C’est le 14 Février 1998 que des dizaines de camerounais ont perdu la vie, alors qu’ils tentaient de recueillir le carburant qui coulait des deux wagons citernes transportant de l’essence et qui sont entrés en collision. Les souvenirs sont encore vivaces dans les mémoires.
L’un des wagons contient environ 100.000 litres et, il se renverse au lieu-dit dépôt Scdp au quartier Nsam Efoulan en plein cœur de Yaoundé. Les riverains et les passants, à l’instar des automobilistes accourent pour prendre l’essence qui coule à profusion. Ils sont munis de bidons et autres récipients et, la bousculade est indescriptible car, c’est chacun qui veut recueillir cette manne tombée du ciel. Malheureusement !
Jusqu’à ce jour, on est en peine de dire avec exactitude ce qui a été l’élément déclencheur mais, tout à coup, les flammes surgissent et, selon les chiffres officiels, le Cameroun perd plus de 200 de ses enfants.
Un sinistre qui amène le Chef de l’Etat Camerounais à instruire l’urgence de la mise sur pied d’une commission, dont on attend toujours, 21 ans après, les résultats de l’enquête qui devait permettre d’établir toutes les responsabilités. Au même moment, les mesures sont prises afin de sécuriser le site de l’accident et, amener ailleurs, les résidents.
Directeur Général de la Société Camerounaise de dépôts de produits pétroliers à l’époque des faits, Jean-Baptiste Nguini Effa aujourd’hui incarcéré pour détournements de deniers publics, avait affirmé dans les médias que « la responsabilité des autorités administratives et des forces de maintien de l’ordre du Mfoundi se trouve être engagée compte tenu des appels téléphoniques du chef de dépôt feu Ella Jacques-Simon de 9 h 30 mn à 13 h 30 mn en ce triste jour du 14 février 1998, appels visant à établir immédiatement un périmètre de sécurité afin de tenir éloignées les populations ».
Dans la même logique, l’ancien directeur général de la SCDP souligne que : « la disparition des listings téléphoniques desdits appels du Service Public des Postes et Télécommunications est révélatrice à plus d’un titres».
Au rang des responsabilités, Jean-Baptiste Nguini Effa n’avait pas épargné la SCDP, la Régifercam et le propriétaire des wagons citernes. Les enquêtes auraient dû prouver que toutes ces sociétés n’ont pas respecté les procédures en matière d’entretien du matériel roulant, de traction de wagons, de système de freinage et d’immobilisation, l’information des populations quant aux dangers encourus par la manipulation hasardeuse des produits pétroliers.
Saisi du dossier, la seule information que les camerounais ont pu obtenir, c’est celle du détournement de plus de 14 milliards de FCFA. Un argent qui a pris d’autres voies alors que l’Etat l’avait débloqué pour indemniser les victimes de la catastrophe de Nsam.
C’est dans le cadre familial que certains se souviennent des personnes qu’elles ont perdu, en ce jour funeste et, les prières sont organisées en leur mémoire.
Nicole Ricci Minyem