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L’ancien directeur général de la Société Camerounaise de Dépôts Pétroliers (SCDP) a, selon des informations relayées par David Eboutou, été retenu à l’hôpital Central pour « non paiement de la somme de un million de FCFA ».  

 

Montant qui représente les frais d’hospitalisation du Docteur Nguini Effa qui, apprend t-on le même canal, « a été transporté de toute urgence dans la nuit du 10 mars 2021 au pavillon VIP de l'hôpital central de Yaoundé. Y étant, il a été testé positif au COVID-19 et placé immédiatement sous traitement… ».

Cependant, il y a eu plus de peur que de mal et Jean Baptiste Nguini Effa, finalement sorti du danger, a entamé une phase de convalescence dans le même hôpital.

C’est à la suite de cela que le service de comptabilité lui a présenté la facture dont le montant est relevé plus haut. Surpris, l’homme qui est incarcéré depuis douze (12) ans maintenant a rétorqué qu’il ne dispose pas de cet argent.

Il a d’ailleurs profité de cette occasion pour rappeler : « Que les textes sur l'administration pénitentiaire exigent et prescrivent la prise en charge totale des frais de santé des détenus à l'intérieur et à l'extérieur de la prison et donc même dans les hôpitaux publics… ».

Pour soutenir son assertion, il n’a pas manqué de revenir sur le fait que le Cameroun est membre de l'Organisation des Nations Unies, dont l'assemblée générale de Décembre 2015 a voté des règles dites « Mandela's Rules ». Celles-ci stipulent que « La prise en charge des détenus est totalement gratuite à l'intérieur et à l'extérieur des centres pénitenciers quelque soit la gravité des pathologies ».

Une réponse qui n’a pas fait flancher les responsables de cette institution hospitalière qui ont décidé de le garder jusqu’à ce que la dette soit réglée. Une situation qui a amené Jean-Baptiste Nguini Effa à saisir les autorités judiciaires pour leur présenter la situation.

Maintenu sous très haute surveillance par les éléments de l’administration pénitentiaire, le million querellé finalement versé par son épouse, le docteur Nguini Effa a regagné sa cellule.

En rappel, après douze ans de procès, Jean Baptiste Nguini Effa a été acquitté quatre fois par le Tribunal Criminel Spécial dans divers affaires qui lui avaient valu d’être condamné à 30 ans de prison. C’était le 12 Octobre 2012 au Tribunal de Grande Instance du Wouri. Sera t-il bientôt libéré ?

 

Nicole Ricci Minyem  

 

 

  

 

 

Published in Société

L’ex commis de l’Etat, privé de liberté depuis un peu plus de sept ans laisse entendre, dans une lettre ouverte adressée au chef de l'Etat, que les décisions présidentielles prises le 15 Avril dernier, portant commutations et remises de peines à certains détenus dans le but de désengorger les prisons restent insuffisantes pour barrer la voie au Covid 19.

 

« Une stricte application du décret du 15 avril 2020 qui ne s’adresse qu’aux détenus définitivement condamnés exclut d’office 80% des détenus qui sont prévenus, appelants ou cassationnaires… La prison centrale de Kondengui compte près de 4000 détenus pour 1500 places environ ».

Ses propositions

Tout en remerciant le Chef de l’Etat pour les efforts déjà entrepris, celui qui a été surnommé « l’Homme en blanc » fait quelques suggestions : 

1) Procéder à la libération provisoire ou définitive de tous les détenus âgés d’au moins 60 ans.

2) Procéder à la libération provisoire ou définitive de tous les malades présentant des pathologies à risque et autres comorbidités : diabète, hypertension, immunodéficience, maladies respiratoires et cardiaques, obésité grave, femmes enceintes…

3) Procéder à la libération de tous les handicapés physiques et mentaux et de tous les mineurs tel que recommandé récemment par la section sociale du Barreau du Cameroun

4) Procéder à la libération de tous les délinquants condamnés à deux ans de prison maximum ou à qui il reste moins de deux ans à purger sous réserve des travaux d’intérêt communs tels que, l’assainissement des voiries, des lieux et édifices publics pendant la durée du confinement avec tous les équipements de protection individuelle adéquats (masques, gants, casques, combinaisons…)

5) Procéder à la libération définitive de tous les détenus ayant totalisé 10 ans de détention pour les crimes économiques et autres et 15 ans pour les crimes de sang.

