Deux séries de dépistage nutritionnel ont été menés dans le centre de Sabaa par l'Organisation Non Gouvernementale et, les résultats indiquent que près du quart des personnes incarcérées dans ce centre souffrent de malnutrition : « Les enfants sont beaucoup plus touchés que les adultes par cette malnutrition sévère et modérée », précise MSF dans un communiqué.
Des conclusions qui cadrent avec les témoignages recueillis sur le terrain, auprès des détenus qui attestent qu’ils ne reçoivent qu'un repas tous les deux, voire trois jours. Quant aux nouveaux arrivants, il leur arrive d’attendre jusqu'à quatre jours avant de recevoir de la nourriture.
Pour Kees Keus, conseiller santé de MSF pour la Libye : « Les migrants sont soumis à de nombreux problèmes, qui peuvent aller au-delà du rejet dont ils ne font pas toujours cas, mais, la situation est extrêmement préoccupante. La nourriture est systématiquement identifiée comme la principale cause d'anxiété dans ce centre, ce qui cause de nombreuses maladies ».
Les membres de cette Organisation Non Gouvernementale rapporte que quelques semaines auparavant, plus précisément le 21 Février, près d’une quarantaine de personnes enfermées dans une petite cellule mesurant seulement 4,5 mètres sur 5 mètres, soit 0,7 m2 d'espace par personne.
Et, la souffrance, la terreur étaient perceptibles dans ce groupe de personnes parmi lesquelles l’on retrouve les hommes, les femmes et les enfants : « Il n'y avait pas suffisamment de place pour s'allonger, ni de latrines dans la pièce. Cela nous forçait à faire nos besoins dans des seaux ou encore dans des bouteilles en plastique. Nous sommes de plusieurs nationalités mais, cela n’était pas notre préoccupation première. Les gardes nous ont laissé dans ces conditions pendant plus d'une semaine ».
Dans ce communiqué qui tient lieu de plaidoyer, l’équipe de Médecins Sans Frontière s'inquiète n’a pas manqué de mentionné la présence d’un tiers d'enfants et d'adolescents parmi les détenus, qui ont 50% plus de risques de souffrir de malnutrition grave. Ils appellent les autorités libyennes et la communauté internationale à agir en urgence pour mettre fin aux conditions inhumaines et dangereuses dans les centres de détention libyens ».
Nicole Ricci Minyem
Conduit par le gouvernement en collaboration avec les Nations unies et les partenaires au développement, le programme permettra notamment de créer des emplois.
Avec le retour de l’accalmie dans la région de l’Extrême-Nord, déplacés, réfugiés et populations hôtes sont appelés à vivre ensemble. Pour renforcer la cohésion entre ces populations, rapporte Cameroon Tribune, le gouvernement camerounais, en partenariat avec les Nations unies, le gouvernement japonais, la Fondation Cœur d’Afrique de l’ambassadeur Roger Milla, et le Comité national olympique et sportif du Cameroun s’investi pour améliorer leurs conditions de vie.
Vendredi 15 mars dernier, par des activités sportives et culturelles organisées au stade municipal Yaya Dairou de Maroua, ces partenaires ont organisé la cérémonie de lancement du «projet d’assistance aux personnes déplacées internes, aux réfugiés et communautés».
Présidée par le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, en présence de l’ambassadeur du Japon, Tsutomu Osawa, la cérémonie a connu une forte participation des déplacés internes et de réfugiés nigérians venus de Minawao.
Ce projet dont l’objectif principal est d’améliorer les conditions de vie des populations vise, non seulement à permettre aux victimes de Boko Haram de trouver de nouvelles opportunités de relèvement, mais aussi, à long terme, de prévenir les actions de l’extrémisme violent.
D’après l’ambassadeur du Japon, le bailleur de fonds, ce projet est composé de quatre grandes activités : la création d’emploi, le soutien aux activités génératrices de revenus, la prévention des conflits et le renforcement des capacités des autorités locales.
