Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux vendredi soir, Maurice Kamto, arrivé derrière M. Biya à ce scrutin avec 14,23% des voix, invite «la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour que la volonté du peuple camerounais souverain (...) soit restituée conformément à la volonté des urnes».
Le candidat à la présidentielle du 7 octobre au Cameroun qui se proclame «président élu» et continue de contester la victoire du sortant Paul Biya, demande à la communauté internationale de recompter les voix. Il propose «la mise en place d’une commission internationale indépendante, acceptée par les parties, qui sera chargée du recomptage des votes (...) bureau de vote par bureau de vote».
«Je m’engage solennellement à respecter les conclusions de cette instance même si elles me sont défavorables», a affirmé M. Kamto qui avait proclamé sa victoire dès le lendemain du scrutin, deux semaines avant la proclamation officielle des résultats.
- Kamto affirme que l'élection a été marquée par des «fraudes massives et barbares» en dépit desquelles «le Conseil constitutionnel a décidé de proclamer Paul Biya vainqueur de cette élection sur la base de documents fabriqués pour la circonstance par les officines du pouvoir et en totale contradiction avec la vérité des urnes».
«Nous n’accepterons jamais les résultats proclamés par un Conseil constitutionnel partial qui a décidé d’ignorer les faits, la justice et la démocratie», a assuré M. Kamto qui entend néanmoins «faire triompher la vérité» par «des moyens pacifiques». «Je ne saurai mettre mon propre pays à feu et à sang», a-t-il dit.
Maurice Kamto, avocat de 64 ans et président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a invité les autres candidats de l’opposition, y compris ceux qui ne contestent pas le verdict officiel, à se joindre à sa démarche.
Le président Paul Biya, 85 ans, réélu pour un 7e mandat consécutif avec 71,28% des voix, prêtera serment le 6 novembre, 36 ans jour pour jour après son arrivée au pouvoir en 1982. Pour Maurice Kamto, cette cérémonie consacrera «une forfaiture» et «une manipulation».
Une quarantaine de militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), est sous le collimateur de la justice. Il leur est reproché d’avoir participé sur la voie publique, à des manifestations préalablement interdites par l’autorité administrative. Parmi ces militants, figure Michelle Ndoki, avocate et vice-présidente du MRC.
Dans la citation directe à comparaitre servie à l’avocate par le procureur près le tribunal de Douala, il est reproché à l’opposante au régime de Yaoundé, d’avoir fait l’apologie des crimes ou délits et lancé des appels à l’insurrection et à la déstabilisation des institutions. L’audition initialement prévue le 6 novembre prochain, dès 7H30 (6h30TU) est reportée au 4 décembre 2018.
Les multiples appels du vainqueur autoproclamé de l’opposition ne sont pas suivis par les camerounais qui continuent de vaquer à leurs occupations. Dans le camp de Biya, déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel et qui a reçu les félicitations de plusieurs chefs d’Etat l’on prépare la prestation de serment pour le 6 novembre 2018.
Otric N.