Jusqu'à ces dernières heures, l'on est contraint de parcourir plusieurs stations de service pour trouver du gasoil à Yaoundé, ainsi que dans plusieurs villes du pays. Une situation qui donnent du fil à retordre aux consommateurs de ce produit notamment les camionneurs, fort heureusement, le Gouvernement annonce le renouvellement de stocks dans un bref délai.
En effet, l'on apprend que depuis la mi-mars, l’énergéticien Eneo a signifié au gouvernement, « l’insuffisance de combustible (LFO) au niveau de la SCDP (Société camerounaise de dépôts pétroliers) ». Une situation qui restreint la fourniture des marketeurs en fioul dont Total, Ola et Neptune Oil qui alimentent ses centrales thermiques.
Dans un récent communiqué, la situation est telle que, un mois plus tard, le service de fourniture de l’électricité prévient : « Eneo Cameroon annonce que des contraintes dans l’approvisionnement en combustibles vont impacter la production de sa centrale thermique de Limbe à partir de ce lundi 18 avril 2022. (…) De ce fait, le déficit de l’offre sera accentué dans les régions du Littoral, du Sud-Ouest, de l’Ouest et du Nord-Ouest ».
« À la faveur des cargaisons qui viennent d’être livrées, le pays dispose d’un stock confortable à même de satisfaire la demande nationale », écrit le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee) dans un communiqué, signé le 20 avril. Sans donner de précision sur le volume du stock disponible, Gaston Eloundou Essomba assure que « des instructions ont par ailleurs été données à la Sonara (raffineur public, converti en marketeurs depuis qu’un incendie a consumé ses installations, NDLR) et à la SCDP de travailler de concert avec Camrail (transporteur ferroviaire, NDLR) et des marketeurs en vue d’accélérer le transfert desdits produits, sans délais, vers les différents dépôts de l’intérieur qui ont vocation à approvisionner les stations-service du pays », intervient deux jours plus tard le Gouvernement camerounais.
D'après les explications du Minee, la détermination du gouvernement à assurer l’approvisionnement du pays serait totale face aux « énormes difficultés » causées par la guerre en Ukraine. Il faut dire que les principaux fournisseurs du Cameroun, comme ceux de la plupart des pays du golfe de Guinée, s’approvisionnent en Russie. Or, les sanctions économiques prises contre la Russie ont restreint l’accès à ce marché et donc à ses hydrocarbures. Une situation qui a, en plus, engendré la hausse des prix. Les cours du baril de pétrole brut (matière première permettant de produire du super, du gasoil et du pétrole lampant) sont passés de 51 dollars à 91 dollars (+78%) de janvier 2021 à janvier 2022 et ont atteint 139 dollars en mars 2022 à la faveur du conflit russo-ukrainien, soit « le niveau le plus haut depuis la crise de 2008 ». La tonne de diesel qui coûtait à l’international 700 dollars s’achète aujourd’hui à 1200 voire 1300 dollars.
À cause d’un incendie survenu à la Sonara en mai 2019, le Cameroun importe les produits pétroliers finis (gasoil, super, pétrole lampant etc.) consommés sur son territoire. Selon le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, pour maintenir inchangés les prix des carburants actuellement pratiqués à la pompe, l’État devrait dépenser 672 milliards de FCFA en termes de subventions en 2022, soit 376 milliards pour le gasoil.
Innocent D H