C’est en présence de quelque 400 membres des diasporas africaines de France et du président ghanéen Nana Akufo-Addo que, le président français Emmanuel Macron s’est entretenus hier jeudi à l'Élysée.
C’est accompagné du président ghanéen Nana Akufo-Addo, qu’Emmanuel Macron s’est adressé, jeudi 11 juillet, aux membres des diasporas africaines, reçues pour l'occasion à l’Élysée. Pour ce « grand débat », quelque 400 personnes ont été invitées. Il s’agissait des africains résidant en France, des binationaux et des Français d’origine africaine, dont quelques célébrités telles l'ex-footballeur Lilian Thuram, le rappeur Abd al Malik, l'animatrice Hapsatou Sy, le créateur de mode Youssouf Fofana et le meilleur sommelier de France, le Franco-Congolais Albert Malongo Ngimbi.
« Cette avant-garde que vous êtes j'en ai besoin pour réussir », a lancé Macron. Le président français a d’emblée affiché son ambition d’établir une nouvelle relation « plus équilibrée avec l’Afrique en s’appuyant sur les diasporas en France, qui sont nos meilleurs ambassadeurs », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, dès son introduction, le président Nana Akufo-Addo a adressé un message clair et direct aux Africains de l’étranger. « Il faut impliquer la diaspora dans le développement du continent, seuls les Africains peuvent y arriver, il n’y a pas de père Noël qui va le faire à notre place. » A déclaré le président Ghanéen. « Il faut créer les conditions chez nous pour l’exploitation. Il n’est pas question de rester assis pendant qu’on nous prend nos ressources, que ce soient la Chine, les États-Unis ou la France. Le président français veut savoir quelle part de cette industrie va revenir à la France, c’est son rôle, mais notre devoir, c’est que ces accords soient profitables pour nous », a-t-il ajouté.
Parmi les projets du président ghanéen figure en bonne place la monnaie unique pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont il souhaite l’arrivée progressive dès 2020.
Prenant à nouveau la parole, Emmanuel Macron a expliqué de son côté vouloir soutenir cette politique volontariste, estimant qu’il est nécessaire de discuter « sans tabou » de la question du franc CFA, utilisé par huit pays sur quinze dans cette zone. Tout en affirmant que « le succès du continent viendrait des Africains et de leurs dirigeants ».
Au sortit de cette rencontre, quelques participants ont donné leurs impressions. « C'est la première fois que la diaspora est à l'Elysée. On a apprécié le geste », a salué Moussa Soumbounou, directeur général franco-malien de Universal Music Afrique. « Au quotidien, on n'est pas vraiment Français en France, ni vraiment Africain en Afrique. Ce signe de reconnaissance, d'appartenance à la France, c'est une bonne surprise ». A-t-il ajouté.
Maguette Diakhaté, présidente de l'Association de coopération des femmes africaines (Acofa), se dit, elle, « un peu frustrée » malgré des échanges très intéressants. « La plupart des participants étaient de très haut niveau, déconnectés de la base », a-t-elle estimé et de conclure : « Il faudrait aussi faire venir des petites entreprises, des associations ».
Danielle Ngono Efondo