Sur son compte Facebook, l’activiste et militante suisso-camerounaise décrypte les tenants et les aboutissants du Sommet sur les économies africaines tenu le 18 mai dernier en France. La rencontre à laquelle les présidents de 18 pays du continent ont participé, est un nouvel étourneau de l’agité de l’Elysée en situation difficile sur le plan intérieur et ayant peur de voir l’influence de son pays se réduire à l’international, essaye de trouver les possibilités pour se rendre intéressant surtout à l’approche des élections en France.
Selon le décryptage de Nathalie Yamb, le Sommet sur le financement des économies africaines sur invitation de Emmanuel Macron n’est pas fait anodin. « Nous sommes à un an de l’élection présidentielle française. Monsieur Macron que ses concitoyens avaient élu en 2017 pour résoudre et s’occuper de leurs problèmes, mais qui a totalement failli, Monsieur Macron qui n’arrive pas à résoudre l’équation du chômage, de la migration, de la dette et de la désindustrialisation de la France, prétend vouloir donner des conseils aux pays africains et les aider à faire face à leurs problèmes économiques alors que la France est le pays le plus endetté de l’Europe en termes de dette sur PIB, et qu’il est incapable de manager aussi bien le financement public de l’économie française que les aspects structurels liés à sa propre dette », analyse-t-elle.
Enjeux
Au regard de cette grille de lecture, l’activiste et militante suisso-camerounaise considère ce sommet comme « une vaste plaisanterie » et explique les enjeux. « Macron veut utiliser le continent africain pour régler ses problèmes internes. Pour comprendre ce qui s’est passé à Paris, il faut savoir ce que c’est la dette africaine. La dette africaine, c’est l’argent que les pays développés prêtent à l’Afrique pour que les Africains achètent les produits des pays développés. On ne prête pas de l’Argent à l’Afrique pour qu’elle puisse se transformer, s’industrialiser ou réaliser des projets qui arrangent le continent. Non ! », indique Nathalie Yamb.
Pour celle qui est membre du parti politique ivoirien, le Président français se lamente à propos de la mise en danger des monopoles des marchés qu’il considérait comme captifs pour l’éternité du fait de la colonisation française. « Hélas ! pour lui, le monde avance et son pays se retrouve aujourd’hui avec des concurrents comme les Etats Unis, le Brésil, la Chine, l’Australie, qui, eux aussi, sont des acheteurs de matières premières sur le contient. La France est incapable de bloquer l’expansion chinoise sur ce qu’elle considère à tort comme son pré carré. Et c’est ainsi que Macron convoque les Chefs d’Etat africains et sous le prétexte de les aider, leur propose un mécanisme de vouloir les aider, leur propose un mécanisme qui va encore plus nous aliéner. Dans sa communication, l’Elysée a fait savoir que la France veut, faire profiter l’Afrique de droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international des instruments de change qui permettent notamment de financer des importations », évoque la femme politique.
Responsabilité des Chefs d’Etats africains
Dans sa vidéo, Nathalie Yamb parle aussi de la responsabilité des chefs d’Etats africains qui ont pris part à cette rencontre. « Parmi ceux qui se sont rendus à Paris, il y en a que 18 sur 54, preuve de la perte de l’influence française. Combien avaient eu l’aval de leurs populations pour aller à cette discussion ? Quels sondages ont été faits sur le continent pour identifier les réelles inquiétudes et urgences des populations ? Quel est le business case de cette rencontre ? Quelles politiques sont mises en place pour s’assurer que cet argent qui va arriver atteigne effectivement le but, qu’il ne soit pas détourné pour des commissions et des retro commissions, qu’il va réellement produire des retombées économiques et financières durables sans quoi ? Ça ne serait qu’une dette appauvrissante de trop, rien de cela. En complices zélés de notre exploitation, ces bons à rien qui nous gouvernent se dépêchent de bondir dans leurs avions pour aller faire du tourisme de mendicité à Paris. On prend des dettes nouvelles pour payer les intérêts de la dette ancienne. Pourtant alors qu’on les baratine avec des projets d’annulation de leurs dettes publiques d’accès privilégié à 34 milliards de dollars DTS, on a 88 milliards de dollars en moyenne qui sortent frauduleusement chaque année de l’Afrique », dénonce également Nathalie Yamb.
Innocent D H