Une vidéo choquante fait actuellement le tour de la toile. On y voit une femme noire et enceinte de plusieurs mois déjà.
Dans une violence et une bestialité qui ne dit pas son nom, on voit une demi-douzaine d’agent se mettre ensemble pour l’immobiliser. Au point où deux d’entre ces makouts appuient la jeune femme sur le sol l’empêchant de respirer. Le seul crime de cette femme, être noire et être tombée sur une équipe de contrôle. Pire, elle a osé demander à ces brutes « de ne pas la toucher », ce qu’ils n’ont pas s’empêcher de faire et de la plus mauvaise des manières.
En France la Police blesse plus qu’elle ne tue.
En France ces dernières années, il y a eu entre 15 et 20 cas de noirs tués par la police par an pour 70 millions d’habitants. Ce n’est peut-être pas aussi important qu’aux Etats Unis, mais c’est parmi les chiffres les plus importants en Europe de l’Ouest. Au-delà des cas de tueries, il faut reconnaître que les abus sont pluriels. En France, il n’y a peut-être pas autant de noirs tués par la police, mais ils sont très nombreux qui connaissent des abus divers.
Les contrôles au faciès sont l’une des armes d’intimidation les plus utilisées par les membres de forces de police en France. Il ne se passe pas des jours sans qu’on ne parle d’affrontements entre des populations issues des couches noires ou magrébines et la police française. Des affrontements d’une rare violence.
Dans une lettre adressée à ses « amis blancs », le chroniqueur français François Durpaire souligne les traits de cette France qui se voile la face au quotidien et pourtant les actes de cette France prouve à suffire son inclinaison à la marginalisation des personnes de couleurs. L’un des indicateurs majeurs de cette réalité est contenu dans l’une des questions qu’il se pose dans la lettre en question.
« Pourquoi les personnes noires invitées sur les plateaux de télés sont systématiquement interrompues ? Pourquoi les interroge-t-on toujours sur leur légitimité, peu importe leurs diplômes ? Sont-elles trop nombreuses ? Les entend-on trop souvent ? » Un questionnement qui trahi l’intérêt que les médias français accordent aux personnes noires.
Le racisme dans la police française est une réalité et c’est proprement se voiler la face que de le renier. Une femme noire interpellée aussi violemment au cours d’un contrôle et plaquée au sol par plusieurs policiers, et pourtant elle est visiblement enceinte, c’est de la cruauté.
Stéphane NZESSEU
Dans une déclaration rendue publique le 03 juin dernier, Nicole Austin-Hillery, la directrice exécutive du programme Etats Unis à Human Rights Watch appelle le pays de Donald TRUMP à mettre fin au racisme systémique qui mine les Etats Unis. Dans son exposé, la représentante de HRW relativise sur la responsabilité des policiers qui assassinent les jeunes noirs.
« La colère et la frustration qui attisent les manifestations de masse à travers les États-Unis ne concernent pas seulement les actions criminelles des policiers qui ont tué George Floyd », a déclaré Nicole Austin-Hillery, directrice exécutive du programme États-Unis à Human Rights Watch. « Il s’agit d’un système d’application des lois qui ne traite pas tous les citoyens de manière égalitaire, et dans le cadre duquel la vie et le bien-être de citoyens noirs sont parfois sacrifiés. »
« Le meurtre de George Floyd dépasse la responsabilité individuelle de ces policiers : il s’inscrit dans le contexte d’un système d’application des lois qui ne traite pas tous les citoyens de manière égalitaire, ce qui permet donc que des vies de Noirs américains puissent parfois être sacrifiées. Comme Human Rights Watch l’a documenté de façon détaillée à Tulsa, les abus quotidiens perpétrés par la police, en particulier envers les Noirs, sont omniprésents, avec une fréquente escalade de la violence pouvant aller jusqu’au meurtre. »
Dans ce rapport, la représentante continue en disant : « Il est regrettable d’en arriver au meurtre filmé d’un Noir par la police pour s’alarmer des mauvais traitements quotidiens infligés à des personnes de couleur... Les cas les plus graves ne sont que la partie visible d’un système où le racisme est structurel, au-delà des actes cruels de certains policiers répréhensibles. »
« Il est inacceptable de répondre à des manifestations contre les violences policières et en faveur de l’égalité raciale par davantage de violence policière », a conclu Nicole Austin-Hillery. « À moins que les États-Unis à tous les échelons gouvernementaux ne s’attaquent aux problèmes qui ont poussé les citoyens à descendre dans la rue, les troubles persisteront. »
De toute évidence, Human Rights Watch ne cloue pas au pilori les policiers américains comme c’est souvent le cas des militaires camerounais. D’après Human Rights Watch, les policiers américains sont des victimes d’un système qui va au-delà de leur propre personne.
