Lancé depuis 2002, le corridor Abidjan-Lagos est à la base un programme d'accompagnement des populations dans la prise en charge et la prévention contre les maladies sexuellement transmissibles tels les IST/VIH/SIDA. Mais le projet va évoluer au fil du temps pour devenir aujourd'hui l'image de développement communautaire.
Tout commence par l'idée de faire de l'axe Abidjan - Lagos, un corridor sans nouvelle infection, sans discrimination, sans décès liés au VIH et sans entrave à la bonne circulation des personnes et des biens. Telle est la vocation à l'origine de la mise sur pied du corridor. Mais le contexte va évoluer et les défis aussi.
En 2017, à la suite des nombreux résultats obtenus dans la lutte contre le VIH/SIDA et l'expertise acquise dans cette mission, l'OCAL (Organisation du Corridor Abidjan Lagos) a mis à jour sa vision pour répondre, en plus des questions sanitaires à d'autres défis le long du Corridor et aux points d'entrées et de sorties de l'espace qu'elle couvre et au-delà.
Ainsi la nouvelle vision de l'OCAL sera desormais d'accentuer ses actions pour "Un Corridor de Développement impulsé par une population en bonne santé, jouissant de tous ses droits et circulant librement en toute sécurité avec ses biens."
L’OCAL est une institution sous-régionale engagée dans la prévention, la prise en charge et le traitement des IST/VIH/SIDA et dans la facilitation de la libre circulation des personnes et des biens. Avec l’avènement de la pandémie du VIH, les Chefs d’Etat de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo, du Bénin et du Nigéria avaient judicieusement décidé de la création de l’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL) le 30 avril 2002.
Avec comme pour mandat, de mener un programme régional de prévention et de prise en charge transfrontalière du VIH et de faciliter la libre circulation des personnes et des biens en complément des efforts nationaux.
C'est indéniable, le secteur des transports joue un rôle essentiel dans le développement en Afrique de l’Ouest (il génère 6% du PIB de la région). Les Etats membres de la CEDEAO et de l’UEMOA ont décidé d’améliorer la compétitivité des principaux corridors de transport de l’Afrique de l’Ouest, outils de solidarité envers les pays membres enclavés et facteurs de développement du commerce intra-régional.
Long de 1022 km, il traverse cinq pays. Notamment : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigéria. Environ 27 millions de voyageurs dont de nombreux commerçants et 140 000 routiers empruntent chaque année cette desserte jalonnée de ports, d’agro-industries, de gares routières, de grands marchés régionaux, de lieux de transit des marchandises, de zones frontalières, de parcs de vente de véhicules d’occasion. Il concentre 65% des activités économiques de la région.
La création du Corridor va résorber nombres de soucis rencontrés par les opérateurs économiques et les usagers de la dite infrastructure. Notamment :
- Coordonner en un système cohérent et efficace les stratégies et les politiques nationales de lutte contre les IST/VIH/SIDA le long dudit corridor et d’impulser dans le même temps lesdites politiques ;
- Maitriser le phénomène spécifique de propagation du VIH/SIDA et des IST le long du corridor Abidjan-Lagos
- Renforcer, créer ou aider à créer les établissements et service de santé pour la lutte contre le VIH/SIDA ;
- Faciliter l’accés des migrants et des populations locales en contact avec ces derniers aux mesures de prévention et aux centres de soins ;
Renforcer les capacités des structures nationales publiques et privées de lutte contre le VIH/SIDA et faciliter la coopération entre elles ;
- Nègocier pour le compte des ètats membres avec les partenaires au dèveloppement intèressès par l’objet du présent accord ;
- Coopérer avec toute organisation régionale ou sous régionale et particulièrement la CEDEAO ;
- Promouvoir le cas échéant, des législations identiques dans les cinq pays membres en rapport avec les politiques nationales.
Considérant l'axe essentiellement sanitaire qu'aborde ce programme, il est donc évident que les principales populations cibles sont les routiers et les autres populations mobiles, les populations locales vivants le bord du corridor, les corps habillés du fait de leur éloignement de leur famille ce qui les exposé à des comportements à risques.
On compte aussi les professionnels de Sexe (PS), les Hommes ayant de rapports sexuels avec des Hommes (HSH), et comme on pouvait s'en douter les personnes Vivant avec le VIH (PVVIH), les utilisateurs de Drogues Injectables (UDI) et enfin, les Jeunes filles et les femmes.
Stéphane Nzesseu