Du fait de la situation socio-politique qui perdure dans les régions anglophones du pays, 12 000 employés de la CDC ont été mis en chômage technique.
Implantée au Sud-ouest, l’un des foyers de la crise anglophone, la Cameroon Development Corporation (CDC) paie un lourd tribut de la crise anglophone. Les tensions ont touché les 29 sites de production (plantations et usines) de la CDC et 12 000 employés de cette entreprise sont désormais en chômage technique. Dans une note au gouvernement, le directeur général de la CDC, Franklin Ngoni Ikome Njie a déclaré que « l’entreprise évolue en moins de 10% de ses capacités ». Au regard de l’insécurité qui prévaut dans la région « 12 000 employés ont été mis en chômage », ce qui représente 60% des effectifs.
En début d’année, l’entreprise avait sollicité un appui de 29 milliards de FCFA pour relancer ses activités, dont « sept milliards de FCFA sont nécessaires dans le secteur de l’hévéa, 14 milliards de FCFA pour les bananeraies, 7 milliards FCFA pour les palmeraies, le reste devrait servir à financer les arriérés de salaires », indiquait le directeur général dans une note au conseil d’administration.
Notons que, la CDC est l’une des toutes premières entreprises camerounaises, le premier employeur du pays avec 22 000 employés et l’un des principaux exportateurs des produits Made in Cameroun. Cette entreprise fait dans la production de la banane, l’huile de palme, du caoutchouc naturel et quelques cultures plus marginales.
Selon un rapport du Gicam, à cause de l’insécurité, les pertes enregistrées par les produits de cette société se chiffre à un manque à gagner en chiffres d’affaires estimés à 11,4 milliards FCFA ; ainsi que d’autres pertes (équipements volés/ détruits, rançons, vols,) évalués à 1,031 milliard de F CFA ; soit au moins 12 milliards FCFA globalement.
Toujours selon le Gicam, 12 sites sur 29 sont en arrêt total de production. 10 sites ne sont plus que partiellement opérationnels en raison des interruptions sporadiques d’activités suite à des attaques de groupes armés, des interruptions de l’alimentation en énergie électrique ou à cause de l’inaccessibilité à certaines zones. 07 sites dont 02 usines (Tiko et Idenau) et 05 plantations) sont encore entièrement opérationnels.
En tirant la sonnette d’alarme sur la situation de la CDC, la Gicam a révélé que les plantations de cette entreprise ne sont plus entretenues ni traitées. Ce qui laisse libre cours à la propagation des parasites et autres maladies faute de traitements phytosanitaires. « La CDC risque la rupture de contrats d’achat conclus avec des partenaires internationaux au regard de son incapacité actuelle à honorer ses engagements ».
Danielle Ngono Efondo