Ce pays vient après les Etats Unis qui occupent la deuxième place et génèrent 26,9 milliards d’euros par an, et la Russie, classée premier importateur mondiale pour 7,2 milliards d’euros de bénéfices.
Cette vente d’armes est –elle légale, surtout dans les pays en proie à des crises sécuritaires et dans lesquels l’on ne respecte pas les Droits de l’Homme ?
Les questions ont été posées aux français : La France, troisième marchand d’armes dans le monde, faut – il s’en réjouir ou s’en désoler ? Aujourd’hui, presque quatre armes sur dix, exportés dans tous les continents sont françaises. Mais que sait –on réellement de leur utilisation ? Certains pensent que l’armement est une industrie de gros calibre, sans donner plus de détails.
D’autres estiment que si la France occupe ce rang sur toute la planète aujourd’hui, c’est grâce à François Hollande, l’un des prédécesseurs de Emmanuel Macron. Il est considéré comme celui qui jusqu’à ce jour a vendu le plus d’armes dans le monde : 80 milliards d’euros de contrats signés et 27% de vente.
I ‘ancien président français a paraphé des contrats historiques avec l’Australie à qui il devait livrer des sous marins, en Inde, une entente a été signée pour la livraison des rafales entre la France, le Quatar, l’Inde,l’Egypte. François Hollande avait par ailleurs promis que son pays devait livrer des hélicoptères militaires au Koweit.
L’armement fait cent soixante cinq mille (165 000) emplois dans toute la France et alors qu’il était en visite de travail en Australie, pour prendre part au « Programme des Sous Marins pour l’Australie » en avril 2016, le chef de l’Etat l’avait été reconnu
La France a visé des clauses importantes avec les plus gros fabriquant d’armement, notamment Thales, Safran, Nexter, MBDA et bien d’autres ainsi que près de cinq mille ( 5000) Petites et Moyennes Entreprises travaillent au quotidien à produire des bombes, des canons, des munitions … exportés partout dans le monde.
Parmi les cinq meilleurs clients de la France, on compte l’Inde, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, le Brésil et le Quatar, deux d’entre eux sont accusés de violations des Droits humains.
En Egypte, on parle de torture, disparition forcée, détention arbitraire, exécution …Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2013, certaines organisations non gouvernementales estiment que le « Maréchal Sissi » réprime et pour atteindre ses objectifs, il aurait utilisé le matériel français, comme des blindés pour tirer sur des manifestants non armés.
Le système de surveillance de la société « Amésis » aurait quant à lui permis l’arrestation des hommes politique, ce qui n’a pas laissé indifférent, quelques organisations de défenses des droits de l’Homme.
Mohamed Lofty – Directeur de la commission égyptienne pour les droits et libertés : « Si ça ne dérange pas le régime français d’être partenaire avec un régime qui commet des crimes contre l’humanité, nous ne comptons pas abandonner ceux qui luttent pour que leur droits, leur intégrité soient respectés dans ce pays… ».
Autre pays, soupçonné d’aller à l’encontre des droits de la personne humaine, c’est l’Arabie Saoudite. En dehors du meurtre d’un journaliste, ce pays est depuis 2015, empêtré dans une guerre sanglante au Yémen. On parle de dix mille morts (10 000) dont cinq mille (5000) civils. Un tiers des bombardements aurait touché des domiciles privés, des mosquées, des écoles, des hôpitaux…
Cependant, pour Florence Parly, ministre français des armées, il n’en n’est rien : « A ma connaissance, les armes qui ont été vendues récemment ne sont pas utilisées contre les populations civiles… ».
Autre avis sur la question, c’est celui de Hervé Morin – Ancien ministre français de la défense : « Comment peut –on, un seul instant se dire que sur la panoplie des armes que nous vendons à l’Arabie Saoudite, aucune n’est mise en œuvre dans les opérations militaires, ça me paraît assez curieux… ».
Il n’existe aucune preuve pour attester que les armes françaises dans ces pays ont tué des civils mais, par contre, il s’avère que la France a continué à vendre des armes à ‘Arabie Saoudite après le début du conflit avec le Yémen et qu’ils continuent d’entretenir des accords commerciaux.
Est-ce légal ?
La France est sensée respecter deux grandes régulations :
-Le Traité sur le commerce des armes ratifié en 2014. Il interdit le commerce des armes aux pays susceptibles de violer les droits humains
-La Position commune européenne qui interdit de faire le commerce des armes dans un pays qui ne respecte pas les droits de l’Homme ; ou encore, qui est engagé dans un conflit armé.
La France respecte t – elle ces règles ? Et là encore, il ne s’agit que des pays européens. La France aurait – elle aussi une part de responsabilité dans le trafic des armes que l’on vit dans les pays africains en proie à des crises sécuritaires ?
Nicole Ricci Minyem