Un groupe de femmes font un sit-in depuis ce matin devant les bureaux de Samuel IVAHA DIBOUA comme en témoigne l’image.
L’assassinat des enfants de Kumba et les images effroyables qui ont circulées sur les réseaux sociaux ont entraîné une vague d’émotions tout à fait particulière. Cette vague d’émotions a conduit quelques femmes de la ville de Douala à prendre une initiative spontanée, celle de manifester pour dire « stop à la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ».
Elles sont plus d’une dizaine. Elles choisissent de se définir comme des femmes, des mères, des filles, des sœurs et se sentent concernées au premier rang par l’assassinat brutal de « leurs enfants ».
Elles ont pris des photos de ces images qui circulent sur les réseaux sociaux depuis quelques heures pour symboliser les personnes pour qui elles viennent ainsi faire des réclamations. Elles ont choisi symboliquement la devanture des bureaux du Gouverneur de la région du Littoral, parce que celui-ci est le représentant du Chef de l’Etat. Donc c’est symboliquement devant le Chef de l’Etat qu’elles viennent poser leurs doléances qui se résument en la fin de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun.
Toutes de noire vêtue, elles portent le deuil. Le deuil de ces enfants tués au cours de cette attaque, mais aussi de la maman des quatre enfants décédée après avoir appris la nouvelle. Elles portent également le deuil de tous ces parents qui sont en larmes. Les uns pour avoir perdu leurs fils dans cette guerre soit parce qu’ils se sont radicalisés, soit parce que ceux-ci étant dans les forces de défense de la République, ont perdu la vie.
Les autres, pour ces femmes déplacées, qui ne peuvent plus nourrir convenablement leurs enfants, ces filles qui n’ont presque plus d’avenir et qui sont réduites pour certaines à vendre leurs corps par la prostitution. Elles portent le deuil de toutes les camerounaises aujourd’hui éplorées et elles ne demandent rien d’autre que la fin de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
D’autres mouvements du même type sont annoncées pour les prochaines heures dans plusieurs parties du territoire camerounais et même à l’étranger. Ceci en espérant que le gouvernement aura la volonté de proclamer un jour de deuil ou un moment où tout le pays accordera une minute de silence en mémoire de jeunes camerounais partis trop tôt à cause d’une guerre qu’ils n’ont pas demandée.
Stéphane NZESSEU