Ils sont passés outre les injonctions de l’autorité administrative et ont décidé de battre le macadam pour revendiquer la victoire de leur leader
Certains, comme Me Michèle Ndocki ont pu regagner leur domicile très tard ce 27 octobre, après des heures passées dans un commissariat au quartier Bonanjo à Douala. L’avocate qui avait émerveillé plus d’un, lors du contentieux électoral à la cour constitutionnelle et qui avait plaidé pour dénoncer des « fraudes massives et systématiques a été interpellée avec d’autres militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, alors qu’ils marchaient, disent-ils, pour revendiquer la victoire de Maurice Kamto, qu’ils considèrent comme le vainqueur de l’élection présidentielle. Vendredi soir, des tracts non signés avaient circulé sur les réseaux sociaux appelant à la résistance nationale face au hold-up électoral et invitant à une marche samedi à Douala.
Le regroupement massif de ce jour a permis de comprendre que l’appel a été entendu. Tous ces gens ont semblé défier l’autorité du ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji qui, quelques heures auparavant avait mis en garde Maurice Kamto et Cabral Libî Li Ngué, en précisant que « toutes les tentatives de troubles à l’ordre publique seraient traitées avec la plus grande fermeté ».
Le membre du gouvernement a continué en ces termes : « L’administration a jusqu’à lors fait preuve de retenue. Il est toutefois de mon devoir de prévenir que désormais nous n’allons tolérer aucun désordre » - « Avec la proclamation des résultats le processus est terminé … Les manifestations publiques doivent désormais se dérouler dans les conditions prévues par la loi ».
Une sortie qui n’a pas semblé émoussé la volonté des militants de l’opposition qui affirment qu’ils veulent encore croire qu’ils sont dans un pays de Droit et, qu’ils sont parfaitement libres d’organiser les manifestations. Certains vont jusqu’à prétendre qu’il ne leur sert à rien de demander une quelconque autorisation, parce que pour eux, tout comme pour les membres de la société civile, l’unique réponse qu’ils obtiennent ce sont les interdictions.
Pour les militants de cette formation politique, les marches pacifiques vont se tenir jusqu’à la prestation de serment de celui qui a été annoncé comme le vainqueur de ce scrutin, le candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, M Paul Biya. Une détermination plus accrue, depuis que Le siège du MRC à Douala a été saccagé, selon Kingue Paul Eric, ancien directeur de campagne de Maurice Kamto. Des propos confirmés par Bibou-Nissack, son communicateur.
Ils ont gagné à leur cause, les leaders de quelques autres formations politiques dites de l’opposition. A côté de Me Michèle Ndocki, l’on a remarqué la présence de Edith Kah Walla. L’Union Démocratique du Cameroun a, à travers un communiqué condamné ces restrictions administratives. Selon Laziz Nchare, chargé de la communication au sein de ce parti politique, il ne s’agit ni plus, ni moins que d’une violation des droits de l’Homme.
Selon les témoignages recueillis auprès des militants qui préfèrent garder l’anonymat, Me Ndoki aurait refusé d’obtempérer quand on le lui a demandé en criant « La patrie ou la mort ». Elle n’a subi aucune violence, au contraire lorsqu’elle s’est couchée dans le caniveau, les éléments des forces de maintien de l’ordre ont voulu l’aider. Ils ont respecté l’ordre qui leur a été donné de ne point brutaliser les militants qui ne cherchaient qu’à manipuler la communauté internationale, ainsi que l’opinion publique nationale.
Maurice Kamto est arrivé deuxième à la présidentielle avec 14,23 % des suffrages. Un pourcentage qu’il conteste.
Nicole Ricci Minyem