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A travers cet hommage le Journaliste Principal Hors Echelle, Directeur Général de Cameroon Radio Télévision salue la mémoire d’un homme qui a su marquer  son temps et comme pour tous ceux qui l’ont précédé ses œuvres parlent pour lui ainsi que les témoignages de ceux qui l’ont côtoyé

 

« La mort, dit l’adage, ne surprend pas le sage. Aussi dense qu’il aura été immense, M. Fotso Victor a lui-même, avec un soin digne de lui, mis en scène sa fin de vie. En public, ses dernières images sont, en effet, de celles que seuls s’appliquent à construire, à polir et à offrir en ultime héritage les grands hommes de son époque.

C’était le 18 janvier 2020. Dans la somptueuse salle des actes de l’hôtel de ville de Bandjoun, M. Fotso Victor c’est ainsi qu’il aimait qu’on l’appelle – organisait la cérémonie de cession solennelle à l’Etat de cet imposant ouvrage, fruit témoin entre mille autres de son incomparable travail. 

En invitant le ministre de la Décentralisation et du Développement Local Georges Elanga Obam à recevoir les clés du bâtiment et de la ville, il avait lui-même décroché son téléphone pour me joindre, me demandant avec une irrésistible insistance de tout faire pour être présent à ce tout dernier banquet. 

Avant de passer à table, il avait eu envers moi, mon humble personne, des mots et des attentions claires : « Charles Ndongo que vous voyez là est l’homme qui me connaît bien… même mieux que moi-même ! », dit-il, en présence notamment du Chef Honoré Djomo Kamga, roi des Bandjounais, de l’élite locale et de quelques membres de son incommensurable famille.

Peu après, il demanda à son proche entourage habituel de le laisser avec « son ami », et à moi, de le prendre par la main et de l’aider à monter, marche après marche, à son bureau. A l’intérieur, il ordonna de me remettre toutes les archives audiovisuelles retraçant sa vie et son œuvre, non sans préciser : « Lui-même sait ce qu’il va en faire… » 

Que fallait-il de plus pour décrypter le message et comprendre ? M. Fotso Victor était désormais pleinement conscient qu’il arrivait en fin de course et qu’en mettant de l’ordre dans sa richissime vie, il ne devait rien laisser au hasard, pas même, de désigner lui-même, parmi les innombrables colonnes d’observateurs susceptibles de parler de lui à travers le monde, les rares témoins capables de le faire en se prévalant d’une authentique légitimité. Ce jour-là à Bandjoun, j’ai reçu plus qu’un honneur, un ineffable privilège, d’être l’élu de sa mémoire, je fais le serment d’en rester fidèle.

 

M. Fotso Victor était un personnage immense. Imposant par sa carrure physique que renforçaient un charisme naturel ainsi qu’une élégance d’un infini raffinement, et une stature sociale nationale. Son œuvre est à cette image, gigantesque, plurisectorielle, étendue, visible et palpable partout au Cameroun et au-delà. J’en ai eu la mesure en visionnant les nombreux documentaires qu’il avait expressément demandé à Clarisse Fotso, son épouse, comptable de son empire, de me remettre 

Usines, manufactures, banques, établissements scolaires et universitaires, hôpitaux, églises de diverses obédiences, édition, foyers culturels, leadership politique et moral et j’en passe : il n’y a pas de terre qu’il n’ait labourée et fertilisée. En matière de création de richesses, d’emplois et d’opportunités, il aura été sans conteste l’un des promoteurs camerounais les plus prolifiques.

Notre toute première rencontre remonte à début juillet 1990, au lendemain de son entrée au Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), après l’historique Congrès de l’ouverture au multipartisme. Feue sa Fille, Me Florence Fotso, l’avait alors persuadé de se montrer et de parler pour la première fois à la télévision nationale.

D’un commun accord, les deux auxquels s’était joint le fils Yves-Michel Fotso, frais émoulu des universités américaines, m’avaient choisi pour conduire cette interview inédite. A la faveur de cet exercice, M. Fotso Victor s’était révélé comme un personnage peu disert mais vrai, peu loquace mais perspicace, complexe mais cohérent, quelque fois désarmant par son humour décapant, mais toujours plein de bon sens, d’allusions imagées et de références proverbiales.

