« Nya Mboa », encore appelé « Cocoa Revolution », est un chocolat fabriqué à 100% avec le cacao cultivé localement, comme l’atteste Ndeh Dieudonné, le Directeur Général de la société commerciale et de transformation de cacao : « Sachant que les fèves traitées de nos jours sont exposées à une moisissure précoce, la société a besoin de mettre à jour ce processus pour être dans les normes. Depuis sa création jusqu'au jour d'aujourd'hui, SOCTRACAO a transformé environ 37 tonnes de fèves de cacao en beurre et poudre de cacao, faisant ainsi fluctuer l'économie locale... ».
En dehors de « Nya Mboa », l’entreprise propose autre chose : « Nos produits vont de l'alimentaire aux cosmétiques et, nous proposons à ceux qui nous ont fait confiance depuis 2015, des équipements nécessaires à la transformation de la fève. Et, ils sont nombreux. Je peux dire que nous sommes fiers de compter parmi nos partenaires locaux, les grandes surfaces commerciales : Carrefour, Santa Lucia Sake, Sawa Food Market, Mahima...).
L’ouverture de ce marché accroît les ambitions de Ndeh Dieudonné, de même que celui de ses collaborateurs : Nous avons pour ambition d'atteindre une transformation de 2000 tonnes de fèves de cacao à l'horizon 2022 ».
En outre, SOCTRACAO entend rapidement se développer et s'imposer comme le leader sur le plan local, avec des ambitions s'étendant dans la sous-région Afrique Centrale et Afrique de l’Ouest.
Pourtant, malgré les ambitions affichées et les résultats atteints quatre ans après sa création, cette entreprise, située dans la capitale économique fait face à quelques difficultés. Le processus de transformation est encore artisanal, il ne garantit aucune hygiène alimentaire pouvant donner une extraction de beurre d'une possession de 90%.
En plus des aspects relevés plus haut, la visite prochaine de l'Ivoirien Axel Emmanuel, va également apporter une expertise afin que le processus de fabrication se fasse de manière professionnelle.
Des emplois et des formations
Pour le directeur général de SOCTRACAO, « La mise en commun des différentes expertises et, la pratique des standards qui entrent dans la chaîne de valeur de la transformation du cacao, vont drainer de nouveaux emplois. La venue de l'Ivoirien Axel Emmanuel va aussi permettre aux artisans locaux, de bénéficier d'une formation de 4 jours dans le domaine de la transformation ».
Les bénéficiaires pourront éventuellement se mettre à leur propre compte ou encore, rester au sein de l’entreprise. Selon certaines indiscrétions, des parts sont ouvertes au sein de la société, pour la mise en place d’une mini-chocolaterie moderne. Elle pourrait avoir une capacité minimale de 25.000 productions de tablettes de chocolat par mois.
Les produits de SOCTRACAO sont de trois gammes.
- Les produits alimentaires sous le label Goshen (beurre de cacao, amandes de cacao à croquer...),
- Les cosmétiques sous le label Splanderm (laits de toilette, savons au beurre de cacao, à la bave et coquille d'escargot..).
- Les équipements sous le label Ndeh-Tech. Il s'agit du local Made Cocoa Processing Equipment (torréfacteur, presse à vis et hydraulique, tamis automatique, four à résistance, broyeurs à meule et à marteau...).
Nicole Ricci Minyem
La Côte d’Ivoire et le Ghana, ont annoncé qu’ils ne vendraient plus leur cacao en deçà de 2.600 dollars soit environs 1.430.000 Fcfa la tonne. Une somme présentée comme un moyen de mieux rémunérer les agriculteurs. « Ce qu’il s’est passé ces deux jours est historique », a salué le directeur général du « Ghana cocoa Board », Joseph Boahen Aidoo, à l’issue de deux jours de réunions entre producteurs, négociants et responsables politiques. « Depuis des années, ce sont les acheteurs qui ont déterminé les prix ». Pour essayer d’inverser la tendance, « la Côte d’Ivoire et le Ghana ont suspendu la vente des récoltes de 2020/2021 jusqu’à nouvel ordre pour préparer la mise en place de ce prix minimum », a-t-il précisé.
