Alors que les soldats tombent de plus en plus sur le champs de bataille, pendant que certains individus célèbrent la mort de chaque élément des Forces de défense et de sécurité sous le fallacieux prétexte des batailles politiques, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice a choisi de leur dire toute sa reconnaissance, au regard des sacrifices consentis au quotidien.
Sa lettre
“Braves hommes, vous avez choisi d’exercer un métier difficile, celui de vous consumer pour protéger les vies des hommes, des femmes et des enfants.
Même les épreuves les plus insoutenables de votre formation n’ont pas entamé votre vaillance.
Vous avez été fortifiés au devoir de veiller comme des sentinelles, lorsque la nation tout entière dort. De neutraliser tout danger qui menace la vie de notre cher et beau pays le Cameroun.
Dans cette douloureuse mission, jamais vous n’avez laissé voir vos larmes, jamais l’on a entendu vos cris, jamais votre sang n’a été aussi répandu sur les terres de nos pères.
Sous les vents secs et froids, comme sur le sable chaud du septentrion, vous combattez pour nous.
Dans les eaux froides et les marécages éprouvant de nos côtes, vous combattez pour nous.
Sous les pluies battantes, des forêts et montages du NOSO, vous combattez pour nous.
Vous ne connaissez pas le jour, vous ne connaissez pas la nuit, vous êtes de tout temps. Toujours avec ces treillis, souillés, à chaque fois de sueur, de sang, et de cervelle de vos camarades. Vous ne tenez qu’à une mission ; protéger les Hommes, leurs biens, et l’intégrité du Cameroun.
Devant le mépris des uns et l’inconsidération des autres pour votre engagement, vous restez des professionnels.
Face à la décapitation, l’amputation de vos camarades, vous n’avez pas la parole, car vous incarnez la grande muette.
Face à la guerre que vous imposent même vos frères d’une même mère, vous ne devez pas abandonner, car vous incarnez l’ordre.
Face à la trahison des riverains pour lesquels vous luttez, vous devez poursuivre votre mission, car vous incarnez le sacrifice.
Face aux accusations de ces hommes à la plume, au micro et leurs débatteurs de la pire espèce, vous restez attachés à vos missions, car vous incarnez l’honneur et la fidélité.
Face aux cancres politiques qui vous attribuent l’appartenance à un homme, vous restez loyaux, car vous incarnez les forces armées de la nation camerounaise tout entière.
Face aux accusations d’un certain type d’organisations et de lobbies politico-financiers, vous ne devez pas vaciller, car vous incarnez la stabilité du pays.
Le bénéfice des droits de l’homme, c’est toujours pour les autres et jamais pour vous. Les fortes demandes d’enquêtes, c’est toujours quand l’adversaire n’a pas eu raison de vous.
Soldat victime, reste un oxymore. Toute bavure vous est impardonnable. Car pour certains, vous êtes formés. Comme si la formation suffisait à un médecin pour ne pas faire d’erreur médicale, à un chauffeur de ne pas être auteur d’une hécatombe, à un journaliste de ne pas involontairement divulguer une information erronée, à un tireur de penalty d’en rater un.
Qui reconnaîtra votre utilité ? Même pas vos enfants qui à peine nées vous en veulent déjà de grandir loin de votre affection. Même pas vos épouses qui ne profitent jamais assez des doux moments vespéraux rythmés par votre vigueur juvénile.
Malgré tout, je viens vous dire que vous tenez le bon bout et cela gêne les ennemis de la république.
Combattez ! Combattez soldats ! Pour enseigner aux autres l’amour de la patrie, le sens du sacrifice.
Combattez ! Combattez soldats ! Pour qu’on ne se souvienne pas de votre importance que lorsqu’il se fera tard.
Combattez ! Combattez soldats ! Car vous êtes le dernier verrou, serrez-le encore plus fort.
Cette lettre, je vous la devais, en signe de remerciement pour vos vies sacrifiées au nom des nôtres à protéger”.
N.R.M
L’Organisation non gouvernementale Human Rights Watch accuse l’armée d’avoir violé et tué au village Ebam, dans le département de la Manyu, région du Sud-Ouest.
