De nombreux actes de corruption plombent la qualité des services dans les administrations. Le président de la CONAC, Dr. Dieudonné Massi Gams, a énuméré les plus récurrents pour en appeler au changement. En effet, cette 11e série des IRR, cible 9 institutions et organisations. Notamment, les ministères de la Fonction publique et de la réforme administrative, des Enseignements secondaires et de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire.
La CONAC dénonce des délais anormalement longs de traitement de dossiers au ministère des Finances, concernant les pensions civiles. Le délabrement du fichier physique des personnels de l’État au ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative. En plus, les retards accusés dans la prise en charge des actes d’avancement au ministère des Enseignements secondaires.
Au ministère de l’Économie, les contraintes liées à l’exécution efficace des contrôles des projets des investissements publics. D'où l’importance des IRR qui se veulent une plateforme de gestion innovante et participative. Objectif : amélioration qualitative et quantitative des performances des structures concernées. À ces dernières, le Rév. Dr. Dieudonné Massi Gams donne 100 jours pour la présentation des objectifs visés.
Selon plusieurs observateurs, l’organe en charge de lutte contre la corruption a des moyens limités pour atteindre ses objectifs. Me Mbianga Boniface qui est avocat au Barreau du Cameroun estime que sur le plan purement ontologique et conceptuel, on ne peut pas raisonnablement créer une institution dénommée « Commission nationale anti-corruption » et ne pas lui donner le pouvoir de poursuivre et d’inquiéter véritablement les auteurs identifiés de la corruption, notamment par une action juridique et au besoin administrative.
Sur le plan psycho-social, au regard des statistiques des dénonciations faites par le public auprès de cette institution, il y a plus d’adhésion populaire et de crédibilité allouée à cette institution qu’aux structures juridictionnelles dont la fiabilité et l’efficacité ont fondu comme du beurre au soleil, favorisé par leurs pratiques corrosives et avantageuses pour la corruption. Plus de pouvoir à la CONAC serait synonyme de ferme volonté de lutter contre la corruption.
Toutefois il faut noter que d’aucuns pensent qu’il n’est pas nécessaire de le faire car le travail de la CONAC est déjà encadré par la loi N°2006/089 du 11 mars 2006 portant création et organisation de cette institution. Et son article 24 stipule que la CONAC «élabore à la haute attention du Président de la république, un rapport annuel sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun. Ce rapport est rendu public».
A partir de cette loi, on comprend que la CONAC travaille dans un cadre normatif et réglementaire. Il est question pour elle de mener des enquêtes sur les cas de corruption et de les porter à l’attention du Chef de l’Etat.
Otric N.