La nouvelle est tombée aux premières heures de cette matinée du 23 octobre et la toile a été inondée par de nombreux hommages rendus à celui que Serge Aimé Bikoï considère comme “ Une figure scientifique et politique”.
Comme de nombreux autres Camerounais, le journaliste et sociologue a salué la mémoire de Théophile Yimgaing Moyo tout en faisant un retour sur le parcours du défunt
L’hommage
“Théophile Yimgaing Moyo est mort. L'architecte de haut vol et enseignant émérite à l'École nationale supérieure polytechnique(Ensp) est décédé, cette nuit, des suites de maladie. Ex-président de l'ordre des Architectes du Cameroun, il était, par ailleurs, président de l'ordre national des Urbanistes.
Au-delà de sa casquette scientifique qu'il a su défendre durant sa trajectoire académique, Prof T. Yimgaing Moyo était, parallèlement, une figure de la scène politique camerounaise.
Au départ, il fut un éminent cadre de l'Union démocratique du Cameroun (Udc), dont la naissance remonte en 1991. Il avait occupé le poste de Secrétaire national à la communication de cette formation politique de l'opposition.
C'est quelques années plus tard qu'il avait décidé de claquer la porte et de créer son mouvement politique dénommé le Mouvement citoyen(Moci).
Mû par l'idéologie anti-impérialiste et anti-colonialiste, Yimgaing Moyo s'était décidé à fonder le panthéon du panafricanisme au cours de la première décade des années 2000 à Yaoundé avec quelques figures de l'échiquier politique, telles que feu Hubert Kamgang, ancien président de l'Union des populations africaines (Upa), Dieudonné Yebga, leader du Manidem, feu Jean Michel Tekam, ancien leader de l'Union des populations du Cameroun (Upc). C'était sous la bannière du Front populaire panafricaniste composé du Moci, de l'Upa et du Manidem.
Quelques années plus tard, d'autres maillons du kaléidoscope politique l'avaient rejoint pour parfaire les idéaux et objectifs qu'ils s'étaient, initialement, fixés.
Feu Woungly Massaga, Patient Parfait Ndom, Henriette Ekwe, Habiba Issa, Bayemi Batta, Serge Simon Soho, entre autres en sont des exemples.
Ce mouvement agrégé d'Hommes politiques n'a pu consolider sa légitimité et sa représentativité politiques en raison de la méconnaissance des enjeux et défis contemporains visant à se situer, de manière systématique, aux antipodes de l'avalanche néo-coloniale qui influence, malencontreusement, les manières d'agir, de penser, de sentir et de faire des décideurs actuels et de plusieurs catégories sociales.
Fidèle à cette logique de défense des idéaux anti-colonialistes, Yimgaing Moyo avait, in extremis, fondé l'Alliance patriotique(Ap), une sorte d'alliance regroupant l'Upc des fidèles, le Moci, le Manidem et d'autres agrégats politiques opposés à la mouvance impérialiste.
Même Olivier Bile, président de l'Union pour la fraternité et la prospérité(Ufp) a, tout récemment, fondé le parti des libérateurs au siège du panthéon du panafricanisme. Histoire de contribuer à l'émergence des idéaux anti-colonialistes.
Il y a moins d'un mois, en sa résidence à Bastos à Yaoundé, les cadres Upecistes s'étaient rassemblés pour se dresser contre l'administration et le pouvoir de Yaoundé qui travaillent, en permanence, à flageller et parcelliser le parti historique depuis la moitié des années 90.
Victor Onana, Habiba Issa, Jean Bahebeck, Sylvestre Lebel Nyeck, Simon Mbila, Simon Bolivar Njami Wandji, Dieudonné Yebga, Michel Eclador Pekoua,etc étaient à cette assise. Malheureusement ce jour- là, T. Yimgaing Moyo n'était pas là pour des raisons indépendantes de sa volonté.
Sincèrement, nous perdons, aujourd'hui, une double figure scientifique et politique de haute facture. Le monde médiatique ne pourra plus bénéficier de la sève des savoirs, savoir-faire et savoir-être de cet érudit, qui était, indéniablement, un rassembleur éthique, didactique et pédagogique.
