L’annonce est du Directeur général (DG) de Cimenterie du Cameroun (Cimencam), Benoît Galichet. Le coût des travaux est compris entre 7 et 10 millions de FCFA et le lancement de la construction de ces logements sociaux se situe dans le cadre du prolongement de la Journée mondiale de l’Habitat.
Depuis plusieurs années, le Gouvernement camerounais est engagé dans la mise en œuvre des politiques visant à combler l’énorme déficit en logements sociaux dans le pays, estimé à 2,5 millions d’unités aujourd’hui. C’est sans doute dans ce cadre que s’inscrit le programme gouvernemental de construction de 10 000 logements sociaux qui pour sa matérialisation bénéficie d’une coopération avec la Cimencam dont les travaux de construction viennent d’être lancés. A en croire le DG de Cimencam : « Dans le prolongement de la journée mondiale de l’Habitat, nous venons de démarrer la construction de nos maisons pilotes terre-ciment en coopération avec la SIC et le Mindhu ». Il assure en outre : « Tout sera prêt avant la fin de l’année 2020 ».
Les coûts de ces logements qui sont des villas simples constitués de trois chambres, deux terrasses entre autres, vont varier entre 07 et 10 millions de FCFA, selon le DG de la filiale camerounaise de LafargeHolcin Maroc. Le coût initialement annoncé des 1675 premiers logements était de 67,5 milliards de FCFA, soit plus de 40 millions de FCFA l’unité.
Après des discussions avec le Gouvernement camerounais, la filiale de LafargeHolcin Maroc s’est positionnée sur le segment de la construction de ces logements sociaux. Benoît Galichet et la Ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Mindhu), Célestine Ketcha Courtès, ont signé à Yaoundé le 18 février 2019, une convention pour la construction à coût réduit de l’habitat social.
Le DG de Cimencam a engagé l’entreprise dont il dirige à appuyer le Gouvernement camerounais dans l’identification et la conclusion de partenariats moins onéreux avec des entreprises en charge de la construction des premiers 1675 logements sociaux en cours à Olembé (Yaoundé), et à Mbanga-Bakoko (Douala).
Innocent D H
Le cimentier franco-suisso-marocain, LafargeHolcim Maroc Afrique (LHMA) vient de se voir opposer une fin de non-recevoir du Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya. En effet, l’Administrateur directeur général (ADG) du groupe avait adressé au PCA des Cimenteries du Cameroun (Cimencam) son projet de reconduction de l’actuel Directeur général de la filiale.
Dans une correspondance datant du 06 août dernier adressée à Xavier Saint-Martin Tillet, l’Administrateur directeur général du groupe LHMA, le PCA de Cimencam, le camerounais Pierre Moukoko Mbonjo lui a notifié : « la très haute décision du président de la République, chef de l’Etat (…) de ne pas reconduire le mandat de monsieur Benoît Galichet comme directeur général des Cimenteries du Cameroun, pour la période 2020-2022 ». Même si le PCA ne donne pas de détails sur les motivations de la décision présidentielle, il précise par ailleurs : « le Chef de l’Etat demande qu’un autre cadre du groupe (…) soit désigné à ce poste ».
Selon certaines indiscrétions, l’ancien DG de Cimencam avait irrité les autorités camerounaises avec des pénuries de ciment successives, installées après un refus du gouvernement d’accéder à une requête d’augmentation des prix formulée par l’unique producteur de ciment du pays à l’époque.
L’on apprend que le refus de reconduire le contrat du DG opposé par le Président de la République du Cameroun serait la conséquence de la marginalisation des cadres camerounais au sein de la filiale. Ces derniers accuseraient Benoît Galichet de ne pas reconnaître les compétences des cadres locaux qui affichent pourtant des états de service louables au sein de l’entreprise, voire au niveau du groupe Lafarge devenu LHMA depuis quelques années.
Il est également reproché à l’ancien manager, des pratiques peu orthodoxes installées au sein de la Cimencam ces dernières années. Il s’agit de l’explosion des charges de la société, notamment à travers les importations des matières premières et les contrats de consultants avec pour conséquence la réduction des bénéfices et la fuite des ressources vers l’extérieur.
Rappelons que Cimencam a perdu son leadership avec la fin de 48 ans de monopole, qui a permis l’arrivée le Dangote Cement sur le marché local. Benoît Galichet arrivé à la tête de l’entreprise en juillet 2018 devra plier bagage dans les mêmes conditions que Jean-Pierre Le Boulicaut en 2008.
Innocent D H