À partir d’octobre 2020, le gouvernement ivoirien souhaiterait consacrer aux planteurs 70 % des 2600 dollars demandés aux acheteurs. Cela reviendrait à payer les producteurs 1055 FCFA le kilo, contre seulement 750 FCFA aujourd’hui, quand ce prix minimum est respecté. Ce serait donc une hausse considérable pour les planteurs, plus de 40 %.
Sur les 100 milliards de dollars que représente le marché mondial du cacao, seuls 6 milliards reviennent aux agriculteurs. Une situation jugée déraisonnable, par le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia. « C’est pour cela que nos gouvernements se sont mis d’accord pour offrir aux agriculteurs une juste part de la richesse produite par l’industrie ». « Un juste prix des fèves de cacao serait une grande aide pour appuyer les investissement du gouvernement dans les infrastructures rurales et pour améliorer les condition de vie », a-t-il ajouté.
Umar Abubakar, secrétaire du Syndicat des producteurs de café, cacao et noix de Karité (Cocoshe), a affirmé à l'AFP que « quand les prix montent, au moins les conditions de vie s'améliorent ». Cependant, cette hausse pourrait n'être que temporaire, prévient Casper Burgering, analyste matières premières pour la banque néerlandaise ABN Amro, joint par l'AFP. « Pour l'instant, il y a nettement assez de cacao pour répondre à la demande et puisque la mise en place de ce prix planché va mettre un an, plus ou moins, il y a un risque que les cours actuels redescendent », a-t-il commenté.
Danielle Ngono Efondo
Il est attendu que la coopération officiellement matérialisée jeudi dernier à Yaoundé, entre le groupe suisse Barry Calebaut et le Conseil interprofessionnel du Cacao et du Café apporte un souffle nouveau aux producteurs camerounais. Ces derniers pourront désormais envisager une production plus moderne. Car il convient de souligner qu’ils avaient comme problèmes entre autres, leur faible organisation, le vieillissement de certains d’entre eux, le déficit de transformation locale. Dans l’optique de résoudre lesdits problèmes, le Conseil interprofessionnel du Cacao et du Café a élaboré une stratégie basée sur neuf programmes.
Le partenariat avec le groupe suisse permettra audit Conseil de réaliser cette feuille de route qui comporte le rajeunissement de la force de production et l’étude de l’impact du changement climatique sur la production. En outre la présence de la lettre d’intention va permettre de concevoir et de valider un modèle de culture de cacao durable dans le cadre d’un projet pilote tenant compte du programme en cours.
Dans ce partenariat, les producteurs qui vont bénéficier d’un soutien multiforme sont ceux issus du programme New Generation. Ils recevront un appui qui va les amener à diversifier leurs revenus en les aidant à créer des pépinières professionnelles de cacao. « Nous voulons faire venir une génération d’entrepreneurs agricoles qui en s’appuyant sur de meilleures manières de cultiver fasse monter la quantité et la qualité de la production et crée les exploitations rentables et résilientes », a déclaré Antoine de Saint-Affrique le Président directeur général (Pdg) du groupe Barry Calebaut.
A titre de rappel, le souhait de la Suisse de multiplier ses investissements au Cameroun avait été signifié lors du passage du Pdg de Barry Calebaut au Palais de l’Unité où il a été reçu par Paul Biya, le Président de la République. Après cette audience, S.E Pietro Lazzeri l’Ambassadeur de Suisse au Cameroun qui accompagnait Antoine de Saint-Affrique ce jour-là, avait déclaré face à la presse, que le groupe est présent au Cameroun depuis de bonnes décennies, et qu’à l’heure actuelle, son souhait est d’investir dans la formation socioprofessionnelle des jeunes de notre pays.