Stéphane NZESSEU
Le président américain a promis lundi de restaurer l’ordre dans une Amérique en proie à un déferlement de colère historique, si les villes et les Etats ne faisaient cesser les violences.
Face aux troubles s’ajoutant à la pandémie du Covid 19, Donald Trump a annoncé d’un ton martial le déploiement de « milliers de soldats lourdement armés » et policiers à Washington pour mettre un terme « aux émeutes » et « aux pillages ». Il a jugé que les troubles de la veille dans la capitale fédérale étaient « une honte ».
Appelant les gouverneurs à agir vite et fort pour « dominer les rues » et briser la spirale des violences, il leur a lancé une mise en garde : « Si une ville ou un Etat refuse de prendre les décisions nécessaires pour défendre la vie et les biens de ses résidents, je déploierai l’armée américaine pour régler rapidement le problème à leur place », a-t-il lancé, dénonçant des actes de « terrorisme intérieur ».
Une autopsie indépendante conclut à la mort par asphyxie
Par dizaines voire centaines de milliers, des Américains ont manifesté samedi et dimanche contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales, exacerbées par la crise du Covid-19.
La première ville du pays, New York, a annoncé doubler la présence de ses forces de police et instaurer un couvre-feu de 23h lundi à 5h mardi. De Boston à Los Angeles, de Philadelphie à Seattle, le mouvement de protestation s’est exprimé de façon majoritairement pacifique le jour, mais a aussi donné lieu à des embrasements nocturnes et des destructions à grande échelle.
A l’origine de la colère figure le calvaire subi par George Floyd, qui lors de son interpellation a suffoqué, menotté et gisant par terre, sous le genou d’un policier, dont les collègues sont demeurés passifs. George Floyd est mort asphyxié en raison d’une « pression forte et prolongée » exercée sur son cou et sa cage thoracique, a affirmé lundi Ben Crump, l’avocat de la famille de la victime, en révélant les résultats d’une autopsie indépendante. L’autopsie officielle, rendue publique dans la foulée, a également conclu à une pression létale au niveau du cou de l’Afro-Américain, ayant causé l’arrêt de son cœur.
Ni le renvoi de l’agent coupable de la bavure, Derek Chauvin, ni son arrestation postérieure n’ont calmé les esprits, bien au contraire : les protestations se sont propagées dans au moins 140 villes américaines. Face aux affrontements mêlant manifestants, casseurs et forces antiémeute, les soldats de la Garde nationale ont été déployés dans plus de deux douzaines de métropoles, dans un climat de tension inédit depuis les années 1960.
Milliers d’interpellations
Une réponse sécuritaire d’ampleur qui s’est accompagnée d’un recours à des véhicules blindés de transport de troupes, à l’utilisation de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Chicago, Denver, Los Angeles, Salt Lake City, Cleveland, Dallas, Indianapolis : une à une les métropoles américaines ont décidé d’imposer un couvre-feu à leurs habitants. A Washington, l’heure de celui-ci a été avancée lundi à 19h. A Los Angeles, à 18h.
Le président Trump, confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat, a accusé son rival démocrate à la présidentielle de novembre, Joe Biden, d’œuvrer à la sortie de prison des fauteurs de troubles. Les forces de l’ordre ont procédé à des milliers d’interpellations.
Joe Biden, 77ans, le visage couvert d’un masque, s’est lui rendu lundi dans l’église d’une paroisse noire de son Etat du Delaware pour y rencontrer des responsables locaux. L’ancien vice-président de Barack Obama compte sur cet électorat pour remporter la Maison-Blanche.
Une réserve d’électeurs qui a appris à scander « Black Lives Matter » (« La vie des Noirs compte ») et « I can’t breathe » («Je ne peux pas respirer »), les derniers mots de George Floyd.
Auparavant, il a fait ce tweet : « Il utilise l’armée américaine contre les Américains. Il envoie du gaz lacrymogène contre des manifestants pacifiques et tire des balles en caoutchouc. Pour une photo… Pour nos enfants, pour l’âme même de notre pays, nous devons absolument le battre. Mais je le crois fermement : nous ne pouvons le faire qu’ensemble.
N.R.M