Cet appel a été lancé par des centaines de partisans du Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, réuni lors de leur 5ème conclave à Abidjan
Il est le président d’honneur de cette formation politique et malgré son absence lors de ces assises, l’on n’a pas manqué de remarquer la forte présence de ses proches dans la salle. Notamment l’ancien ministre congolais, Alain Akouala, le 4ème vice-président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Abdou Mbow, ou l’ex-ministre guinéen, Malick Sankhon. A leur côté, Anzoumana Moutayé et Daniel Aka Ahizi (présidents du MFA et du PIT), Konaté Navigué (représentant du Front populaire ivoirien de Pascal Affi N’Guessan) et une forte délégation du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
À la tribune, alors qu’il prononçait son allocution, Kanigui Soro, président du Rassemblement pour la Côte d’ivoire, a appelé Guillaume Soro, encore considéré comme ancien chef de la rébellion par certains, à se porter candidat : « Nous voulons qu’il soit candidat et il en est conscient. Il faut qu’il se détermine, mais c’est à lui de décider du calendrier. Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ont été président. Pourquoi pas Soro» ?
Une candidature incertaine
On le dit quelque peu discret, depuis des jours, insondable, Guillaume Soro s’est éloigné du projet de parti unifié RHDP, sans pour autant couper officiellement les ponts. Son comportement ne plaît pas à certains membres du pouvoir de Alassane Dramane Ouattara. Ils lui demandent instamment à donner sa position exacte, au regard de l’ambiance qui prévaut aujourd’hui dans ce pays. Les proches de président de l’Assemblée Nationale estiment cependant qu’il entend prendre son temps, même si pour cela, il doit prêter le flan à ceux qui doutent de sa stratégie ainsi que de sa véritable capacité de mobilisation. « Pour le moment, il observe car le paysage politique évolue », précise un de ses conseillers.
Mis en place depuis 2013, le RACI semble avoir fait, selon quelques observateurs de la scène politique ivoirienne, un pas de plus vers la transformation du mouvement en un parti politique. Ses textes ont été modifiés, un congrès sera organisé en avril 2019, date à laquelle un groupe parlementaire nommé « Rassemblement » devrait voir le jour. « Le groupe est déjà constitué. Il y a déjà 18 députés, nous attendons juste la validation de Guillaume Soro », précise Kanigui Soro.
Le Rassemblement Pour la Côte d’Ivoire a également décidé de poursuivre les discussions dans le but d’intégrer la plateforme politique que compte créer Henri Konan Bédié, le président du PDCI. « Il y a trop de partis politiques dans notre pays. Il faut aller à de grands rassemblements », explique Kanigui tout en précisant : « Nous allons poursuivre notre construction autour sans influence de quelque parti politique que ce soit. Le président Soro se positionnera en tenant compte des objectifs qu’il veut poursuivre, de sa vision de la Côte d’Ivoire».
Nicole Ricci Minyem