Rappelons par ailleurs que le groupe Barry Calebaut est le leader mondial dans la transformation du cacao.
Liliane N.
C’est en sa qualité de Ministre du Commerce (Mincommerce), que Luc Magloire Mbarga Atangana a pris part à la cérémonie d’inauguration de l’usine de transformation de Cacao de Kekem. Cette usine est logée dans le département du Haut-Nkam dans la région de l’Ouest. Ladite cérémonie d’inauguration a eu lieu le samedi 27 avril 2019. Le Mincommerce qui n’a pas caché son admiration pour cette infrastructure, face à la presse, n’a pas non plus manqué de préciser son impact sur le développement de la filière cacao au Cameroun.
«C’est un véritable joyau que nous voyons là, qui va impulser la production, la transformation et la commercialisation des produits fabriqués de bout en bout sur place au Cameroun. Une politique que le gouvernement, sous la coordination du Chef de l’Etat, impulse, encourage et soutient avec fermeté, pour que le Cameroun puisse se développer. Ce cas devrait en inspirer et aboutir à la concrétisation de multiples autres. Pour moi, c’est une aubaine. C’est une aubaine en termes d’accroissements de la production, mais également de remontées sensibles des cours et de valorisation sensible de notre fève. C’est vraiment très bien pour notre pays», a déclaré Luc Magloire Mbarga Atangana.
D’autres personnalités ont pris part à la cérémonie de samedi notamment Joseph Dion Ngute le Premier Ministre qui a inauguré l’usine. Dans le discours circonstanciel qu’il a prononcé ce jour-là, Joseph Dion Ngute a rappelé que ce projet s’inscrit dans la vision stratégique du Président de la République Paul Biya. Ladite vision étant de conduire le Cameroun vers l’émergence à l’horizon 2035. Il a par ailleurs rappelé que le Chef de l’Etat dans son discours du 31 décembre 2018, en parlant du Plan directeur d’industrialisation avait déclaré ce qui suit : « il conviendra de l’appliquer en priorité, à la transformation de nos matières premières agricoles, afin de gagner en valeur ajoutée et de réduire les importations de biens et service ».
Pour Joseph Dion Ngute, l’usine de transformation de Cacao de Kekem est une fierté nationale. « C’est en reconnaissance de ce qui a été fait ici à Kekem, par Neo Industry SA, que le Chef de l’Etat m’a envoyé pour témoigner de sa satisfaction quant à l’ambition de cette société de hisser le Cameroun, en matière de broyage des fèves de cacao dans les rangs des premiers mondiaux », ajoute-t-il.
Liliane N.
A en croire Cameroon Tribune, la ville de Kekem dans le département du HautNkam, région de l’Ouest, vibre depuis le début de cette année, au rythme des moteurs des unités de production de l’entreprise Neo Industry. Cette structure spécialisée dans la transformation des fèves de cacao pour la production du beurre, de la poudre et de la masse de cacao créée en 2015 est effectivement entrée en exploitation en ce début d’année. « Ceci pour traduire en actes concrets l’exhortation du chef de l’Etat qui souhaite voir les Camerounais produire et transformer localement les fruits de la terre », lit-on.
Une vision embrassée par Emmanuel Neossi qui, avant de mettre cette unité de production sur pied, était connu pour ses activités d’exportation de la matière première cacao. Ce projet recevra donc la caution du gouvernement ce vendredi 26 avril.
En effet, rapporte Cameroon Tribune, le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute procèdera à l’inauguration de cette unité industrielle qui, à ce jour, a généré 700 emplois directs et 1000 autres indirects, avec une capacité de traitement de 30 000 tonnes de cacao à l’année. De quoi satisfaire les producteurs locaux qui pourront vendre leurs récoltes sur place.
