L’épidémie à virus Ebola continue de tracer les sillons de la désolation dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Exposé à la maladie, les médecins de la région paient un lourd tribut dans cette épidémie. En effet, 28 agents de santé sont déjà morts, contaminés par le virus.
Si les agents de santé ont été le profil privilégié dans le cadre de la vaccination contre le virus Ebola lancée en août 2018, il n’en demeure pas moins qu’ils restent exposés comme les autres couches de la population, notamment dans l’est de la République démocratique du Congo, épicentre de la maladie dans le pays.
En huit mois d‘épidémie, 81 agents de santé ont été contaminés dont 28 ont déjà succombé à la maladie. L’information a été communiquée lundi 1er avril par le ministère congolais de la Santé lors de son bulletin régulier sur la situation épidémiologique d’Ebola. Mais ces chiffres, prévient le ministère de la Santé, ne sont pas exhaustifs. 180 cas suspects sont en cours d’investigation. Ainsi, une campagne de vaccination ciblant les agents de santé a eu lieu dans la province du Nord-Kivu avec le vaccin expérimental RVSV-ZEBOV.
Le docteur Jutsus Nfio, coordonnateur de la riposte contre Ebola à Butembo et Beni, explique : « Si le diagnostic de l’épidémie n’est pas encore connu et du fait que l’expression de la maladie se confond avec plusieurs pathologies qui sévissent dans la contrée, si ces personnels de santé n’utilisent pas très bien les précautions standards pour se protéger, le risque est élevé », rapporte Bbc.
Déclarée le 01er août, la dixième épidémie d’Ebola sur le sol congolais, évolue dans un contexte marqué par l’insécurité, les croyances et la désinformation. Mi-mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait du reste prévenu qu’en « finir » avec l‘épidémie d’Ebola en RDC prendrait encore six mois mais avait mis en garde contre une aggravation de l’insécurité.
Selon le dernier bilan des autorités congolaises, l‘épidémie a déjà fait plus d’un millier de cas pour 679 décès.
Danielle Ngono Efondo