 

M. Fotso Victor était un républicain bon teint. Fermement attaché à son Bandjoun natal qu’il a façonné jusqu’à en faire une ville coquette, il n’en a pas moins développé un véritable culte des institutions étatiques centrales. Dans la même veine, il était d’une absolue loyauté envers le président de la République Paul BIYA qui lui rendait bien ce soutien. Se souvient-on que, mis à part le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, Roi des Bamoun, M. Fotso Victor est la seule personnalité privée à avoir accueilli officiellement le Chef de l’Etat dans sa concession ?

Pour autant, des mauvaises langues faisaient de temps en temps peser sur lui le soupçon de financement de l’opposition ? « Moi, Fotso Victor, jamais ! D’abord, ils vont même me voir où, ces opposants ? », balayait-il d’un geste d’agacement.

A cette République, une et indivisible qu’il vénérait, il a voulu rendre un improbable dernier hommage : bravant sa maladie en phase terminale, il est venu, par son jet privé médicalisé toujours à sa disposition sur le tarmac de l’aéroport de Bafoussam-Bamoungoum, avec l’intention de voter dans le cadre de la double élection du 09 février 2020. Par le fait même, il entendait ainsi rejeter le boycott prôné par quelque « petit parti politique ». Le cœur y était encore, le corps non : il a dû repartir l’avant-veille de l’échéance, afin que son destin s’accomplisse…

 

M. Fotso Victor voyait loin et juste. Je me souviens qu’au cours de notre entretien mémorable de juillet 1990, il avait eu ce pronostic étonnant : « Le Président Ahidjo a mis 24 ans au Pouvoir ; le Président Paul BIYA va le dépasser, je vous dis, n’est-ce pas nous sommes là ? Au moins trente-cinq ans, vous allez voir… » II! Evidemment, M. Fotso Victor était surtout connu pour être immensément riche et généreux. 

« Je reçois, je donne », était pour lui une forme de devise, peut-être l’épitaphe la plus parlante à inscrire sur sa pierre tombale. De cette colossale fortune, cependant, il ne parlait qu’avec pudeur, préférant réaliser des œuvres qui en témoignent. Sur le sujet, il m’avait néanmoins pris à rebrousse-poil, comme à son habitude : « Si je dis que je suis pauvre, Dieu même va me punir » En fin de compte, M. Fotso Victor était monumental.

Sans être un intellectuel, il était clairement fait d’un bois hors norme et, ayant traversé un siècle peuplé de quelques spécimens de figures exceptionnelles comme la sienne, il est tombé dans une époque où tous ses repères s’estompent : on brade tout, on méprise tout, on conteste tout, on bouscule tout, on détruit] tout, y compris les empires ! Que vont devenir les siens ?

A ses nombreux enfants de démontrer qu’ils sont moins de simples héritiers que des  descendants dignes d’une authentique légende appelés à continuer d’écrire l’histoire vraie d’un destin fabuleux… ».

 

N.R.M

 

Published in Société
samedi, 21 mars 2020 10:29

Nécrologie : Fotso Victor Forever...

La nouvelle est tombée comme un couperet il y a quelques heures Victor Fotso est décédé ce 20 mars 2020, dans la ville de Paris en France.

 

Des sources familiales indiquent qu’il a été évacué discrètement pour soucis de santé quelques minutes à peine après sa prestation de serment.

Victor Fotso est un autodidacte camerounais né en 26 juin 1926. Il est également l'auteur du Chemin de Hiala et le fondateur de la Fondation Fotso Victor qui effectue diverses œuvres caritatives au Cameroun et dans d'autres pays de la sous-région, surtout dans le domaine de l'éducation.       

 

Homme d'affaires et industriel

En 1955, il se lance dans le transport en commun qu'il abandonne rapidement en 1960. Son premier centre commercial est lancé dans cette ville en 1956 et c’est à partir de 1970 que l’homme d’affaires va  se lancer dans le secteur industriel avec la naissance de la Société Africaine de Fabrication de Cahiers (SAFCA). Ensuite il va créer la Société PILCAM en 1974. Plusieurs autres compagnies commerciales ou industrielles vont suivre, notamment :

- La compagnie Internationale de Service (CIS) à Paris en 1983, en collaboration avec le français Jacques Lacombe, qui fût un acteur important dans le fondement de l'empire Fotso (il décède le 9 juillet 1996).

Le Groupe Fotso à la fin des années 90 comptait plusieurs industries et entreprises à savoir : FERMACAM, FABASSEM, FISHCO, GFA, PHYTOCAM, PILCAM, PROLEG, UNALOR et SOPICAM. Celles se retrouvaient aussi bien au Cameroun qu'au Mali ou en France. La CBC viendra s'y ajouter en 1997. 

