Depuis le remaniement du 04 janvier 2019, Manaouda Malachie se démarque par ses actions au quotidien et sa véritable proximité d’avec les malades. Il est l’un des meilleurs ministres de la dernière cuvée de Paul Biya. Les actions remarquables du ministre de la santé ont débuté justes quelques semaines après sa nomination par le Chef de l’Etat. La première c’est cet acte d’interdiction de la séquestration des malades démunis dans les hôpitaux publics du Cameroun. Quelques jours plus tard c’est le drame de l’hôpital de Deïdo qui l’interpelle. Et là aussi, le ministre n’est pas absent. Il va prendre des mesures strictes, notamment la suspension de rois infirmières et le limogeage du Directeur de l’hôpital incriminé.
Le dernier acte en date, c’est cette annonce de la gratuité des tests rapides de VIH/Sida pour tous les patients à compter du 01er janvier 2020. C’est dans un communiqué publié le 04 avril dernier que le nouveau ministre de la santé publique informe la communauté nationale. Une gratuité qui ne concerne que les hôpitaux publics. Une véritable aubaine pour les populations à faibles revenus. Rappelons que jusqu'ici le coût pratiqué est déjà subventionné. Ce qui permettait déjà des examens de suivi biologique à un montant de 5000 F CFA et celui de la numération lymphocytaire (CD4) à hauteur de 2500 F CFA.
Le ministre de la santé a encore plusieurs défis à relever. Entre autre, la question de la santé maternelle et infantile avec en prime l’épineuse problématique de la procréation. Elles sont encore très nombreuses les femmes qui rendent l’âme en donnant la vie du fait du plateau technique défectueux, des défaillances dans le suivi de la gestation. Par ailleurs le ministre devra relever le défi de l’encadrement des personnels du corps de la santé. Depuis quelques années, les infirmiers et les médecins nous ont habitués à des grèves, conséquences de la mauvaise gouvernance hospitalière. Il faudra également pour Manaouda Malachie, réussir la modernisation du plateau technique dans les hôpitaux de la République et multiplier des centres de santé et des dispensaires, en vue de rapprocher les soins des populations. Sans oublier la sempiternelle question de l’adéquation entre effectif de la population et nombre de médecins effectivement présents. Pourquoi ne pas mettre en place des stratégies d’attraction des spécialistes camerounais qui font le beau temps de nombreux pays occidentaux ?
Stéphane Nzesseu