Dans un communiqué datant du 20 mars 2020, l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam) fait cette proposition parmi tant d’autres à la Banque centrale des pays de la Cemac. Pour elle, il est question de permettre aux établissements de crédit de la communauté d’anticiper sur les difficultés de leurs économies.
Comme proposition à la Banque centrale, l’Apeccam évoque : « la Beac devrait renoncer temporairement à la décision de réduction des liquidités dans le système bancaire, qui a été prise par le Comité du marché monétaire lors de la session de février 2020, et envisager plutôt de faciliter l’accès des banques au marché monétaire par la baisse de ses taux d’intérêt et l’augmentation des plafonds de refinancement en cas de pression de liquidités ».
A travers ces propositions, l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun souhaite que la Banque centrale accompagne les efforts que se proposent de faire les banquiers pour éviter un effondrement de l’économie nationale et même sous régionale.
L’Association interpelle par ailleurs le Gouvernement camerounais sur l’apurement de sa dette intérieure. L’Apeccam indique ainsi, « prioritairement, les pouvoirs publics et l’autorité monétaire doivent s’astreindre à accélérer les règlements des factures et les créances des fournisseurs locaux, afin de ne pas paralyser leurs activités ».
De sources crédibles annoncent que la réponse de la Beac à la crise du coronavirus est attendue à l’issue de la première session ordinaire du Comité de politique monétaire de l’année. Initialement prévue le 25 mars à Douala, capitale économique du Cameroun, la rencontre a été reportée. Un report qui se justifie par le souci de « respecter les mesures sanitaires préconisées par les différents gouvernements de la Cemac en prévention à d’éventuelles contaminations ». Une réunion qui devrait se tenir apprend-on par vidéoconférence, apprend-on.
A ses membres, l’Apeccam recommande entre autres, la poursuite du financement des entreprises notamment des PME et des PMI, la renégociation des échéanciers de remboursements des dettes des entreprises.
Innocent D H
L’économie camerounaise depuis quelques mois, va au rythme de la crise des devises. Dans un communiqué de presse, le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) présidé par Célestin Tawamba, exprime ses préoccupations face à cette situation d’extrême gravité de pénurie des devises dont souffre l’économie locale depuis plusieurs mois. Pour la principale organisation patronale au Cameroun, ce manque de devises est d’une ampleur sans précédent. Il se traduit au niveau des entreprises par un ralentissement considérable des opérations d’importation d’intrants, produits et équipements de production, ainsi que de maintenance de l’outil de production.
En outre, écrit le président du Gicam, à plus ou moins brève échéance, cette pénurie pourrait contraindre les entreprises à suspendre voire cesser leurs activités du fait d’une perte de confiance dans des relations distendues avec leurs fournisseurs et partenaires extérieurs. D’ores et déjà, certains prestataires ont suspendu leurs opérations avec le Cameroun et aucune visibilité n’est perceptible à l’horizon pour rassurer nos partenaires. Au 15 juin dernier, les demandes de transfert totalisaient plusieurs dizaines de milliards de Fcfa. D’après cette association, les délais d’exécution ne sont plus respectés, ils varient de plusieurs semaines à plusieurs mois. De plus, les commissions de transfert et d’achat des devises, ainsi que divers frais bancaires sont à la hausse, et les procédures de transfert plus longues et plus complexes.
Pour le Gicam les conséquences de cette pénurie sont désastreuses pour les entreprises et pour l’économie en général. « Aux premières heures de cette crise, le GICAM, en liaison avec l’APECCAM, a attiré l’attention des autorités monétaires sur les risques grandissants qui pèsent sur l’économie du pays du fait de cette pénurie des devises », explique cette association de près de 350 membre. De fait, les entreprises sont exposées à la perte de protection de leurs actifs en lien avec le non-paiement effectif des primes dues aux compagnies de réassurance internationales. Le risque-pays se dégrade et tend à détourner les assureurs-crédit de nos entreprises. « Nos efforts sont restés vains malgré la nouvelle règlementation de change qui, pour l’heure, n’a guère permis d’apporter des solutions concrètes aux problèmes des entreprises ni à rassurer les opérateurs économiques, mais s’est caractérisée par des contrôles administratifs accrus préjudiciables aux opérations d’importation », regrette t-il.
Face à ces menaces, le Gicam propose trois mesures conservatoires. Il s’agit de la suspension temporaire de l’importation de certains produits, du contingentement de l’importation de produits plus ou moins essentiels, et de la priorité donnée au paiement des importations de produits et services essentiels ainsi que des secteurs stratégiques. L’application de ces mesures selon le Gicam, permettra de limiter les effets néfastes de cette crise des devises.
Marie MGUE
Un choix, qui atteste du rôle que joue le pays dirigé par le Président Paul Biya, en tant que hub financier régional, ce d’autant plus que c’est la deuxième fois consécutive que ce rendez vous d’envergure international se tient dans cette ville. Une manière aussi, selon les organisateurs de conforter le succès connu par le forum, au vu de ce qui s’est passé au cours des dix dernières années, dans d’autres pays : Marrakech, Tunis, Abidjan, Dakar…
Selon toute vraisemblance, la dynamique de croissance en Afrique centrale requiert un système bancaire performant, capable d’accompagner les visions et stratégies des Etats. Dans ce contexte, les autorités de tutelle et des associations bancaires entendent définir des plans d’actions et programmes visant le financement de l’activité économique ainsi que l’accompagnement de la croissance. Pour des analystes, l’ABF apparaît comme un cadre idéal pour nouer des partenariats et renforcer le Networking entre les différents écosystèmes de l’industrie bancaire, dans un esprit de coopération Sud-Sud et Nord-Sud.
Plus de 500 acteurs publics et privés représentant les ministères, des banques et des organismes de micro-finance, des associations bancaires, des bailleurs de fonds, des autorités monétaires, des cabinets conseils et juridiques, des fournisseurs de solutions technologiques sont attendus à Douala dans les prochaines heures… Objectif, rechercher à travers les séances plénières, keynotes et innovation sessions, des propositions pratiques et des solutions concrètes aux défis que connait le secteur bancaire régional.
Parmi des thématiques inscrites à l’ordre du jour, la relation Banque/État pour dynamiser l’économie, des enjeux évolutifs de la bancarisation avec l’avènement de nouveaux canaux digitaux, du rôle de la banque dans le financement des PME et finalement l’urgence pour les banques d’entamer leur mutation vers le digital.
A en croire les organisateurs, i-conférences est leader dans l’organisation de forums B2B en Afrique du Nord du Centre et de l’Ouest visant à promouvoir le partenariat Sud-Sud et favoriser l’investissement et le développement de secteurs stratégiques. Créée en 2004, cette société basée à Casablanca, au Maroc, a à son actif plus de 100 forums spécialisés dans le domaine de la santé, le paiement, l’identification, l’agriculture, les TIC, la banque, la poste, les infrastructures, et les ports.
L’Africa Banking Forum est une plateforme incontournable de réflexions et de débats autour du développement du système bancaire en Afrique francophone. Les experts vont profiter de cette occasion, pour mettre en exergue, la banque comme catalyseur de l’émergence en Afrique.
Nicole Ricci Minyem