Si d'autres localités plus au sud, dont Koumbri (30km au sud d’Ouahigouya) et Tangaye (40km) ont déjà été visées, il s'agit de la première attaque contre Ouahigouya, troisième ville du pays et centre névralgique du nord du pays. Selon une source sécuritaire, au moins cinq hommes armés ont ouvert le feu sur le poste de péage à 12 km de la ville sur l’axe Ouahigouya-Ouagadougou autour de 3h du matin. C’est alors grâce à la riposte de la police que ces derniers ont pris la fuite.
« Un groupe de terroristes en motocyclette a attaqué vers 3h du matin le poste de péage situé à une dizaine de km à la sortie de Ouahigouya, chef-lieu de la région du nord, sur l’axe menant à Ouagadougou », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.
« L’un des péagistes a été tué et l’autre blessé. Un policier qui assurait la garde à ce poste de péage a également été blessé », a précisé la même source. Conduites au centre hospitalier universitaire régional d’Ouahigouya, leur vie ne serait plus en danger. « Le procureur du Faso a ouvert une enquête après avoir procédé aux constats d’usage », a souligné un officier de police.
Il y a quelques mois déjà, plusieurs localités de la région du Nord avaient subi des attaques de la part d’hommes armés. Ce qui avait conduit les forces de défense et de sécurité intérieure à mener des opérations et mis aux arrêts un présumé complice de terroristes. Selon RFI, ce dernier est soupçonné d’avoir hébergé plusieurs individus membres de groupes armés dans le village de Goutla, à une vingtaine de kilomètres d’Ouayigouya. Plusieurs autres individus qualifiés de « radicaux » avaient également été arrêtés dans la localité de Thiou durant la même période, faisant craindre des attaques contre Ouahigouya.
Sur la carte du Burkina sur le site du ministère des Affaires étrangères français, Ouahigouya est à la limite entre la zone orange et la zone rouge située au nord et « formellement déconseillée ». Cette région frontalière du Mali est constamment sous la pression des groupes djihadistes. Des centaines d'écoles ont été fermées. Les services de l’État ainsi que des centres de santé sont aussi absents, fonctionnaires et notamment enseignants étant menacés par les djihadistes.
Pour rappel, le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes djihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS). D'abord concentrées dans le nord du pays, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'Est, et fait depuis 2015 quelque 360 morts, selon un comptage de l'AFP.
Danielle Ngono Efondo