6) Il va de soi que l’Etat à travers les commissariats de quartiers et le personnel pénitentiaire peut s’assurer de la surveillance judiciaire de tous ceux qui présentent des domiciles connus ou des garants et qui pourraient être mis en liberté provisoire si leur libération définitive n’est pas encore envisageable, compte tenu de leur dossier judiciaire.

L’Ingénieur Pétrochimiste et Docteur d'Etat ès sciences physiques conclut sa correspondance en ces termes : « telle est donc notre modeste contribution que nous voulons soumettre à votre haute expérience judiciaire et pour la très haute sollicitude et magnanimité du Chef de l’Etat».

Une démarche dont le retour est attendue, au moment où des voix s’élèvent de plus en plus, afin de décrier la gestion de cette crise sanitaire dans le milieu carcéral, mais de manière plus particulière au niveau de la maison d’arrêt de la capitale politique Camerounaise.

 

Inquiétude

L’Ingénieur Pétrochimiste et Docteur d'Etat ès sciences physiques n’a toutefois pas pensé à ce que la mise en œuvre de ses propositions peuvent entraîner dans la vie des autres Camerounais, notamment par rapport à leur sécurité.

Dimanche dernier par exemple, un jeune homme a perdu la vie à Douala et, vrai ou faux, le crime est imputé à un repris de justice, ayant bénéficié de la grâce présidentielle.

Cette histoire met en lumière les réalités qui semblent avoir échappé à Jean-Baptiste Nguini Effa, qui, à travers ses propositions, n’a par exemple pas répondu à ces quelques questions et à de nombreuses autres :

Quels sont les risques liés à une éventuelle application d'une telle théorie dans toutes les prisons ? 

L'insécurité ne gagnerait-elle pas les rues et les populations si les malfrats sont tous relâchés d'un coup ? 

Les Forces de Défense et de Sécurité sont-elles en mesure de veiller ou suivre tous ces prévenus comme il l'indique ? 

 

Nicole Ricci Minyem 

 

Published in Tribune Libre

Après un énième procès devant les juges du tribunal criminel spécial, ayant abouti à un renvoi pour le 14 mai prochain, l’ancien directeur général de la société camerounaise de dépôts pétroliers a avoué qu’il n’en peut plus de tous ces ajournements

 

Interpellé il y’a quatre ans pour détournements de deniers publics, Jean-Baptiste Nguini Effa a été extrait de sa cellule de la prison principale de Nkodengui  le 8 Avril dernier mais, juste pour entendre que cet autre procès est renvoyé pour comparution du témoin de l’accusation Disack Delong, expert financier du ministère public.

Dans les colonnes du quotidien La Nouvelle Expression, il est précisé que « jusqu’à ce jour, aucune pièce à conviction n’a encore été présentée par la partie civile. Toute chose qui fait dire à l’ex-directeur général de la SCDP qu’il  y’aurait un acharnement judiciaire contre sa personne ».

Bien que déçu, c’est un Jean Baptiste Nguini Effa souriant, affable et le visage presque serein qui a échangé avec les membres de sa famille et quelques proches, venus lui apporter du soutien. Et, pendant ces moments empreints de tendresse et d’affection,  l’ex dg de la SCDP n’a pas manqué de leur dire de rester confiant. C’est avec un large sourire qu’il a affirmé que déjà acquitté en 2017, pour défaut de preuves, on finira tôt ou tard de le libérer.

 

Un avis que partagent certains de ses proches

Comme l’atteste cette réaction, de celui qui se présente comme le neveu de l’ancien DG de la SCDP, qui n’a pas voulu donner son nom : « Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe. Lorsqu’on dit avoir des preuves de la culpabilité d’un prévenu, on fait avancer les choses pour qu’il paye. Mais, mon oncle, lors d’un précédent face à face, avait déjà embarrassé celui qu’on attendait aujourd’hui comme l’homme qui aurait pu apporter la contradiction et démontrer, grâce à son témoignage, que Jean Baptiste Nguini Effa est coupable. Mais, que non. Vous êtes journaliste, vous avez de la mémoire et, vous vous souvenez certainement que ce fameux témoin avait reconnu de manière implicite, l’innocence de l’ancien directeur général de la SCDP… ».

