Elles sont nombreuses les familles qui ne se connaissaient plus. Du fait de l’intensité de leurs activités professionnelles, de nombreux parents profitent de cette période de cessation d’activité pour redécouvrir leur couple et leurs enfants.
Joseph Mouangue est patron d’un snack bar cabaret dans la ville de Douala. Son épouse est cadre dans une entreprise de la place. Elle est en charge des ventes au sein de ladite structure. Le monsieur a des journées presque inversées.
Puisqu’il passe l’essentiel de la nuit à assurer le bon fonctionnement du snack et rentre presq’au petit matin. Il se réveille un peu tard dans la matinée et ressort en mi-journée pour vaquer à ses affaires. Or son épouse quitte la maison tôt le matin avec les enfants qu’elle dépose dans leur établissement pour ce qui est des deux cadets puisque l’aînée est déjà à l’université. La brave dame revient le plus souvent à la maison en début de soirée.
Pas vraiment le temps de discuter avec les enfants, puisqu’il faut faire la cuisine et trouver du temps pour se reposer. Même si de temps à autre elle prête l’oreille à ce que disent ou veulent ses enfants, elle avoue que ce n’est pas toujours la tête tranquille.
Les deux parents, moins de la cinquantaine, ont trois enfants qui sont aujourd’hui pratiquement adolescents. Mais il est difficile de dire que ces deux parents sont vraiment au fait du quotidien de leurs enfants. Mis à part les quelques rares sorties en weekend, auxquelles la papa participe très peu, il est difficile pour la famille de se retrouver régulièrement et de discuter sur les occupations des uns et des autres.
Grâce aux mesures prises par le gouvernement, les enfants sont tous à la maison, les affaires du Papa tournent au ralenti. Du moins il n’a plus de raison de se retrouver hors de la maison après 19 heures étant entendu que son point de commerce ferme à 18 heures. La dame est en télé travail. Et ne fait un tour au lieu de service ou chez un client que si nécessaire.
De toute façons, la famille a plus de temps pour elle maintenant. Et le premier succès de cette situation de quasi confinement est que la saine communication s’est réinstallée entre les différents membres de la famille. Le papa de la maison nous a dit combien il est surpris par ce que sont devenus ses enfants en nous faisant savoir combien il est passé à côté de nombreux évènements qui ont marqués la vie de sa progéniture du fait de son activité.
Il redécouvre ses trois enfants et est subjugué par ce qu’ils savent aujourd’hui et sont capables de faire. C’est un peu comme une occasion que le gouvernement lui a donné de se rattraper dans l’éducation de ses enfants qui traversent leur âge de puberté. Finalement, cette situation de quasi confinement lui fait perdre en terme de chiffres d’affaires, mais lui donne de gagner sur l’essentiel, l’éducation de ses enfants et l’harmonie retrouvée de sa famille. Un mal pour un bien en somme.
Stéphane NZESSEU