Le projet a bénéficié d’un financement de 13 milliards de FCFA, octroyé par la Société commerciale de banque (SCB Cameroun), filiale locale du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank. Ce crédit bancaire a, à son tour, été garanti à hauteur de 6 milliards de FCFA par l’African Guarantee Fund (AGF), fonds de garantie lancé par le groupe de la Banque africaine de développement (BAD).
Pour y arriver, Emmanuel Neossi a bénéficié de divers soutiens, notamment celui des pouvoirs publics, à travers le programme Agropoles qui a accompagné le projet grâce à un appui financier d’un montant de 1,2 milliard de F. Sans oublier les nombreuses facilités fiscalo-douanières octroyées à Neo Industry en tant que zone franche économique. Une traduction de la volonté gouvernementale à promouvoir ce secteur dont l'importance dans l'économie camerounaise n'est plus à démontrer.
Entièrement équipée par l’Allemand Buhler, présenté comme étant le numéro un mondial dans la fabrication des équipements de l’industrie chocolatière, Neo Industry permettra, selon son promoteur, de créer environ 750 emplois indirects.
Cette nouvelle unité de transformation de fèves épouse les ambitions des pouvoirs publics et des acteurs de la filière cacao au Cameroun, qui œuvrent pour l’augmentation de la transformation locale. L’objectif est de transformer 50 % de la production nationale, d’ici à 2020.
Otric N.
Le prix de cacao a connu une augmentation de 10% ces derniers jours, passant d’une moyenne de 900 FCFA en début février à 1000 FCFA, d’après des chiffres publiés lundi par le Système d’information des filières (SIF).
Sur la base des statistiques compilées du SIF, le prix bord champ des fèves de cacao a de nouveau atteint la barre de 1000 FCFA dans les principaux bassins de production, en l’occurrence, dans les régions du Centre, du Littoral et du Sud. Dans d’autres localités du pays où la hausse n’est pas importante, le kilogramme se négocie autour de 950 FCFA contre une moyenne de 900 FCFA il y a quelques jours.
En plus de l’accent mis sur le regroupement des producteurs en coopératives agricoles, cette embellie s’explique également par l’accès facile des acheteurs dans les principales zones de production, avec la saison sèche qui rend les routes plus praticables.
Au demeurant, en dépit de ces prix plutôt attractifs, l’on est toujours bien loin du prix bord Malgré cette remontée des cours, l’on est encore loin d’atteindre le prix de 1200 francs CFA le kilogramme comme en novembre dernier, et bien loin encore de 1500 francs CFA le kilogramme lors de la saison cacaoyère 2014/2015.
Au Cameroun, la filière cacao-café a été le principal catalyseur de la baisse des recettes d’exportation au premier semestre 2018. En effet, un rapport de l’Institut national de la statistique, à fin juin 2018, les recettes d’exportation des fèves de cacao au Cameroun ont chuté de 13,4%. Mais les ventes à l’extérieur ont été encore plus mauvaises sur les produits issus de la première transformation du cacao tels que la pâte et le beurre de cacao, dont les recettes ont respectivement chuté de 89,4% et 90,4% au cours de la période sous revue. Dans le même temps, les recettes d’exportation du café camerounais s’amenuisaient de 30,1%, selon les pointages de l’INS.
Cette baisse des recettes d’exportation, notamment sur le cacao et ses dérivés, peut d’abord s’expliquer par l’insécurité dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun. Cette insécurité plombe les activités de Telcar Cocoa (négociant locale de la firme américaine Cargill), entreprise opérant essentiellement dans cette partie du Cameroun, et qui assure généralement plus de 30% des exportations de fèves du pays.
Ensuite, derrière cette réduction des ventes à l’étranger, se cache le dynamisme observé ces dernières années dans le secteur de la transformation locale des fèves. A titre d’illustration, sur une production nationale commercialisée officiellement estimée à 253 510 tonnes, au cours de la campagne 2017-21018, le Cameroun a localement transformé 53 494 tonnes de fèves, en hausse de plus de 20 000 tonnes par rapport à la campagne cacaoyère 2016-2017.