Cependant, estime le ministre de la Communication, «le MRC n’est pas un parti à part. C’est un parti qui doit nécessairement prendre sa place, toute sa place, jouer son rôle. Mais ceci, le MRC doit le faire dans le respect des lois de la République».
René Emmanuel Sadi était l’invité de RFI ce vendredi. Il a été interrogé sur les derniers évènements politiques survenus au Cameroun, notamment la marche «illégale» du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et ses conséquences.
Selon le membre du gouvernement, les arrestations lors de la marche du 26 janvier dernier, ainsi que celles des leaders de ce parti politique de l’opposition ne sauraient traduire un durcissement volontaire des autorités camerounaises à l’égard du MRC. «Ce que l’on constate, c’est que dès le lendemain de l’élection présidentielle, le 7 octobre dernier, le MRC a véritablement choisi de s’inscrire dans une logique systématique de contestation, de provocation, de remise en question d’une élection qu’il n’a pas gagnée, d’une élection qu’il ne pouvait pas gagner en toute logique».
«Or, poursuit René Emmanuel Sadi, cette posture se traduit depuis lors par des incitations au désordre, à la révolte, à l’insurrection, des manifestations non autorisées dont le paroxysme aura été ces manifestations de samedi dernier [26 janvier] dans quelques villes au Cameroun et à l’étranger, notamment à Paris et à Berlin. A Paris et Berlin, nous avons tous été témoins d’une violence inouïe, perpétrée par les militants du MRC. La mise à sac de nos ambassades. Ils ont évidemment franchi le seuil de l’intolérable, de l’inacceptable. Devant tant de violence, tant d’actes de vandalisme, tant d’exactions, le gouvernement camerounais prend ses responsabilités et dit non à celles et ceux qui s’obstinent à semer le désordre».
Le ministre de la Communication affirme mordicus que les casseurs des ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin sont des membres du MRC de Maurice Kamto. «On a vu dans nos ambassades des militants brandir des fusils de monsieur Kamto et se réclamant du MRC. Nous savons que ceux-ci participent d’un agenda qui a été rendu public. Il est absolument, je crois, de mauvaise foi que de dire que ce ne sont pas les militants du MRC qui ont mis à sac nos ambassades à l’étranger», explique monsieur Sadi.
Concernant ce qui est dit par rapport aux balles réelles qu’auraient utilisé les forces de l’ordre pour disperser les manifestants samedi dernier, René Emmanuel Sadi affirme sans ambages: «il n’y a pas eu de tirs à balles réelles. Nos forces de maintien de l’ordre ont toujours fait montre de professionnalisme. Les balles utilisées pendant ces manifestations étaient des balles non létales, c’est-à-dire qui ne tuent pas. C’est celles auxquelles toutes les forces de maintien de l’ordre, à travers le monde, ont recours dans ce genre de situation. Il n’y a pas eu d’usage de balles réelles contre les manifestants».