Sur les convocations individuelles publiées sur les réseaux sociaux, on peut lire que les dénommés Fogue Alain – Anouboudem Mireille – Augustin x – Awasum Misda sont appelés à comparaître à la légion de gendarmerie du Nord à 12 h munis des pièces d’identité…L’avisant qu’en cas de défaillance il/elle sera contraint (e) par tous les moyens de droit conformément aux dispositions de l’article 92 du code de procédure pénale… ».
Images et vidéos de la séquestration et de l’agression sur le Maréchal des Logis Chef Ngwe Jean fils alors qu’il était en mission ont fait le tour des réseaux sociaux. Suscitant dans la quasi majorité des cas, la colère des internautes qui n’ont pas compris ce déferlement d’agressivité sur un jeune gendarme qui avait pourtant pris le temps de décliner son identité.
Malgré les affirmations des militants de cette formation politique qui parlent de tentative d’assassinat, on peut clairement voir qu’alors qu’il était frappé et déshabillé, le gendarme a su garder son calme alors que l’un de ses assaillants s’est mis à crier « Il a tenté d’assassiner le président Kamto, c’est un assassin, il faut l’arrêter… ». Des mots accompagnés de violents coups de poing. Ailleurs, on voit certains manipuler une arme à feu alors que d’autres prennent des photos pour des raisons qui leurs sont propres.
Il n’est certainement pas question de se substituer à la justice, encore moins aux enquêteurs mais, face à certains agissements, il y’a lieu de se poser quelques questions.
L’appartenance au Mouvement pour la Renaissance du Cameroun donne t–elle droit à une quelconque immunité car à chaque fois, nombreux sont les militants de cette formation qui évoquent l’intervention de la communauté internationale si le gouvernement tente de faire ceci ou cela.
Si on doit considérer comme ils le prétendent, que « le Cameroun est un état qui est capable de se débarrasser des adversaires politiques et c’est la raison pour laquelle à Edéa et à Garoua on a voulu de se débarrasser physiquement de Maurice Kamto », quelles peuvent en être les raisons ?
Pourquoi précisément dans ces deux villes mais pas lors de sa tournée aux Etats–Unis, en France et partout où il a été ?
Logiquement, au cours des prochaines années, il est totalement hors course : Aucun maire, zéro député, même pas un simple conseiller municipal. Point besoin de revenir sur sa « victoire » à l’issue des présidentielles d’Octobre 2018…Alors pour quelles raisons voudrait–on se débarrasser de lui ?
Qu’est ce qui peut expliquer que les hommes de Droit se lancent dans ce type d‘aventure et qu’ils choisissent de la faire au Cameroun ?
Ces questions et bien d’autres viennent à l’esprit et on est enclin à croire qu’il s’agit juste des mécanismes mis en place par le Mrc pour rester présent dans l’esprit des Camerounais, au cours des cinq prochaines années, quitte à montrer à la face du monde, des comédies d’un goût douteux.
D'ailleurs, lors d’une émission dominicale Dieudonné Essomba pour ne pas le citer avait dit ceci : « En voyant Fogue manipuler la supposée arme du crime, j’ai cru que Jean Miche Kankan est ressuscité et, tout porte à croire que ce ne sera pas la dernière scène à laquelle nous aurons droit, parce que ces gens ont un plan qu’ils vont s’atteler à mettre en place : Faire intervenir la communauté internationale au Cameroun… ».
Il serait important, au cours de l’enquête qui s’ouvre ce Mardi que les responsabilités des uns et des autres soient établies et qu’au-delà des agresseurs du Maréchal Ngwe Jean fils, l’on interpelle également ceux qui ont publié sur les réseaux sociaux les images de son épouse et de son fils.
Une politique dans laquelle prévaut la force des arguments
La politique ce n’est certainement pas la guerre, la haine, la désobligeance, l’agressivité. Il est plus que nécessaire que les acteurs politiques éduquent leurs militants et sympathisants, afin que pour chacun, il soit clair que la course vers les postes électifs se fait par la force des idées et non par d’autres moyens.
Car, c’est par celles-ci qu’on convainc en plus des actions de citoyenneté qu’on pose au quotidien.
Et, on ne le dira jamais assez, le Cameroun est un Etat indépendant depuis des lustres. Agir afin d’inciter les autres pays à intervenir, poser au quotidien des actes répréhensibles et s’en prendre à un gendarme dans l’exercice de ses missions portent un tout autre nom mais pas celui de Politique.
Nicole Ricci Minyem