La mesure peut être décidée pour ceux des combattants ayant déposé les armes, par qui ayant de droit.
Approché par notre confrère Cameroon tribune, le Pr Ntuda Ebode Joseph Vincent, professeur titulaire hors échelle des Universités fait une analyse du décret présidentiel du 30 novembre dernier, relatif à la réinsertion sociale des personnes qui ont pris les armes contre la nation. A la question de savoir si les personnes qui déposent les armes sont exemptes de poursuites judiciaires plus tard, il explique «normalement, la faute est déjà commise au moment du dépôt des armes. Mais comme on dit, une faute avouée est à moitié pardonnée, on devrait s’attendre à un armistice général de ceux-là. En d’autres termes ils pourraient bénéficier des mesures de réconciliation nationale au sortir d’un conflit. Ce sont des mesures politiques de consolidation d’une paix inclusive. C’est-à-dire qui ne se structure pas seulement autour des priorités du vainqueur (ici Etat). Mais qui prend aussi en compte les frustrations du vaincu : dans la perspective de la consolidation de l’unité nationale et de la concorde nationale».
A la question de savoir si le décret du Chef de l’Etat peut s’appliquer efficacement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui sont troublées par la crise socio-politique baptisée de crise anglophone, il déclare qu’il ne peut être implémenté dans les mêmes temps que la zone septentrionale. «La raison en est qu’il ne s’agit pas de conflits de même nature. Au Nord, la guerre a des origines essentiellement externes. Au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, la dynamique du conflit porte sur des fondements essentiellement internes. Néanmoins ici comme au Nord du pays, les combattants se cachent derrière des idéologies exclusives, intégristes et radicales. Ici aussi, la victoire des forces régulières ne fait l’ombre d’aucun doute et il y a déjà de nombreux combattants prisonniers ou qui se sont volontairement rendus. La responsabilité de l’Etat, c’est donc de les réinsérer dans le tissu socio-économique national, dès lors qu’ils reconnaissent leur forfaiture et que le pardon de la nation leur est accordé par qui de droit», ajoute-t-il.
Toutefois le le Pr Ntuda Ebode Joseph Vincent pense que ce décret présidentiel est «une confirmation» de la volonté du Chef de l’Etat de «reconstruire une paix inclusive à l’échelle nationale.
Liliane N.