Les Nations unies craignent que la crise dans les régions anglophones s’enlise.
Dans son rapport relatif à la situation en Afrique centrale, Antonio Guterres le Secrétaire général (Sg) de l’Organisation des Nations unies (Onu) dresse un état des lieux du point de vue politique et sécuritaire. Dans ledit rapport, dévoilé le 13 décembre 2018, le cas du Cameroun est également évoqué. Il en ressort que l’Onu craint que la crise socio-politique s’enlise dans les régions anglophones. Les Nations unies sont préoccupées par la «détérioration des conditions de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui a provoqué des déplacements de populations et des enlèvements et fait des victimes parmi les civils, les forces de défense et les services de sécurité».
Le rapport note que cette crise qui a débuté en fin 2016 ne fait que s’aggraver. «Les violences sont de plus en plus fréquentes». Antonio Guterres observe que des affrontements entre les groupes armés séparatistes et les Forces de sécurité proviennent les déplacements des populations. Selon l’Onu on est déjà à plus de 400 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et plus de 26 000 personnes qui ont passé la frontière avec le Nigéria. Voulant répondre par rapport à cette situation, le gouvernement a mis place le plan d’aide humanitaire d’urgence de 12,7 milliards FCFA.
Pour tout ce qui est sus évoqué l’Onu craint la survenue des incidences sur la tenue des élections législatives et municipales prévues en 2019. Les Nations unies pensent que l’organisation desdites élections «pourrait s’avérer difficile». L’Onu dans son rapport tend la main aux autorités pour une aide pour «des élections ouvertes et pacifiques».
A titre de rappel, le 20 novembre dernier les Nations unies par la voix de Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies condamnait la recrudescence des violences dans les régions anglophones. C’était lors d’un point de presse qui a eu lieu à Genève en Suisse. Dans son discours, il ressortait qu’une fois de plus les Nations unies s’insurgent contre tout acte de violence. «Nous condamnons fermement les violations des droits de l'homme et les exactions commises contre les populations des régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun», a déclaré Ravina Shamdasani.
Lors du point de presse, le Haut-Commissariat a réitéré sa demande au gouvernement: celle de travailler avec lui, pour avoir une idée précise de la situation qui prévaut dans les régions anglophones. Cette collaboration a précisé Ravina Shamdasani, peut se faire au biais d'une mission d'évaluation dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest. «Cela nous permettra de pouvoir examiner directement la situation des droits de l'homme et de discuter avec le gouvernement en conséquence des moyens de remédier à la situation», a-t-elle déclaré. Ravina Shamdasani avait appelé aussi à la fin des violences. «Nous exhortons toutes les parties à s'abstenir d'actes de violence qui, depuis plus d'un an, font que la population de ces régions vit dans la peur et se trouve dans l'impossibilité d'accéder à ses droits fondamentaux», a-t-elle affirmé.
Pour revenir au rapport d’Antonio Guterres, il ne parle pas que des régions anglophones. Il mentionne également «des meurtres, des enlèvements et des pillages attribués à Boko Haram», dans la région de l’Extrême-Nord.
Liliane N.