Dans la planification des activités, concernées sont Zamay, Moskota, Limani, Fotokol, Makary et Zimado, toutes des localités frontalières et touchées par les exactions de Boko Haram.
Pour Fenella Frost, représentante du Pnud, les défis de la population nécessitent des actions à long terme. C’est la raison pour laquelle les Nations unies sont fières d’accompagner le gouvernement camerounais dans l’élaboration du plan de relèvement et de consolidation de la paix dans les régions septentrionales.
Rappelons que depuis janvier 2019, par vagues successives, 35 000 réfugiés nigérians ont pris leurs quartiers dans la localité de Goura, située dans l’arrondissement de Makary, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Ce nouveau contingent de réfugiés, constitué à plus de 80% de femmes et d’enfants, apprend-on, a dû fuir la localité de Rann, village nigérian tombé ces dernières semaines entre les mains des membres de la secte islamiste Boko Haram.
Pour la prise en charge de ces nouveaux réfugiés, apprend-on, la coordinatrice du système des Nations Unies au Cameroun, Allegra Baiocchi, a lancé un appel de fonds d’un montant total de 10 millions de dollars, soit plus de 5 milliards de FCFA.
Otric N.
L’organisation humanitaire internationale MSF, qui a lancé une alerte d’urgence sur cette zone, n’a de cesse de tirer la sonnette d’alarme quant aux besoins urgents des réfugiés en termes de nourriture, d’abris et d’eau.
« Ils ont fui à pied, très tôt le matin, des femmes, des enfants et des vieillards. Lorsqu’ils sont partis, ils ont dû laisser derrière eux leurs proches âgés et malades. Ils ont emporté ce qu’ils pouvaient avec eux, mais à Goura, ils n’ont ni eau ni abri pour dormir. Livrés à eux-mêmes, ils doivent se débrouiller raconte Silas Adamou Moussa, directeur adjoint des programmes d’urgence MSF.
Depuis fin janvier, ces réfugiés vivent dans un grand camp informel à Goura. Ils dorment dehors malgré la saison des tempêtes de sables en ce moment et les fortes chutes de température la nuit.
L’incertitude qui plane autour de la relocalisation et ou du rapatriement de ces réfugiés au Nigeria empêche l’aide humanitaire d’être aussi complète et efficace qu’elle devrait l’être.
MSF a mis en place une clinique dans le camp. Au cours des deux dernières semaines, les équipes médicales de l’organisation ont procédé à plus de 400 consultations, dont 35% concernaient des maladies infectieuses respiratoires, des diarrhées, des conjonctivites, toutes ces pathologies étant liées aux mauvaises conditions de vie des réfugiés.
L’accès à l’eau potable a été un problème majeur dans le camp. MSF, avec d’autres fournisseurs, a progressivement augmenté l’approvisionnement en eau pour atteindre 240 000 litres disponibles par jour. Cela équivaut à 7 litres journaliers par personne, ce qui reste inférieur à la norme des 15 litres distribués en cas d’urgence.
« Ce n’est pas la première fois que la population de Rann doit fuir pour le Cameroun, explique le docteur Moussa. A d’autres occasions, certains parmi eux sont rentrés chez eux après avoir fui, mais pas cette fois-ci. Ils refusent de retourner à Rann, à moins d’être sûr de pouvoir y vivre en sécurité. Cependant ici, leur avenir est tout aussi incertain. Ils ont peur. Leurs enfants ont peur.
Pour trouver refuge à Goura, dans l’extrême nord-ouest du Cameroun, ces dernières semaines, plus de 35 000 Nigérians ont traversé la frontière à la suite d’une recrudescence de violences dans la ville de Rann et ses environs, dans le nord-est du Nigeria.
Alors que l’heure est à l’élection présidentielle dans leur pays d’origine, le Cameroun qui partage la même frontière avec le Nigéria est obligé, en sus de faire face aux questions sécuritaires.
Nicole Ricci Minyem