La bande à Ayuk Tabe et co accusés a fait irruption dans cet espace marchand, arguant qu’il « est inconcevable que les populations de cette localité, située dans la région du Sud Ouest vaquent tranquillement à leurs occupations, pendant que se déroule le procès de leur leader ».
Alors que la journée semblait avoir bien commencé pour ces « pauvres » camerounais qui trouvent leur gagne pain derrière les comptoirs sur lesquels ils exposent leur marchandise, tout en espérant voir arriver quelques clients en ce jour de marché, ils ont plutôt vu arriver les représentants physiques du cauchemar qu’ils vivent depuis un peu plus de trois ans aujourd’hui.
Les bandes armées de ceux qui se font appeler amba boys, du nom de leur pays imaginaire, amabazonie. Selon ces derniers, il est inconcevable que les camerounais vaquent à leurs occupations, alors que se déroule dans la cité capitale camerounaise, le procès de l’une des figures marquantes de la crise sécuritaire que traverse les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest aujourd’hui : Ayuk Tabe.
Face à cette violente invasion, Les commerçants ont été obligés de tout abandonner derrière eux, leurs comptoirs, leurs boutiques et autres pour fuir la folie meurtrière qui s’est emparée des ambazoniens, ce jeudi à Muéa.
A leurs côtés, complètement paniqués, les quelques clients qui se sont montrés assez courageux pour aller effectuer leurs emplettes. Dans cette course folle de « sauve qui peut », on a vu les images des enfants qui cherchaient refuge sous les échoppes, parce qu’ils ne parvenaient pas à soutenir le rythme des aînés. Criant, pleurant, l’on
a pu lire clairement la terreur dans leur regard innocent.
Pendant de nombreuses minutes, les terroristes, lourdement armés, ont tout détruit sur leur passage et mis le feu sur ce qu’ils n’ont pu casser avec les armes en leur possession. Celui qui avait le malheur de se trouver sur leur chemin était violemment bousculé et, parfois, selon les témoignages que certains commerçants ont fait auprès des forces de maintien et de sécurité : On pensait qu’ils allaient nous tuer avec leur couteau…
D’autres pensent que les terroristes, qui ont fait irruption dans ce marché sont drogués et croient que grâce à leurs amulettes et aux sorciers qui vivent en leur compagnie, ils sont invincibles, c’est la raison pour laquelle ils ont décidé de s’en prendre à eux.
Fort heureusement, ils se trompent. Informés, les forces de sécurité qui campent non loin de là et dont certains éléments étaient présents sur les lieux, ont ramené le calme. Conscients de leur infériorité numérique et face à la force républicaine, les terroristes ont été contraints de s’enfuir, du moins pour ceux qui ont pu le faire. Les autres ont été interpellés et conduits dans les sites indiqués pour besoin d’enquête.
Quelques jours après la création du comité de désarmement et de démobilisation par le Chef de l’Etat camerounais, afin de donner un avenir plus promoteur à de ses concitoyens ceux qui ont choisi de s’exprimer avec les armes, ils sont nombreux qui semblent se complaire dans leur mauvaise voie.
L’attaque du marché de Muéa démontre que l’équipe de Fai Yengo Françis a du pain sur la planche.
Nicole Ricci Minyem