Selon Mathieu Youbi le promoteur du groupe «Le Cameroun C’est Le Cameroun», indique que Facebook a fait cette suppression à la demande du gouvernement de notre pays.
Facebook vient de supprimer de son réseau social le groupe camerounais dénommé «Le Cameroun C’est Le Cameroun», dont le promoteur est Mathieu Youbi. Le motif justifiant la suppression de ce groupe porte sur la diffusion des propos haineux qu’on y retrouve. Mathieu Youbi sur sa page Facebook fait savoir que la décision a été prise par le réseau de Mark Zukerberg à la demande du gouvernement du Cameroun.
«Facebook m'informe qu'à la demande du gouvernement camerounais, ils vont devoir fermer TEMPORAIREMENT mon forum LCCLC qui selon eux " salit l'image du Cameroun et porte atteinte aux efforts de modernisation de l'Etat en construction". De nombreux activistes pro changement se verront bloqués de Facebook dans les jours qui viennent», peut-on lire dans le post de celui qui est aussi militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun.
Pour Mathieu Youbi cette décision de Facebook est tout simplement une atteinte à la liberté d’expression. Rappelant qu’une équipe du réseau social de Mark Zukerberg a séjourné au pays, il dit comprendre aujourd’hui, pourquoi est-ce que cela s’est passé. «On comprend pourquoi une équipe de Facebook a séjourné au Cameroun au frais du contribuable. Je ne vais pas me plaindre car j'ai intégré que le régime a fait ce qu'il fait de mieux et qui est son bilan: La répression», ajoute-t-il.
Tribalisme et Haine
Il convient de rappeler qu’après examen et adoption au Parlement, Paul Biya a décidé de promulguer la loi portant modification de l’article 241 du Code pénal. L’amendement intègre l’outrage à la tribu, c’est-à-dire, toute tendance ou expressions qui visent à dénigrer ou à rejeter certaines composantes socioculturelles sous la base de leur appartenance à telle ou telle tribu.
Face aux députés, Laurent Esso le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a souligné que la montée du tribalisme dans l’espace public, surtout au niveau des réseaux sociaux, pourrait compromettre la sécurité, la cohésion sociale et le vivre-ensemble. « Nous utilisons des mots qui vont au-delà de notre propre entendement pouvant heurter certains esprits sensibles. Ils constituent des troubles à l’ordre public », avait-il déclaré.
Liliane N.
Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg et le président Emmanuel Macron se sont rencontrés à plusieurs reprises. Le géant américain est engagé depuis l'année dernière dans une collaboration avec le gouvernement français pour mieux prévenir la diffusion de contenus haineux sur internet.
Facebook s'est donc engagé à fournir les adresses IP que lui demandera la justice, lorsque ces adresses seront utilisées pour diffuser un certain nombre de contenus haineux comme l'homophobie, le racisme et l'antisémitisme. Notons que, l'adresse IP permet d'identifier et localiser l'ordinateur utilisé par un internaute.
C'est le secrétaire d'État au Numérique, Cédric O, qui l'a confirmé. Il précise que c'est une décision spécifique à la France de la part du réseau social américain. « Ils nous ont annoncé que (...), eu égard aux discussions qu'ils ont eues avec nous, ils allaient transmettre les adresses IP pour les contenus de haine en ligne qui seraient demandées par la justice. Ce qui est une énorme nouvelle », assure le secrétaire d'État.
Une mesure qui doit aider à « mettre un terme au déferlement de haine à laquelle on assiste sur internet », souligne le secrétaire d'État au Numérique. Jusqu’à présent, rappelle Cédric O, « Facebook ne donnait les identifications que pour les contenus de terrorisme et de pédopornographie. Il ne le faisait pas pour les contenus de haine en ligne ».
« La justice va pouvoir fonctionner efficacement dorénavant », se félicite Cédric O. Plus besoin dorénavant de passer par une longue procédure judiciaire transatlantique pour obtenir ce type d’information et punir les auteurs.
L'Assemblée nationale française s'apprête dans ce cas à examiner une proposition de loi contre la « cyber-haine », qui prévoit notamment d'obliger les plateformes Internet à retirer sous 24 heures des contenus « manifestement illicites » en raison de la référence à la « race, la religion, le sexe, l'orientation sexuelle ou le handicap ».
Le gouvernement camerounais devrait-il aussi penser à collaborer avec Facebook pour identifier ceux-là qui propagent les messages de haine sur ce réseau social au Cameroun ?
Danielle Ngono Efondo