C’était dans le cadre d’un atelier de formation, de sensibilisation et de vulgarisation organisé par le Fonds Spécial d'Equipement et d'Intervention Intercommunale avec le partenariat technique de l’International Bamboo And Rattan Organisation (INBAR). Une organisation dont le siège social est en Chine et représentée au Cameroun par une délégation régionale.
Pendant quatre jours de travaux, auxquels ont pris part le maire de la Commune d'Afanloum, département de la Mefou-et-Afamba dans la région du Centre, et le Cadre Communal de Développement de la même ville, les participants ont eu droit à trois exposés majeurs : les techniques de culture du Bambou de chine, leur utilisation possible, le secteur du marché au Cameroun.
Des axes de réflexions qui visent comme objectifs, entre autres d’inciter les populations de la Commune d’Afanloum à s'intéresser à la culture et la Transformation des Bambous de chine, les accompagner dans la création des champs, la promotion de ce secteur d’activités pour une exploitation durable…
Afin qu’à plus ou moins moyen terme, les populations d’Afanloum et autres scrutent d’autres pistes qui vont leur permettre de trouver des alternatives en exploitant d’autres ressources plus respectueuses de la nature.
De l’avis de nombreux spécialistes, le bambou de Chine est une ressource presque inépuisable et très utile pour des perspectives écologiques, en vue de la protection de la forêt et de la Nature. Et de manière traditionnelle, elle aide pour la construction et la confection de certains meubles.
Autres avantages
C’est une « plante merveilleuse» aux vertus uniques. Pour les agronomes, elle permet de lutter contre la dégradation des paysages ; pour les économistes, elle est un futur «or vert». Pour le design et l’architecture, elle est aussi un matériau de choix pour lequel il existe déjà un marché mondial.
Un marché mondial très porteur
Le marché mondial du bambou, dont la Chine détient la première place, est en pleine expansion en raison d’un accroissement de la demande en produits respectueux de l’environnement en Europe et aux Etats-Unis.
D’après le Réseau international sur le bambou et le rotin (INBAR), une organisation intergouvernementale affiliée auprès de l’ONU qui promeut la culture du bambou et du rotin au profit de l’économie et de l’environnement, ledit marché représente aujourd’hui 60 milliards de dollars et est une source de revenus potentielle pour les communautés rurales.
Pour le mettre à profit, les gouvernements et le secteur privé africains ont entamé des démarches pour la commercialisation du bambou.
Pour le moment, dix-huit pays africains où le bambou pousse naturellement – le Bénin, le Burundi, le Cameroun, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Ghana, le Libéria, le Kenya, le Malawi, Madagascar, le Mozambique, le Nigéria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo et l’Ouganda – sont membres de l’INBAR.
L’organisation leur fournit des informations sur le transfert technologique, le renforcement des capacités et l’établissement de politiques aux fins de la culture de cette plante.
D’autres pays, comme l’Angola, le Gabon et la Zambie, devraient prochainement rejoindre l’organisation.
D’après le directeur général de l’INBAR, Hans Friederich, le bambou peut devenir un pilier essentiel d’une future économie verte en Afrique.
Il peut favoriser la réduction de la pauvreté et la protection de l’environnement. Il représente en outre une solution rapide et concrète à certains des défis en matière de pauvreté et de ressources naturelles auxquels font face de nombreux pays africains.
Nicole Ricci Minyem