mvongo a présidé une réunion de sécurité dans la ville de Garoua Boulai. Il était notamment accompagné pour la circonstance des responsables de la sécurité, dont le général de brigade Joseph Nouma, commandant de la 12ème d’infanterie motorisée. De ladite réunion, on retient que pour les autorités camerounaises, il y a une urgence, au regard de la situation sécuritaire qui ce ne cesse de se dégrader en RCA.

Liliane N.

 

Published in Défense

Le Ministre de la Santé et de la Population de la République centrafricaine vient de mettre fin au dépistage systématique au Coronavirus, effectué sur les personnes qui sortent du Cameroun. 

 

Le Dr Pierre Some Ministre de la Santé et de la Population de la République centrafricaine, a récemment signé une note de service, en rapport avec les mesures adoptées aux niveaux des frontières terrestres de son pays. Il faut rappeler qu’avec la survenue de la pandémie du Coronavirus, des conditions particulières d’entrée aux frontières terrestres de la Rca avaient été adoptées, pour des personnes qui viennent du Cameroun.

Il avait donc été recommandé que ces personnes soient soumises à un test de dépistage de la Covid-19. Aujourd'hui donc, le Ministre centrafricain de la Santé a décidé d’assouplir ladite condition. Plus de dépistage systématique pour les individus sortant de notre pays.

“Toutes les personnes entrant par voie routière sur le territoire centrafricain y compris les camionneurs [dont la plupart sont de nationalité camerounaise, Ndlr]” ne sont plus ainsi soumis, depuis le 30 juin, au “dépistage systématique de la Covid-19 par la RT-PCR” (reverse transcriptase-polymerase chain reaction, un type de test virologique pour détecter le coronavirus), peut-on lire la note de service du Dr Pierre Some.

Toutefois le Dr Pierre Some maintient la détection de la température corporelle et un interrogatoire à la recherche de “symptômes évocateurs” qui seront désormais effectués. Et s’il arrive qu’on découvre une infection à la Covid-19, la personne malade sera placée  “au centre d’isolement le plus proche de la frontière”. En outre, désormais, “tout camionneur ayant un certificat de test rapide négatif délivré par les services de santé du Cameroun, du Tchad ou tout autre pays de la CEEAC sera autorisé à entrer librement sur le territoire centrafricain à condition de porter un masque durant tout le voyage”, informe le ministre de la Santé et de la Population.

Cet assouplissement de conditions d’entrée en Rca a été décidé suite au constat établissant qu’à l’heure actuelle, la transmission locale du Coronavirus est plus importante que les cas importés. 

 

Liliane N.

 

 
Published in International

C'était à l'issue des délibérations marquant la commémoration de la 56e édition de la Journée africaine qui s'est tenue au ministère des Relations extérieures le 29 mai 2019.

 

Les efforts déployés par les autorités camerounaises dans la gestion des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays ont été appréciés par les missions étrangères africaines accréditées au Cameroun par la voix du Président du Groupe africain du Corps diplomatique à Yaoundé, Ambassadeur de la République centrafricaine au Cameroun, Martial Beti Marace.

 

C'était à l'occasion de la clôture des discussions marquant la commémoration de la 56ème édition de la Journée africaine célébrée au ministère des Relations Extérieures sous la présidence du Ministre Délégué chargé des Relations avec le Commonwealth, Felix Mbayu, le 29 mai 2019. Célébrée sous le thème "l'année des réfugiés, des rapatriés et des déplacés internes : vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique".

 

Selon Cameroon Tribune, les parties prenantes ont axé leurs délibérations sur la promotion des valeurs panafricaines tout en encourageant la gestion décente des réfugiés et des autres personnes en situation difficile. Dans sa déclaration à la presse, le ministre Felix Mbayu a déclaré que les discussions gravitaient autour des questions mises sur la table par l'Union africaine concernant les réfugiés, les rapatriés et les déplacés internes.

 

"Nous avons essayé de le décomposer pour présenter la situation camerounaise concernant la gestion de ces personnes et le processus de décentralisation et avons présenté le travail d'Elections Cameroon (ELECAM). Comme vous le savez, les élections qui sont bien organisés, c'est la colle qui assemble les différents composants", explique-t-il.

