Jeune entrepreneur basé à Pouma - Département de la Sanaga Maritime, il est spécialisé dans le revêtement des sols et des mûrs avec un matériau spécial, Il a accepté de répondre aux questions de l’Agence Cameroun Presse.
- Pouvez – vous nous parler de votre activité ?
Merci déjà pour l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer dans votre média, je dois avouer que c’est une grande première pour moi. Je fais dans la décoration des murs, des sols, des piscines avec la pierre de Pouma. Je la découpe pour donner la forme voulue par les clients ou en vrac.
Je me suis lancé dans cette activité depuis quatre ans maintenant, après un bref séjour à Douala parce que j’étais en quête d’un emploi malheureusement pour moi, mes efforts ont été vains.
Au lieu donc de rester traîner à longueur de journée dans les rues de la capitale économique, à broyer du noir, j’ai pris la décision de revenir chez moi et de me lancer dans cette activité.
Je n’ai pas été dans une école de formation, non. Vous savez, j’ai grandi en ayant à portée de main et à profusion, ce matériau que j’ai donc décidé de valoriser.
- Quels sont qui sont vos principaux clients ?
Je n’ai pas de clients spécifiques ; bien que les premiers soient bien évidement mes frères. Mais, quelquefois, des personnes venues des autres villes du Cameroun ont passé des commandes, après avoir, soit entendu parler de mon travail, soit vu ce que je fais.
- Avez – vous réussi à vous établir dans d’autres villes du Cameroun, à travers notamment des points de vente ?
Non, pas du tout. Je n’ai pas encore établi des points de vente ailleurs. Toute mon activité est concentrée dans ma ville natale, comme je l’ai dit plus haut.
- Travaillez – vous en partenariat avec d’autres personnes ?
Installé dans mon village, j’ai pensé à moderniser ma petite entreprise en faisant dans un premier temps appel à un client qui venait acheter les pierres de Pouma pour les couper à Buea ; malheureusement la situation socio sécuritaire ne nous a pas donné l’opportunité d’étendre les activités de ce côté mais, je dispose d’une machine qui me permet de couper les pierres dans mon atelier.
- Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ?
Je fais face à de grandes difficultés, parce que j’aimerais sortir de ma localité et étendre mon champ d’action. Je suis installé à Pouma depuis quatre ans et je crois qu’il est temps de sortir de ma localité d’origine.
Mais vous savez, comme la quasi majorité des jeunes entrepreneurs, je fais face à des difficultés d’ordre financiers. Si j’avais le financement nécessaire, je pourrais avoir une bonne matière première, parce que ce n’est pas toutes les pierres qu’on coupe ; je pourrais acquérir de la matière première notamment de bons disques de coupe qu’on ne commande qu’en Europe.
- Avez – vous des attentes ? Si oui, quelles sont – elles ?
J’aimerais bien sûr que mes concitoyens passent plus de commandes chez moi, qu’ils consomment les produits locaux. Les Camerounais, vous savez préfèrent les carreaux chinois. Ils évoquent la cherté de nos produits et services ;
Ils n’ont cependant pas conscience qu’en revêtant leurs surfaces avec les pierres de Pouma, ils n’ont pas toujours conscience qu’on n’a pas besoin de laver quotidiennement les murs.
- Un dernier mot ?
Je ne peux que vous remercier pour cette opportunité que vous me donnez d’être connu ou mieux connu. Nous avons besoin de consommer les produits locaux ; Nous sommes à notre niveau, des ambassadeurs de notre pays, car, avec peu de moyens, nous valorisons nos richesses
Consommer les produits locaux c’est également contribuer à l’éradication du sous ou manque d’emplois et, d’autres jeunes peuvent apprendre de nous…
Entretien mené par Nicole Ricci Minyem