Le Ministre Jules Doret Ndongo a présidé ce mardi, 16 février 2021 à Garoua dans la région du Nord, le lancement officiel de la saison cynégétique 2020-2021. Occasion pour le membre du Gouvernement d’inviter ainsi, ses collaborateurs, les populations et communes riveraines aux zones d’intérêts cynégétiques à faire preuve de résilience pour booster l’activité de chasse qui n’est pas épargnée des effets néfastes de la Covid-19.
Au Cameroun, ce sont seulement 191 personnes qui ont été enregistrées dans les zones d’intérêts cynégétiques durant l’exercice 2020, soit une recette annuelle de 211 millions de francs CFA contre 387 chasseurs et 835 millions de taxes d’affermage durant l’année précédente (2019). Une baisse de vitalité dans l’activité de chasse imposée par le contexte sanitaire difficile lié au coronavirus. « Dès que vous constatez la fermeture des aéroports, des frontières, cela veut dire que les principaux acteurs de la chasse qui nous viennent surtout de l’étranger n’ont plus la possibilité de se déplacer et donc les safaris ont dû s’arrêter », explique le ministre Jules Doret Ndongo.
Pour faire face aux effets néfastes de cette maladie sur les activités de chasse au Cameroun, le Ministre des Forêts et de la Faune préconise la résilience des maillons de la chaîne. « Il a fallu un assouplissement des mesures aux alentours du mois de mai », indique le membre du Gouvernement.
Ainsi, Jules Doret Ndongo qui réitère la détermination du Gouvernement camerounais à développer les activités de chasse en cette période de crise sanitaire liée au coronavirus, invite les acteurs locaux notamment ses collaborateurs, les populations et communes riveraines aux zones cynégétiques, principales bénéficiaires des taxes d’affermage, à plus de détermination dans leurs actions. Indiquons que la région du Nord où le Ministre Jules Doret Ndongo vient de lancer la saison cynégétique 2020-2021 dispose de 32 zones de chasse.
Innocent D H
Le ministre des Forêts et de la Faune (Minefof), Jules Doret Ndongo a signé le 04 septembre dernier, deux décisions portant suspension à titre provisoire des activités, d’une vingtaine d’unités de transformation de bois dans la région du Littoral Cameroun.
Selon la première décision prise par le ministre Jules Doret Ndongo, ce sont au total 14 unités de transformation du bois qui viennent d’être suspendues d’activités, « en raison de leur caractère illégal, et des activités de blanchiment et d’empotage illicite du bois d’origine frauduleuse qui ont été constatées » dans leurs parcs. Sont concernées par cette mesure de suspension, les unités suivantes : PN and Co, Etablissements la Fierté, Société Pan Afrikan Wood Company (PAWC), Société Atlas Group, Etablissements Lotinono, Etablissements Nana, Catali, Eldorado, Global Division Trading, Inetrbois, Son Hai, Tata & Sons Entreprise, SFE, Chang Sheng, Si Hai, Bois et services, Hett Sarl, Baset Timber, Scaci Sarl et Sasbo Group.
Dans la deuxième décision du Minefof, il s’agit quasiment les mêmes entreprises qui sont épinglées en plus des unités suivantes : Société Sali Ndjidda, Super exploitation et transformation du bois, Global Division Trading et Nambois. Elles sont suspendues pour les mêmes que celles évoquées dans la première décision de Jules Doret Ndongo.
A propos de cette suspension, le ministre en charge des Forêts prévient, elle « ne peut être levée qu’après le règlement définitif du contentieux ouvert à l’encontre desdites sociétés pour non-respect des clauses du cahier des charges et complicité d’exploitation forestière illégale ».
En 2019, le Minefof avait décidé de la suspension de 15 entreprises forestières accusées d’exploitation illégale de bois. C’était à l’issue de plusieurs descentes des équipes de contrôle de son département ministériel sur le terrain, notamment dans les sites de production et les couloirs d’évacuation du bois.
De sources crédibles, plus de 5000 m³ d’essences de bois ont été saisis l’an dernier dans la région du Littoral. Dans ce sillage, l’Onadef révèle que la coupe illégale du bois fait perdre à l’Etat du Cameroun près de 100 milliards de FCFA par an.
Innocent D H
« Nous avons réussi à interpeller quatre trafiquants qui s’apprêtaient à vendre deux tonnes d‘écailles de pangolin et 200 pointes d’ivoire. C’est une énorme saisie, d’habitude nous saisissons des dizaines, quelques fois des centaines de kilos d‘écailles. Ici on parle de plus de deux tonnes », selon Eric Kaba Tah, directeur adjoint de l’Organisation Non Gouvernementale LAGA.
Les trafiquants qui vont répondre de leurs actes devant les autorités compétentes sont membres d’un réseau qui exporte habituellement leurs produits vers le Nigeria, a-t-il ajouté.
Cette saisie record est estimée à 150 millions de francs CFA, et, les écailles de pangolins sont recherchées en Asie du Sud-Est, pour leurs prétendues propriétés médicinales contre l’acné, le cancer et l’impuissance.
Le réseau achetait des pangolins auprès de petits trafiquants du Cameroun, de Centrafrique et de la RDC, explique le responsable du Laga. Les écailles des animaux sont ensuite expédiées au Nigeria, à partir du Cameroun, avant d'être assemblées pour l'exportation illégale, notamment vers des pays d'Asie, apprend-on encore. La demande asiatique croissante, a renforcé la menace sur le pangolin, une des espèces animales protégées les plus braconnées au monde, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Les écailles du pangolin sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise et sa viande est appréciée dans plusieurs pays d'Asie et d'Afrique. Le commerce international de huit espèces (quatre asiatiques et quatre africaines) de ces petits mammifères longs de 30 cm à 80 cm est interdit par la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction . Certaines espèces sont classées « en danger », d'autres « en danger critique ».
De plus, le gouvernement de Pékin a interdit en 2016, le commerce du pangolin, de même que de ses écailles. Ce qui n’empêche pas les trafiquants, de rechercher ces produits qui se vendent à prix d’or, dans les marchés de Hong Kong, selon le directeur adjoint de l’Organisation Non Gouvernementale LAGA.
D’après les statistiques, un million de pangolins ont été chassés dans les forêts d’Afrique et d’Asie au cours des dix dernières années, à mesure que l’appétit pour le quadrupède s’envolait en Chine ou au Vietnam.
Quant au commerce illégal d’ivoire, il est la troisième forme de trafic le plus rentable après les stupéfiants et les armes. Il est alimenté par une forte demande en Asie et au Moyen-Orient, où les défenses d‘éléphant sont utilisées dans la médecine traditionnelle et en ornementation. Il peut être revendu jusqu‘à 7.000 euros le kilo.