A l’issue du premier tour et quelques 24 heures et plus après la tenue du scrutin le Président sortant obtient 72,36 % des voix selon la Commission électorale nationale indépendante pour un taux de participation 76,63 %, bien plus élevé qu’en 2015 (60,99 %).
Un score contesté par l’opposition car il arrive très loin devant le candidat de l’opposition Agbéyomé Kodjo, qui dénonce des fraudes et revendique lui aussi la victoire alors que les résultats indiquent qu’il a eu 18,37 %, tandis que le troisième candidat, Jean-Pierre Fabre, récolte 4,35 % des voix.
Quelques heures avant l’annonce des résultats officiels, l’outsider de l’opposition Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, a tôt fait de s’autoproclamer « président démocratiquement élu […] au premier tour avec un score oscillant entre 57 et 61 %. Demeurant dans la même logique, il a pratiquement prêté serment : « Je m’engage à former un gouvernement inclusif dans les prochains jours…Et j’invite le président sortant à un sursaut patriotique pour un transfert pacifique du pouvoir… ».
Une sortie qui n’a semblé émouvoir personne car le ministre de la Fonction publique Gilbert Bawara, l’un des premiers soutiens du chef de l’Etat, a évoqué « un score inédit » pour le candidat du parti au pouvoir, l’Union pour la République (Unir).
Jean-Pierre Fabre perd sa place de leader de l’opposition
Ces résultats sont apparus comme un coup de massue pour l’opposant historique Jean-Pierre Fabre (ANC), qui avait d’ailleurs reconnu sa défaite dès samedi soir. Nombre de Togolais reprochaient à ce rival historique du chef de l’Etat de ne pas avoir su tirer profit des manifestations monstres de 2017-2018 où des dizaines de milliers de personnes sont régulièrement descendues dans les rues pour demander la démission de « Faure ».
Lomé est calme
Bien que le vote se soit déroulé sans violences, la société civile a recensé des bourrages d’urnes et des inversions de résultats. Des délégués de l’opposition se sont également vus refuser les accès dans certains bureaux de vote, selon l’opposition, et Internet a été coupé par intermittence dans la capitale ou totalement dans certaines régions sensibles. Ces incidents s’ajoutent au retrait d’accréditation de nombreux observateurs de l’Eglise et de la société civile ainsi qu’à l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.
Malgré les accusations de l’opposition, la vie semble reprendre un cours normal à Lomé. Dimanche, la situation était calme dans la capitale, et en matinée les habitants se sont rendus à l’église comme à l’accoutumée. Il faut rappeler que Sept candidats au total étaient en lice, les trois derniers ont, d’après les observateurs fait des scores insignifiants.
N.R.M