C’est ce qui se dégage du sentiment qui anime nombre de citoyens rencontrés dans la ville de Douala ce lundi 30 novembre 2020.
Il est environ 12 heures ce lundi sous le ciel de Bonapriso à Douala quand nous rencontrons dans près d’un bistrot Mr Etoundi Florent, un entrepreneur qui a souvent eu à faire aux avocats. Et de ses rencontres avec les avocats, il n’a pas que de bons souvenirs.
« Les avocats eux-mêmes ne sont pas tous très honnêtes ; Il y a beaucoup parmi eux qui sont, permettez-moi de le dire, des arnaqueurs. J’ai accompagné un frère dans un problème qu’il avait au tribunal de première instance du côté du tribunal de Bonassama derrière la Mairie de Douala 4e, à Bonaberi.
Dans cette affaire mon frère était accusé d’avoir escroqué une voiture et abusé de la confiance à un monsieur simplement parce qu’il y avait eu un souci dans leur transaction autour de cette voiture. Bref, on a pris un avocat, et le bon monsieur nous dit que le juge demande 1 million 300 mille pour faire que l’affaire soit en faveur de mon frère en question, et qu’il ne fera pas la prison. On le lui a remis. Mais pour finir mon frère écope de 02 ans ferme et il a eu le toupet de nous dire qu’il a trop bagarré pour qu’on ait 02 ans.
Plus tard je vais me rendre compte que le juge en question n’avait jamais rien demandé et finalement, nous avons perdu de l’argent et mon frère est encore en prison. Même s’il a eu droit à des réductions de peines et il va sortir un peu plus tôt. Des histoires comme celle que je viens de vous compter, j’en connais plusieurs. Moi-même avec mon garage, j’ai eu plusieurs soucis avec les clients et je ne vous dis pas ce que certains avocats m’ont fait. Je l’avoue, ce n’est pas tous, mais leur milieu là est très dangereux. On dirait que tout pour eux c’est l’argent. »
Après cette rencontre avec Mr Etoundi, rencontre qui a pris un certain temps tellement le Mr avait à dire. Nous avons par la suite rencontré huit camerounais pour qui le plus important était que les magistrats et les avocats s’accordent. Puisqu’ils sont les principaux acteurs de la justice. Mais aussi, leurs désaccords montrent que notre pays a vraiment mal à sa justice.
« Si le défenseur du faible, de la veuve et de l’orphelin ne peut plus se défendre lui-même, c’est dire que les gens ont peut-être raison de recourir à la justice populaire » fait savoir un de ces intervenants, Mr Mounchawo Malick. De ces rencontres, il se dégage que le corps de l’avocature au Cameroun a intérêt à prendre le temps de se mirer et d’ôter la poutre dans leur œil.
Stéphane NZESSEU