Principal ouvrage sur lequel est adossée la production en énergie électrique du Réseau interconnecté Nord (RIN), la sécurité et la fonctionnalité de ces installations sont au centre de toutes les attentions, celles des populations comme du gouvernement.
La visite de travail du ministre de l’Eau et l’Energie mercredi dernier à Lagdo, était particulièrement attendue dans un contexte marqué par la résurgence de rumeurs sur la solidité du barrage hydroélectrique. Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental, Gaston Eloundou Essomba, apporte des précisions sur le plan d’action du gouvernement en ce qui concerne ce barrage.
Que ressort-il de la visite de travail que vous venez d’effectuer à l’aménagement hydroélectrique de Lagdo ?
Nous sommes venus pour une mission d’inspection de la centrale de production de Lagdo. Et l’une des principales conclusions, c’est que cet ouvrage ne présente aucun risque sécuritaire, d’après les déclarations fermes du directeur de la centrale. Nous rentrons donc avec la bonne information quant à la situation de cet ouvrage qui est en bon état de santé.
Maintenant pour ce qui est de la production, ce n’est pas un secret que le barrage de Lagdo qui est le principal ouvrage dans le réseau interconnecté Nord (RIN), fonctionne à 50% de sa capacité. Ce qui nous amène à recourir aux sources de production fossiles à savoir les centrales thermiques, qui coûtent extrêmement cher à l’Etat. Rien que pour le septentrion, c’est 13 milliards de F qu’il faut supporter par an.
Qu’est-ce qui explique ce déficit de rendement et quelles mesures seront mises en place pour y remédier ?
Il s’agit d’un phénomène naturel. Il n’y a pas assez d’eau. Lagdo fait face à un problème d’hydrologie. Le gouvernement a donc réfléchi et le chef de l’Etat a validé le développement des solutions alternatives, à savoir la construction des centrales solaires. Au pied du barrage de Lagdo, il y aura donc une centrale solaire qui sera réalisée. Elle aura un double objectif : permettre au barrage de Lagdo d’être moins sollicité, et donc de faire des économies d’eau. Il ne faut pas oublier que c’est un barrage multifonctions. Autour de l’ouvrage se développe une intense activité de pisciculture, d’agriculture. S’il n’y a pas assez d’eau, ces activités-là ne sauraient se densifier.
L’autre objectif c’est d’implémenter l’option prise par le gouvernement de tourner le dos au thermique. Il faut savoir qu’avec le thermique, un kilowatt produit coûte dans les 170 Fcfa. Pour des raisons sociales, il est facturé autour de 50 F pour les ménages. Ce qui veut dire que l’Etat doit subventionner le surplus, plus de 100 F par Kw. Cela représente des milliards, injectés pour la consommation. Il est donc question désormais de subventionner les investissements, plutôt que de subventionner la consommation.
Otric N.