Le projet est porté par un particulier, maitre Serge Ngassa chocolatier d’origine camerounaise établi en France.
Le projet de la construction d’une nouvelle usine de production de chocolat au Cameroun intéresse bien Luc Magloire Mbarga Atangana, le Ministre du Commerce. Porté par maitre Serge Ngassa, il a été présenté au membre du gouvernement.
«Nous avons pour objectif de développer notre marque CocoaValley au Cameroun. De permettre aux Camerounais de déguster un produit qui sort de nos terroirs avec des notes gustatives qui sont uniques et une qualité de travail qui répond aux chartes de nos terroirs. Nous attendons un soutien du gouvernement qui puisse nous permettre de nous installer durablement, notre objectif est aussi de former la jeune génération, de créer des emplois. Le Ministre nous a rassuré qu’ils ont favorablement accueilli cette initiative et que le gouvernement s’engage à soutenir CocoaValley au Cameroun», a déclaré maitre Serge Ngassa.
Le Ministre du Commerce trouve que le projet de construction d’une usine de production de chocolat au Cameroun épouse la vision du pays de transformer structurellement son économie.
«Nous sommes heureux que notre compatriote s’inscrive dans cette logique-là. Il transformait jusque-là la fève camerounaise à l’étranger, la valorise et verse une partie de la plus-value aux producteurs locaux. Le prix versé aux producteurs camerounais est 1640 FCFA le kilogramme. Mais à partir de juin 2021, le projet de Serge Ngassa fera que la rémunération passe à 2000 FCFA, et plus tard à 3000 FCFA le kilogramme. C’est cela la substance d’intérêt de ce projet», s’est réjoui Luc Magloire Mbarga Atangana.
Pour brièvement parler de maître Serge Ngassa, il faut dire qu’il est établi en Haute-Savoie en France. Il est le promoteur de CocoaValley, une usine de transformation et de production de chocolat. Cette usine emploie une vingtaine de personnes dans l'Hexagone.
Liliane N.
« Nya Mboa », encore appelé « Cocoa Revolution », est un chocolat fabriqué à 100% avec le cacao cultivé localement, comme l’atteste Ndeh Dieudonné, le Directeur Général de la société commerciale et de transformation de cacao : « Sachant que les fèves traitées de nos jours sont exposées à une moisissure précoce, la société a besoin de mettre à jour ce processus pour être dans les normes. Depuis sa création jusqu'au jour d'aujourd'hui, SOCTRACAO a transformé environ 37 tonnes de fèves de cacao en beurre et poudre de cacao, faisant ainsi fluctuer l'économie locale... ».
En dehors de « Nya Mboa », l’entreprise propose autre chose : « Nos produits vont de l'alimentaire aux cosmétiques et, nous proposons à ceux qui nous ont fait confiance depuis 2015, des équipements nécessaires à la transformation de la fève. Et, ils sont nombreux. Je peux dire que nous sommes fiers de compter parmi nos partenaires locaux, les grandes surfaces commerciales : Carrefour, Santa Lucia Sake, Sawa Food Market, Mahima...).
L’ouverture de ce marché accroît les ambitions de Ndeh Dieudonné, de même que celui de ses collaborateurs : Nous avons pour ambition d'atteindre une transformation de 2000 tonnes de fèves de cacao à l'horizon 2022 ».
En outre, SOCTRACAO entend rapidement se développer et s'imposer comme le leader sur le plan local, avec des ambitions s'étendant dans la sous-région Afrique Centrale et Afrique de l’Ouest.
Pourtant, malgré les ambitions affichées et les résultats atteints quatre ans après sa création, cette entreprise, située dans la capitale économique fait face à quelques difficultés. Le processus de transformation est encore artisanal, il ne garantit aucune hygiène alimentaire pouvant donner une extraction de beurre d'une possession de 90%.
En plus des aspects relevés plus haut, la visite prochaine de l'Ivoirien Axel Emmanuel, va également apporter une expertise afin que le processus de fabrication se fasse de manière professionnelle.
Des emplois et des formations
Pour le directeur général de SOCTRACAO, « La mise en commun des différentes expertises et, la pratique des standards qui entrent dans la chaîne de valeur de la transformation du cacao, vont drainer de nouveaux emplois. La venue de l'Ivoirien Axel Emmanuel va aussi permettre aux artisans locaux, de bénéficier d'une formation de 4 jours dans le domaine de la transformation ».
Les bénéficiaires pourront éventuellement se mettre à leur propre compte ou encore, rester au sein de l’entreprise. Selon certaines indiscrétions, des parts sont ouvertes au sein de la société, pour la mise en place d’une mini-chocolaterie moderne. Elle pourrait avoir une capacité minimale de 25.000 productions de tablettes de chocolat par mois.
Les produits de SOCTRACAO sont de trois gammes.
- Les produits alimentaires sous le label Goshen (beurre de cacao, amandes de cacao à croquer...),
- Les cosmétiques sous le label Splanderm (laits de toilette, savons au beurre de cacao, à la bave et coquille d'escargot..).
- Les équipements sous le label Ndeh-Tech. Il s'agit du local Made Cocoa Processing Equipment (torréfacteur, presse à vis et hydraulique, tamis automatique, four à résistance, broyeurs à meule et à marteau...).
Nicole Ricci Minyem