 

Felix Mbayu a ajouté que le délégué général à la sécurité nationale a présenté les chiffres des réfugiés et des personnes déplacées dans le pays, notant que l'hospitalité du Cameroun est reconnue comme légendaire en termes d'accueil des réfugiés. "Et je pense que tous les ambassadeurs reconnaissent que notre hospitalité ne peut être remise en question. Sur la question de la décentralisation, le représentant du ministre a présenté les différentes mesures qui ont été prises pour accélérer le processus", a déclaré le ministre.

 

Selon le diplomate, l'élément le plus important des ambassadeurs était qu'ils ont compris qu'il y avait beaucoup à faire et que le fait que certains n'aient pas été informés ne signifie pas que les choses ne sont pas faites pour régler la crise anglophone.

Pour sa part, l'Ambassadeur Martial Beti Marace s'est félicité des efforts déployés par le gouvernement pour accueillir les réfugiés des pays voisins malgré les difficultés internes auxquelles le pays est confronté. "L'Afrique se compose d'un seul village. Les problèmes des Camerounais sont les nôtres et les leurs", a-t-il dit.

 

Otric N.

Published in Politique

Après les assassinats commis à l’Ouest du pays, décriés par les autorités et autres acteurs majeurs de la vie publique en Centrafrique, quatorze partis politiques et organisations de la société civile centrafricains ont exigé ce mercredi, le retrait des décrets nommant certains chefs de groupes armés à des postes étatiques.  

 

Dans un communiqué, le Front uni pour la Défense de la nation exige du président de la République de rapporter sans délai les décrets portant nomination de trois chefs de groupes armés comme conseillers militaires ainsi que la traduction devant la justice de deux d'entre eux.

 

Notamment visé, le chef du groupe 3R, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), qui a été nommé "conseiller spécial militaire" auprès du Premier ministre, à la suite de l'accord de paix conclu au début de l'année entre le gouvernement de Bangui et quatorze groupes armés contrôlant une grande partie de la Centrafrique.

 

La semaine dernière, au moins 50 personnes ont été tuées dans l'ouest du pays dans des massacres imputés aux 3R. Le gouvernement et la Mission des nations Unis pour la stabilisation de la Centrafrique ont alors adressé au groupe un ultimatum de 72h à l'issue duquel les responsables du massacre devaient être transmis aux autorités centrafricaines et les barrières et bases des 3R démantelées.

 

« Aucune action forte n'a été menée par le gouvernement à l'expiration de l'ultimatum de 72h », ont dénoncé les signataires du communiqué.

 

Parmi eux, figurent des organisations de premier plan, comme le Groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine (GTSC), ou les mouvements politiques de l'ancien Premier ministre Anicet Dologuele et de celui de l'ancien ministre Jean Serge Bokassa.  

 

« Nous assistons ces derniers temps à la recrudescence des violences des groupes armés dans l'arrière-pays », ont déploré les organisations dans leur communiqué.

« Aujourd'hui plus rien ne peut justifier de tels actes de barbarie dans la mesure où tous les groupes armés sont non seulement signataire de l'accord (...) mais ont également bénéficié de promotions au sein de la haute administration », ont-elles ajouté.

 

L'accord de paix dit de Khartoum où il a été négocié a été signé début février à Bangui entre les quatorze groupes armés et les autorités.

 

Préparé depuis 2017 par l'Union africaine, il est le huitième signé depuis le début de la crise en 2013.

 

A la suite de cet accord, un nouveau gouvernement a été installé et plusieurs représentants de groupes armés ont été nommés à des postes gouvernementaux, ainsi qu'à la primature et dans les administrations.

 

Nicole Ricci Minyem 

 

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Après deux années de réclusion, tous sont heureux de retrouver cet environnement familier qu’ils ne pensaient plus voir un jour dans cette bourgade du sud-est de la Centrafrique

 

Entre quatre murs délabrés, encore debout au milieu d'un tas de gravats, Muhammad Abdullahye, savoure un thé fumant pour la rupture du jeûne du ramadan. Depuis son modeste salon, il ne peut s'empêcher de sourire. Cela fait pratiquement un mois que ce musulman, cinquante ans environ,  est enfin revenu dans sa maison, après avoir vécu pendant deux ans reclus dans le séminaire catholique de la ville.

