C’est ce 28 Mars, qu’ils ont dénoncé les conditions de détention extrêmes de même que le taux alarmants de malnutrition, parmi les réfugiés et migrants qu'ils ont pu rencontrer dans un centre de détention de Tripoli, en Libye.
Deux séries de dépistage nutritionnel ont été menés dans le centre de Sabaa par l'Organisation Non Gouvernementale et, les résultats indiquent que près du quart des personnes incarcérées dans ce centre souffrent de malnutrition : « Les enfants sont beaucoup plus touchés que les adultes par cette malnutrition sévère et modérée », précise MSF dans un communiqué.
Des conclusions qui cadrent avec les témoignages recueillis sur le terrain, auprès des détenus qui attestent qu’ils ne reçoivent qu'un repas tous les deux, voire trois jours. Quant aux nouveaux arrivants, il leur arrive d’attendre jusqu'à quatre jours avant de recevoir de la nourriture.
Pour Kees Keus, conseiller santé de MSF pour la Libye : « Les migrants sont soumis à de nombreux problèmes, qui peuvent aller au-delà du rejet dont ils ne font pas toujours cas, mais, la situation est extrêmement préoccupante. La nourriture est systématiquement identifiée comme la principale cause d'anxiété dans ce centre, ce qui cause de nombreuses maladies ».
Les membres de cette Organisation Non Gouvernementale rapporte que quelques semaines auparavant, plus précisément le 21 Février, près d’une quarantaine de personnes enfermées dans une petite cellule mesurant seulement 4,5 mètres sur 5 mètres, soit 0,7 m2 d'espace par personne.
Et, la souffrance, la terreur étaient perceptibles dans ce groupe de personnes parmi lesquelles l’on retrouve les hommes, les femmes et les enfants : « Il n'y avait pas suffisamment de place pour s'allonger, ni de latrines dans la pièce. Cela nous forçait à faire nos besoins dans des seaux ou encore dans des bouteilles en plastique. Nous sommes de plusieurs nationalités mais, cela n’était pas notre préoccupation première. Les gardes nous ont laissé dans ces conditions pendant plus d'une semaine ».
Dans ce communiqué qui tient lieu de plaidoyer, l’équipe de Médecins Sans Frontière s'inquiète n’a pas manqué de mentionné la présence d’un tiers d'enfants et d'adolescents parmi les détenus, qui ont 50% plus de risques de souffrir de malnutrition grave. Ils appellent les autorités libyennes et la communauté internationale à agir en urgence pour mettre fin aux conditions inhumaines et dangereuses dans les centres de détention libyens ».
Nicole Ricci Minyem