Le prix de cacao a connu une augmentation de 10% ces derniers jours, passant d’une moyenne de 900 FCFA en début février à 1000 FCFA, d’après des chiffres publiés lundi par le Système d’information des filières (SIF).
Sur la base des statistiques compilées du SIF, le prix bord champ des fèves de cacao a de nouveau atteint la barre de 1000 FCFA dans les principaux bassins de production, en l’occurrence, dans les régions du Centre, du Littoral et du Sud. Dans d’autres localités du pays où la hausse n’est pas importante, le kilogramme se négocie autour de 950 FCFA contre une moyenne de 900 FCFA il y a quelques jours.
En plus de l’accent mis sur le regroupement des producteurs en coopératives agricoles, cette embellie s’explique également par l’accès facile des acheteurs dans les principales zones de production, avec la saison sèche qui rend les routes plus praticables.
Au demeurant, en dépit de ces prix plutôt attractifs, l’on est toujours bien loin du prix bord Malgré cette remontée des cours, l’on est encore loin d’atteindre le prix de 1200 francs CFA le kilogramme comme en novembre dernier, et bien loin encore de 1500 francs CFA le kilogramme lors de la saison cacaoyère 2014/2015.
Au Cameroun, la filière cacao-café a été le principal catalyseur de la baisse des recettes d’exportation au premier semestre 2018. En effet, un rapport de l’Institut national de la statistique, à fin juin 2018, les recettes d’exportation des fèves de cacao au Cameroun ont chuté de 13,4%. Mais les ventes à l’extérieur ont été encore plus mauvaises sur les produits issus de la première transformation du cacao tels que la pâte et le beurre de cacao, dont les recettes ont respectivement chuté de 89,4% et 90,4% au cours de la période sous revue. Dans le même temps, les recettes d’exportation du café camerounais s’amenuisaient de 30,1%, selon les pointages de l’INS.
Cette baisse des recettes d’exportation, notamment sur le cacao et ses dérivés, peut d’abord s’expliquer par l’insécurité dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun. Cette insécurité plombe les activités de Telcar Cocoa (négociant locale de la firme américaine Cargill), entreprise opérant essentiellement dans cette partie du Cameroun, et qui assure généralement plus de 30% des exportations de fèves du pays.
Ensuite, derrière cette réduction des ventes à l’étranger, se cache le dynamisme observé ces dernières années dans le secteur de la transformation locale des fèves. A titre d’illustration, sur une production nationale commercialisée officiellement estimée à 253 510 tonnes, au cours de la campagne 2017-21018, le Cameroun a localement transformé 53 494 tonnes de fèves, en hausse de plus de 20 000 tonnes par rapport à la campagne cacaoyère 2016-2017.