C’est le ministre de l’enseignement supérieur Jacques Fame Ndongo qui a présidé ladite cérémonie. La passation de service entre Magloire Ondoa et François Xavier Etoa. Désormais, le Pr Magloire Ondoa aura le champ libre pour implémenter les multiples innovations qu’il avait souhaité, sans succès, au sein du campus de SOA, alors qu’il était le doyen de la faculté de sciences juridiques et politiques.
L’on se souvient du bras de fer entre le recteur de l’université de Yaoundé II Soa, le Pr Adolphe Minkoa SHE et le Pr Magloire Ondoa autour de la question des Doctorats Professionnels. Les deux professeurs d’universités ont été plus d’une fois à couteaux tirés au sujet de la gestion de la faculté des sciences juridiques et politiques dont le Pr Ondoa avait la charge.
Le recteur de Soa avait accusé dans une correspondance datée du 13 février 2018 son désormais homologue d’avoir eu recours à la ruse pour faire passer une soutenance de thèse de doctorat professionnel pour un doctorat Phd en droit public, en violation des textes réglementaires. Dans cette même lettre, le Pr Minkoa She avait ouvertement donné un ultimatum à son homologue d’aujourd’hui. Il avait écrit : « Monsieur le Doyen, en posant ce n-ième acte de provocation, d’insubordination caractérisée et de violation grossière et délibérée de la réglementation et de l’éthique universitaire, vous avez véritablement franchi la ligne rouge ».
Aussi, la question des sommes encaissées à la faveur de ces doctorats avaient aussi fait jazzer. Interrogé sur ce qui adviendrait de ces jeunes camerounais qui avaient souscrit à ce doctorat professionnel, le Pr Maurice Aurelien Sosso, alors président de la conférence des chefs d’institutions universitaires du Cameroun, déclarait : « il faut déjà s’assurer que les paiements des étudiants sont entrés dans les caisses de l’Etat ». Une allusion qui laisse planer des soupçons de détournements de la part de l’administration de l’université de Yaoundé II, étant entendue que les paiements se font dans un guichet unique. Par ce décret du 11 juillet, Paul BIYA semble avoir simplement séparé la bagarre entre deux intellectuels de haut-vol.
Seulement, il faut se l’avouer, Magloire Ondoa hérite d’une université de Douala qui passe par une crise entre son administration et les membres du Syndicat national des personnels d’appui ainsi que les délégués du personnel d’appui de l’université de Douala (Synapauc). Une crise qui semble avoir emporté le précédent recteur François Xavier Etoa.
Ce sera de toute évidence, le premier chantier du Recteur Magloire Ondoa.
Stéphane NZESSEU
Les personnels d’appui revendiquent l’application des textes qui encadrent les avantages liés à leur fonction. Ils parlent de la restitution de la totalité de l’indu prélevé sur leurs salaires depuis 1993. Ils veulent l’application de l’article 23 du décret présidentiel 2011. Ils souhaitent la revalorisation du Smig à 36 270 Fcfa conformément au décret du Premier Ministre signé le 24 juillet 2014. Ils veulent la signature des textes annexes du décret N°2011/119 du 18 mai 2011 relatif au profil de carrière du personnel d’appui, la revalorisation de la prime d’appui à la recherche, la revalorisation des frais de transport.
Du fait donc du mouvement d’humeur qui s’est tenu lundi dernier à l’Université, les étudiants notamment ceux de la Faculté des Arts, lettres et sciences humaines n’ont pas pu faire cours. Pourtant ils devaient avoirs les premiers enseignements comptant pour le second semestre de leur année académique. Les enseignants plaignants de leur côté ont cessé de corriger les copies des étudiants des examens de rattrapage. Les jurys de soutenance non plus ne sont pas disponibles. Les enseignants veulent le paiement des droits liés aux activités académiques et leurs primes depuis des mois.
Dans les colonnes de notre confrère Le Quotidien Emergence, le Pr Iya Moussa déclare «depuis la semaine dernière, nous tenons des réunions avec les enseignants. Ensemble nous avons convenu de la levée du mot d’ordre de grève, parce que j’ai fait part de la situation à la hiérarchie, qui m’a rassuré que les instructions ont été données aux services financiers régionaux pour décanter la situation financière des enseignants de notre établissement. Nous leur avons rassuré que le problème est en voie d’être résolu et ils ont repris toutes leurs activités ».
Il convient de préciser que le mouvement d’humeur qui a eu lieu à l’Université de Ngaoundéré lundi dernier, survient après un préavis de grève national. Ledit préavis a été lancé par le Syndicat national des personnels d’appui des Universités d’Etat du Cameroun (Synapauc). La grève a également eu lieu le 4 mars, à l’Université de Douala. Le Recteur François Xavier Etoa s’est dit surpris.
« Je reste perplexe, étonné de ce qui s’est fait aujourd’hui. La semaine dernière, j’ai moi-même invité le président du syndicat avec les délégués des personnels pour leur dire que ‘‘j’ai lu vos revendications ; le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement Supérieur m’a demandé de trouver des solutions et de lui rendre compte des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des solutions qui s’imposeraient…J’ai demandé s’il y avait des personnels qui touchent un salaire inférieur au SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti). Ils m’ont dit qu’il y en a 634. Mais après vérification, ils ne sont que deux seulement », a-t-il déclaré sur les antennes de Canal 2 international.
Liliane N.