Quand j'avais créé l'émission "Sapientia" en 2006 à la Radio tiemeni siantou, où seuls les universitaires et intellectuels d'ici et d'ailleurs s'exprimaient, mon premier invité fut cet Urbaniste, T.Y.Moyo, qui vint expliquer la problématique de l'urbanisation désordonnée des grandes métropoles camerounaises.
Puisse ton âme se reposer en paix”!!!!!
N.R.M
Alors que les soldats tombent de plus en plus sur le champs de bataille, pendant que certains individus célèbrent la mort de chaque élément des Forces de défense et de sécurité sous le fallacieux prétexte des batailles politiques, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice a choisi de leur dire toute sa reconnaissance, au regard des sacrifices consentis au quotidien.
Sa lettre
“Braves hommes, vous avez choisi d’exercer un métier difficile, celui de vous consumer pour protéger les vies des hommes, des femmes et des enfants.
Même les épreuves les plus insoutenables de votre formation n’ont pas entamé votre vaillance.
Vous avez été fortifiés au devoir de veiller comme des sentinelles, lorsque la nation tout entière dort. De neutraliser tout danger qui menace la vie de notre cher et beau pays le Cameroun.
Dans cette douloureuse mission, jamais vous n’avez laissé voir vos larmes, jamais l’on a entendu vos cris, jamais votre sang n’a été aussi répandu sur les terres de nos pères.
Sous les vents secs et froids, comme sur le sable chaud du septentrion, vous combattez pour nous.
Dans les eaux froides et les marécages éprouvant de nos côtes, vous combattez pour nous.
Sous les pluies battantes, des forêts et montages du NOSO, vous combattez pour nous.
Vous ne connaissez pas le jour, vous ne connaissez pas la nuit, vous êtes de tout temps. Toujours avec ces treillis, souillés, à chaque fois de sueur, de sang, et de cervelle de vos camarades. Vous ne tenez qu’à une mission ; protéger les Hommes, leurs biens, et l’intégrité du Cameroun.
Devant le mépris des uns et l’inconsidération des autres pour votre engagement, vous restez des professionnels.
Face à la décapitation, l’amputation de vos camarades, vous n’avez pas la parole, car vous incarnez la grande muette.
Face à la guerre que vous imposent même vos frères d’une même mère, vous ne devez pas abandonner, car vous incarnez l’ordre.
Face à la trahison des riverains pour lesquels vous luttez, vous devez poursuivre votre mission, car vous incarnez le sacrifice.
Face aux accusations de ces hommes à la plume, au micro et leurs débatteurs de la pire espèce, vous restez attachés à vos missions, car vous incarnez l’honneur et la fidélité.
Face aux cancres politiques qui vous attribuent l’appartenance à un homme, vous restez loyaux, car vous incarnez les forces armées de la nation camerounaise tout entière.
Face aux accusations d’un certain type d’organisations et de lobbies politico-financiers, vous ne devez pas vaciller, car vous incarnez la stabilité du pays.
Le bénéfice des droits de l’homme, c’est toujours pour les autres et jamais pour vous. Les fortes demandes d’enquêtes, c’est toujours quand l’adversaire n’a pas eu raison de vous.
Soldat victime, reste un oxymore. Toute bavure vous est impardonnable. Car pour certains, vous êtes formés. Comme si la formation suffisait à un médecin pour ne pas faire d’erreur médicale, à un chauffeur de ne pas être auteur d’une hécatombe, à un journaliste de ne pas involontairement divulguer une information erronée, à un tireur de penalty d’en rater un.
Qui reconnaîtra votre utilité ? Même pas vos enfants qui à peine nées vous en veulent déjà de grandir loin de votre affection. Même pas vos épouses qui ne profitent jamais assez des doux moments vespéraux rythmés par votre vigueur juvénile.
Malgré tout, je viens vous dire que vous tenez le bon bout et cela gêne les ennemis de la république.
Combattez ! Combattez soldats ! Pour enseigner aux autres l’amour de la patrie, le sens du sacrifice.
Combattez ! Combattez soldats ! Pour qu’on ne se souvienne pas de votre importance que lorsqu’il se fera tard.
Combattez ! Combattez soldats ! Car vous êtes le dernier verrou, serrez-le encore plus fort.
Cette lettre, je vous la devais, en signe de remerciement pour vos vies sacrifiées au nom des nôtres à protéger”.
N.R.M