Les accusations sont contenues dans un rapport qui a été rendu public ce vendredi 26 février 2021. Dans ledit rapport, Human Rights Watch affirme qu’à la date du 1er mars 2020, des soldats ont violé un minimum de 20 femmes. Et parmi elles, quatre sont des personnes qui vivent avec un handicap. En plus du viol, l’Organisation non gouvernementale (ONG) affirme que les mêmes soldats ont tué un homme. 35 autres ont été arrêtés.
Affirmant dans son rapport que l’évènement qu’il dit rapporter est passé inaperçu, Human Rights Watch ajoute que les soldats camerounais ont incendié une maison, piller de nombreuses autres, et infligé des sévices corporels à des hommes embastillés dans cette localité, qui ont par la suite été conduits dans un camp militaire. L’ONG accuse les autorités d’être au courant de cet évènement qu’il qualifie d’être le pire dans lequel, les soldats sont impliqués. Il affirme que les autorités n’ont même pas ouvert d’enquête pour établir les responsabilités.
« Un an plus tard, les survivants de l’attaque d’Ebam ont désespérément besoin de justice et de réparations et sont choqués de voir que ceux qui leur ont fait subir des violences sont libres et que leurs actes sont restés sans conséquence », commente Ida Sawyer, Directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch.
Pour ce qui est de ses sources d’information, Human Rights Watch affirme avoir échangé entre le 1er août et le 5 janvier 2021 avec 20 femmes survivantes du viol. L’Ong dit avoir parlé aussi avec quatre hommes arrêtés et passés à tabac, quatre témoins de l’attaque, deux proches de l’homme tué, un médecin qui a examiné les victimes du viol, et deux travailleurs humanitaires, et des responsables de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) au courant de cet incident.
L’ONG dit avoir par ailleurs saisi la Présidence de la République du Cameroun, sans avoir eu un feedback.
Liliane N.
Un officier des forces de sécurité, ayant souhaité gardé l’anonymat a en outre affirmé que : «Des membres de la faction liée à l'organisation de l'Etat islamique, le groupe Etat islamique dans la province ouest-africaine, se sont accaparés vendredi, de la base de Mararrabar Kimba, dans l'Etat de Borno, à 135 km de la capitale régionale, Maiduguri. Les insurgés se sont emparés des armes avant de se retirer ».
Un premier bilan fait état de cinq morts au moins : « Nous avons retrouvé cinq corps de soldats qui ont payé le prix suprême en combattant les terroristes. Les équipes de secours sont toujours à la recherche d'une trentaine d'autres soldats portés disparus depuis l'attaque », a déclaré un officier aux médias.
Un deuxième officier, qui a confirmé le bilan de cinq morts, a ajouté que « l'armée espérait toujours que les soldats dont on avait perdu la trace seraient retrouvés. Il y a de grands espoirs que les soldats disparus seront retrouvés - ou qu'ils retrouveront le chemin du retour. Nous ne pensons pas au pire scénario ».
Nos confrères de l’AFP indiquent par ailleurs que les assaillants sont arrivés à bord d'une douzaine de pick-up équipés de mitrailleuses lourdes. Ils disposaient aussi de trois transports de troupes blindés volés aux forces de sécurité. Ils étaient accompagnés par un groupe de combattants à moto. Après un intense échange de tirs, les soldats ont été débordés et un certain nombre d'entre eux se sont dispersés pour échapper aux islamistes mieux armés.
Un bilan de plus en plus lourd
Plus de 27.000 personnes sont mortes depuis le début du soulèvement de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. Le groupe opère aussi dans les autres pays de la zone du lac Tchad (Tchad, Cameroun, Niger), où il commet des attentats, des attaques contre les forces de l'ordre et procède à des enlèvements de civils. Une coalition de forces tchadiennes, nigérianes et camerounaises a lancé depuis plusieurs semaines une offensive contre les concentrations de jihadistes dans la région. Le chef de l'armée nigériane, le général Tukur Buratai, a attiré l’attention de ces Etats il y’a peu, en les mettant en garde contre un regroupement des deux factions de Boko Haram qui veulent créer une enclave djihadiste qui s'étendrait du nord-est du Nigeria à la région du lac Tchad.
Nicole Ricci Minyem