 

Il n’est pas seul dans cette situation. Comme lui, ils sont environ 1.500 déplacés musulmans à y avoir trouvé refuge, après l'attaque de la ville en mai 2017 par des milices anti-balaka, des violences qui ont fait 76 morts selon l'Organisation des Nations Unies.

 

« On a fui vers 3h00 du matin. On s'est réfugiés dans la mosquée, mais lorsqu'ils ont tué l'imam, on est tous montés dans un camion pour fuir vers la cathédrale qui jouxte le séminaire », se souvient Baba teké (Petit père en sango) comme on l'appelle ici.

 

« On s'est réfugiés dans la mosquée, mais lorsqu'ils ont tué l'imam, on est tous montés dans un camion pour fuir vers la cathédrale" qui jouxte le séminaire, raconte-t-il.

 

Dans la suite de son témoignage, il se réjoui : « Les gens sont heureux de nous revoir, Tokoyo est notre maison ».

 

Ancien grand commerçant, Baba téké possédait la plus grande concession du quartier. Deux ans plus tard, il ne reste plus que les murs qu'il a sauvés, versant une tribu aux assaillants.

 

Younous Issa, son voisin, n'a pas eu cette chance. Sans argent pour payer les milices, il a tout perdu, jusqu'à la moindre pierre. Alors aujourd'hui, il construit une nouvelle maison : Maintenant je suis tranquille, les gens nous aident. Avant, il y avait trop de problèmes avec les anti-balaka », explique-t-il.

 

Les combats étaient d'ailleurs fréquents entre anti-balaka et les groupes d'autodéfense constitués au petit séminaire. Mais depuis quelques temps, un calme relatif a regagné la ville.

 

Le retour dans la localité des Forces armées centrafricaines (FACA), en juin 2018, y est pour quelque chose, analyse Richard Thienou, responsable de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Bangassou. Selon lui, d'autres facteurs expliquent cette récente accalmie :

 

-         La signature en mai 2018, sous l'impulsion de la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca), d'un accord de non agression entre les anti-balaka et les déplacés.

 

-         L'entente trouvée entre deux villages de la périphérie de Bangassou, théâtre en 2017 de massacres sanglants.

 

-         La mise en place de comités de paix mixtes entre anti balaka et musulmans dans la ville.

 

Malgré les ruines qui s'alignent dans les hautes herbes du quartier de Tokoyo, la vie reprend doucement son cours : « On ne sait pas ce qui se passera demain, mais pour l'instant, on fait de la sensibilisation sur la cohésion sociale, main dans la main avec les anti-balaka » explique Younous Issa qui inspecte les murs de sa nouvelle bâtisse

 

D'ailleurs les déplacés du petit séminaire ne sont pas les seuls à avoir retrouvé la ville. Près de 5.000 chrétiens membres de l'ethnie banda, qui avaient fuit en République démocratique du Congo voisine, sont revenus à Bangassou.

 

Malheureusement, certains ont tout perdu

 

Sur le site du petit séminaire, ils sont encore nombreux à ne pas oser quitter leur refuge. Et des tensions internes persistent. Assis à l'ombre d'un manguier, entre deux tentes de survie, chapelet à la main, Idriss s’énerve : « Vous voulez que l'on rentre avec quoi. On a tout perdu ! Je suis aveugle, comment voulez-vous que je fasse ? »

 

Comme d'autres, il pointe du doigt l'aide financière offerte par le gouvernement et les Nations unies aux déplacés pour les encourager à rejoindre leur quartier d'antan. Insuffisante, selon lui : « Avec 25.000 francs CFA, comment voulez-vous reconstruire une vie et vivre au milieu de ceux qui vous ont chassés ? », interpelle Idriss.

 

Et si certains n'acceptent pas la main tendue aux ennemis d'hier, tous ici, malgré le déchirement, acclament le retour du calme à Bangassou.

 

 

Nicole Ricci Minyem

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Sunday, 05 June 2022 11:01