 

Rappel

C’est le 12 octobre 2012, que l’homme en blanc, après de longues années à la tête de l’une des sociétés les plus importantes du Cameroun, avait été condamné à 30 ans de prison ferme par le tribunal de grande instance du Wouri pour détournement de plus de 02 milliards de francs. Le 20 juin 2017, il a été acquitté par la Cour suprême, dans une affaire de détournement de plus de 1 milliard de francs. Les juges de la haute instance avaient alors confirmé l’illégalité du principal élément à charge : le rapport d’expertise judiciaire, telle que soulevée par les conseils du mis en cause.

Lors de son arrestation, on avait compté 14 chefs d’accusation retenu contre Jean-Baptiste Nguini Effa. On y évoque, entre autres la rétention frauduleuse de différentes sommes d’argent au préjudice de la société camerounaise des dépôts pétroliers entre 1996 et 2009.

Soit 46 900 000 FCFA, 182.840.000, 212.000.000FCFA, 882.800.000FCFA, 99.000.000FCFA, 30.595.000FCFA représentant des décaissements directs dans la caisse principale et secondaire de l’entreprise, les retraits bancaires, la location fictive des véhicules, les dépenses de souveraineté, les indemnités de logement, les primes fictives sans pièces justificatives ni compte emplois, ainsi que les fonds destinés aux travaux d’aménagement du site pétrolier de Nsam à Yaoundé.

 

Nicole Ricci Minyem

Published in Défense

C’est le 14 Février 1998 que des dizaines de camerounais ont perdu la vie, alors qu’ils tentaient de recueillir le carburant qui coulait des deux wagons citernes transportant de l’essence et qui sont entrés en collision. Les souvenirs sont encore vivaces dans les mémoires.

 

L’un des wagons contient environ 100.000 litres et, il se renverse  au lieu-dit dépôt Scdp au quartier Nsam Efoulan en plein cœur de Yaoundé. Les riverains et les passants, à l’instar des automobilistes accourent pour prendre l’essence qui coule à profusion. Ils sont munis de bidons et autres récipients et, la bousculade est indescriptible car, c’est chacun qui veut recueillir cette manne tombée du ciel. Malheureusement !

 

Jusqu’à ce jour, on est en peine de dire avec exactitude ce qui a été l’élément déclencheur mais, tout à coup, les flammes surgissent et, selon les chiffres officiels, le Cameroun perd plus de 200 de ses enfants.

 

Un sinistre qui amène le Chef de l’Etat Camerounais à instruire l’urgence de la mise sur pied d’une commission, dont on attend toujours, 21 ans après, les résultats de l’enquête qui devait permettre d’établir toutes les responsabilités. Au même moment, les mesures sont prises afin de sécuriser le site de l’accident et, amener ailleurs, les résidents.

 

Directeur Général de la Société Camerounaise de dépôts de produits pétroliers à l’époque des faits, Jean-Baptiste Nguini Effa aujourd’hui incarcéré pour détournements de deniers publics, avait affirmé dans les médias que « la responsabilité des autorités administratives et des forces de maintien de l’ordre du Mfoundi se trouve être engagée compte tenu des appels téléphoniques du chef de dépôt feu Ella Jacques-Simon de 9 h 30 mn à 13 h 30 mn en ce triste jour du 14 février 1998, appels visant à établir immédiatement un périmètre de sécurité afin de tenir éloignées les populations ».

 

Dans la même logique, l’ancien directeur général de la SCDP souligne que : « la disparition des listings téléphoniques desdits appels du Service Public des Postes et Télécommunications est révélatrice à plus d’un titres».

 

Au rang des responsabilités, Jean-Baptiste Nguini Effa n’avait pas épargné la SCDP, la Régifercam et le propriétaire des wagons citernes. Les enquêtes auraient dû prouver que toutes ces sociétés n’ont pas respecté les procédures en matière d’entretien du matériel roulant, de  traction de wagons, de système de freinage et d’immobilisation, l’information des populations quant aux dangers encourus par la manipulation hasardeuse des produits pétroliers.

 

Saisi du dossier, la seule information que les camerounais ont pu obtenir, c’est celle du détournement de plus de 14 milliards de FCFA. Un argent qui a pris d’autres voies alors que l’Etat l’avait débloqué pour indemniser les victimes de la catastrophe de Nsam.

 

C’est dans le cadre familial que certains se souviennent des personnes qu’elles ont perdu, en ce jour funeste et, les prières sont organisées en leur mémoire.  

 

Nicole Ricci Minyem

Published in Société






Sunday, 05 June 2022 11:01