Tout est bon pour faire de la publicité aujourd’hui. Usant de la polémique autour de la promotion de sa marque de produit de beauté qui elle défie les peaux claires et sombres, CARIMO continue de se vendre aux yeux des camerounais qui se font prescripteurs pour la circonstance. En guise de réponse, à la polémique autour de cette publicité, elle feint rebrousser chemin en promouvant cette fois une autre gamme de produit de sa marque.
Devrait-on au final saluer le sens des affaires de cette jeune entrepreneuse camerounaise ou alors, il faudrait s’arrêter sur les contestations et les quolibets des internautes pour condamner les affiches successives de cette entreprise. Carine Mongoue (Directrice Générale des laboratoires CARIMO) est en train de tirer son épingle d’un jeu que son équipe de communication a su très bien orchestrer.
Dans un premier temps, il serait question de choquer pour attirer l’attention. Et pour ce faire CARIMO présente une image qui va créer le « buzz ». On la voit elle-même (Carine Mongoue) assise majestueusement sur un trône. Très légèrement vêtue, juste ce qu’il faut pour laisser apprécier les effets de son produit de beauté sur la quasi-totalité de son corps. La sensualité est au rendez-vous, puisqu’il faut captiver l’attention du maximum de femme en manque de charme. Assise sur son trône, elle a à ses pieds des hommes et des femmes de teints ébènes. Et le message qui accompagne cette image complète le décor et précise l’intention profonde de la commerçante « Mettez-les à vos pieds ». Bonjour les interprétations.
Face à cette ruée des hommes de média, des acteurs de la société civile et de tous ceux qui ont vu là l’occasion de faire le procès de ce qu’on appelle trivialement au Cameroun « le djansang », la problématique du blanchiment de la peau, un phénomène de société qui date, face à tout cela donc, CARIMO saisit une autre occasion de rebondir.
Maintenant c’est la gamme des produits nature qu’elle met en exergue. Sauf qu’ici, la femme en tenue d’Eve pratiquement a un tissu qui lui couvre la bouche. Ce qui peut une fois de plus donner lieu à d’autres interprétations pas très éloignées de la précédente. Comme quoi (pourrait-on penser) la femme noire n’a pas de parole. De toute façon, quel que soit la formule ou l’interprétation qu’on lui prêterait, CARIMO fait le « buzz ». Et le plus souvent, c’est très bon pour le commerce.
Stéphane NZESSEU