Comme dans le reste du monde, la pandémie de coronavirus a porté un sérieux coup sur le secteur économique camerounais entraînant un ralentissement considérable. Pour réduire le déficit de la balance commerciale, le Président Paul Biya prescrit au Gouvernement une politique visant la transformation structurelle de l’économie.
La prescription du Président de la République est contenue sa circulaire préparatoire au budget de l’Etat pour l’exercice 2021, signée le 10 juillet dernier. En effet, Paul Biya fixe à l’équipe de Dion Ngute l’objectif d’une « reprise économique afin de replacer le pays sur le sentier de l’émergence en jugulant les effets néfastes de la pandémie de la Covid-19 par la transformation structurelle de l’économie ».
Le document du Chef de l’Etat présente les hypothèses macroéconomiques devant sous-tendre la confection du budget de l’Etat pour l’exercice 2021. Il projete à 3,2% de croissance du Produit intérieur Brut (PIB) dont 3,3% pour le secteur non pétrolier et −1% pour le secteur pétrolier ; une inflation contenue en dessous de la norme communautaire de 3% ; un déficit budgétaire global de 2,7% du PIB et un déficit du compte courant de 1,3% du PIB. La circulaire présidentielle ne perd pas de vue les éléments de contexte que sont : les incertitudes liées à la pandémie de la Covid-19, les crises socio-politique et sécuritaire, sans oublier la mise en œuvre du programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI).
Priorités du Gouvernement
Ainsi, les priorités vont porter sur les politiques de relèvement notamment, la modernisation de l’agriculture et l’industrialisation. Pour ce faire, le Gouvernement devra préparer des mesures visant à encourager la consommation des ménages qui est une « dimension essentielle de la croissance économique ».
Devra également se poursuivre, l’élargissement de l’assiette fiscale ; la refonte des régimes d’impositions (révision des seuils du chiffre d’affaires pour l’ajustement à la TVA) ; la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale ; la modernisation du régime de taxation des mutations à titre gracieux (successions et donations) ; la promotion du civisme et de la justice fiscale ; la mise en œuvre d’une politique douanière incitative à l’industrialisation du Cameroun ; la rationalisation et la réduction de la dépense fiscale.
Sur un plan purement économique, le Chef de l’Etat dans sa vision de promotion du made in Cameroon attend du Gouvernement, « l’avancée vers l’atteinte des objectifs d’émergence à travers la transformation structurelle de l’économie ».
Paul Biya devra aussi avoir sur sa table, l’avant-projet de loi portant orientation programmatique de la stratégie nationale de développement du Cameroun pour la période 2020-2030 ; l’achèvement de la mise en service des grands projets de première génération ; l’effectivité de la révolution agricole ; l’opérationnalisation des barrages hydroélectriques et centrales solaires ; l’amélioration de la production et de la compétitivité de l’économie nationale par le biais de la réduction des coûts de facteurs de production et l’accroissement de l’offre locale des biens et services à l’origine du déficit de la balance commerciale. Paul Biya prescrit tout de même, la promotion d’une saine concurrence à travers le respect des règles de marché ; la mise à la disposition des producteurs des intrants agricoles et semences à haut rendement et la facilitation de l’accès aux équipements et matériels agricoles ; la mise en place des mesures fiscales et budgétaires au profit des entreprises frappées par la crise de la Covid-19 entre autres.
Innocent DH