Mais au début des années 2000, avec l'effet de la mondialisation, le groupe connaîtra des difficultés sous l'effet de la concurrence et celle-ci aura raison des industries du Groupe qui seront pour la majorité vendues.

 

Homme politique et philanthrope

Il est maire de la ville de Bandjoun depuis 1996. Ville dont il a construit sur fonds propres1 l’hôtel de ville. Il a aussi construit l'IUT de Bandjoun, offrant ainsi au gouvernement camerounais l'un de ses premiers Institut Universitaire Technologique.

De son vivant, il a été considéré comme l’une des plus grandes sources de financement du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. D’ailleurs il aura à maintes reprises dirigé un collectif d’hommes d’affaires qui avait appelé le Président Paul Biya à briguer de nouveaux mandats.

Au-delà des multiples invitations lors des dîners et réception au palais de l’Unité, on se souvient qu’en 1999, il a reçu à dîner dans sa résidence de Bandjoun le Chef de l’Etat Camerounais

L’un de ses derniers dons a été la somme de un milliard pour la construction de la future cathédrale de Bafoussam. C’était lors d’une messe d’action de grâce célébrée à la paroisse Christ Roi de Mbouo Bandjoun

 

Ouvrages

En 1994, il écrit en collaboration avec Jean – Pierre Guyomard une œuvre autobiographique  intitulée Le Chemin de Hiala. Le livre, publié aux éditions de Septembre, est le récit de son parcours : de son enfance à Bandjoun (à l'époque, petit village situé dans l'ouest du Cameroun) jusqu'à son succès en tant qu'homme d'affaires. L'ouvrage fournit également une description du contexte politique, économique et culturel du Cameroun de la fin des années 1920 au début des années 1990 tel que perçu par l'auteur

 

Vie privée 

L’homme qui s’en va ce jour, était âgé de 94 ans. Polygame et père de plusieurs enfants dont les plus connus sont  Yves Michel Fotso et Christelle Nadia Fotso.

Il est né en 1926 à Bandjoun. Il a très vite quitté l’école (15ans) pour aller travailler dans les plantations à Foumbot et à Bafang. Dès 1947, il s'installe à Mbalmayo comme commerçant.

M. Fotso Victor porte le nom de Fô Wa Gabigung à Bandjoun (le Chef qui partage).

 

Nicole Ricci Minyem

 

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L’homme d’affaires Fotso Victor a rétrocédé les clés du joyau à l’Etat, au cours d’une cérémonie présidée par Georges Elanga Obam, le Ministre de la Décentralisation et du Développement local.

 

Le patriarche Fotso Victor a décidé de faire un don à l’Etat du Cameroun. Le célèbre homme d’affaires a fait construire l’hôtel de ville de Bandjoun. Un ouvrage évalué à plus de 4 milliards de FCFA. C’est un immeuble R+2, bâti sur une superficie de 4610 m2. Il comporte, entre autres, une salle des fêtes, 30 bureaux, une salle des conférences, une bibliothèque médiathèque, 32 toilettes, un musée, des espaces pour parking aménagés en interne et en externe ainsi qu’un groupe électrogène moderne.

Représentant le donateur Fotso Victor à la cérémonie de rétrocession de cet ouvrage sus décrit, Hélène Fonkoua, 2adjoint au Maire, a indiqué que ce don s’inscrit dans la continuité de son œuvre de bienfaisance. Son œuvre humanitaire qui vise à « contribuer à la réduction de la pauvreté, l’amélioration constante des conditions de vie de ses compatriotes ainsi que son engagement républicain et patriotique ». Fotso Victor a demandé que l’ouvrage soit utilisé avec beaucoup de précaution. Une demande que Georges Elanga Obam, le Ministre de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel) a réitérée.

La cérémonie de rétrocession de ce don s’est déroulée le17 janvier 2020 dans la salle des Conférences de la commune de Pete-Bandjoun. L’acte posé par Fotso Victor a été très salué par l’assistance présente ce jour-là. « Ce n’est pas courant de voir un individu offrir une telle œuvre à l’Etat, juste pour participer, contribuer au développement de son pays, de sa région, de sa commune », a déclaré le Minddevel.  

 

Liliane N.

 

Published in Institutionnel
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